"Ollie", la poétique du skate faite spectacle

"Ollie" est un spectacle qui décoiffe. Sur scène, plusieurs rampes de skateboard servent aussi de décor, comme d’immenses vagues qui déferlent sur les planches. Les interprètes, une quinzaine, surgissent des coulisses, glissent sur les rampes avec leurs planches à roulettes, courent, tombent, se relèvent et repartent dans un rythme effréné.

Les élèves de l’Urban Move Academy, sous la houlette du directeur de l’école et créateur du spectacle Nicolas Musin, s’en donnent à cœur joie. Il y a de la danse, en solo ou à plusieurs, du skate, du parkour - cette discipline sportive acrobatique qui consiste à franchir des obstacles urbains ou naturels par des mouvements rapides et agiles.

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Il y a aussi des instants de poésie, avec des textes notamment de l’artiste britannique Kae Tempest, qui sait si bien raconter le temps de l’adolescence. Et la musique accompagne les mouvements des interprètes, avec des nappes électroniques signées Tim Paris, producteur et DJ français, ou des morceaux de Philip Glass et Jean-Sébastien Bach.

Le premier spectacle de l’Urban Move Academy

"Ollie" est le premier spectacle présenté par l’Urban Move Academy. "Un gros challenge pour tout le monde, raconte Nicolas Musin. L’école a ouvert en septembre, on a répété à partir de mi-octobre, et on a [eu] la première le 9 décembre!". Soit trois mois après la première rentrée scolaire. "La troupe est encore ‘verte’, mais elle formidable, parce qu’elle montre une diversité, à l’image de notre société."

Pour Noé Lüthi, 21 ans, traceur (qui fait du parkour), "c’est important de présenter ce travail au public, pour montrer l’image de l’école, montrer comment ça se passe et les débouchés qu’elle offre." Sa collègue danseuse, Geena Theraulaz, 22 ans, renchérit: "Je fais de la danse depuis toujours. Sans cette école, je n’aurais peut-être jamais eu l’occasion de parler avec les skateurs, de connaître leur philosophie de vie."

Pauline Rappaz/olhor

"Ollie", Théâtre Am Stram Gram, Genève, jusqu’au 18 décembre.