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Miet Warlop ou l’art du joyeux chaos à découvrir à Genève

Le spectacle de Miet Warlop, "Ghost Writer and the Broken Hand Break". [ADC Genève - Reinout Hiel]
Miet Warlop, artiste explosive / Vertigo / 5 min. / le 1 mai 2023
La plasticienne et performeuse belge Miet Warlop propose deux spectacles à Genève, "Ghost Writer and the Broken Hand Break" et "After All Springville". Son travail jubilatoire et déjanté est à découvrir à l’ADC du 2 au 4 mai et au Théâtre du Grütli du 5 au 7 mai.

Ils sont trois sur scène. Deux gars torse nu avec des airs des rockeurs hippies échappés du film "Easy Rider" ou d’un documentaire sur Woodstock. Le premier va jouer de la guitare électrique puis du sax. Le second va chanter et battre la mesure avec des capteurs électroniques collés sur son jean. Et puis il y a la fille, vêtue d’un grand pull noir, une cymbale à la main. Elle aussi va chanter. Un concert? Oui, on peut dire que ce trio est un groupe "en tournée".

Dans le spectacle "Ghost Writer and the Broken Hand Break", ils n’arrêtent même jamais de tourner, tels des derviches, non-stop cinquante minutes durant. Le titre on vous le traduit, il donne aussi l’esprit du projet: "Le prête-plume et le frein à main brisé". En avant toute et gare au vertige!

La fille, c’est Miet Warlop, performeuse, plasticienne et ici danseuse et musicienne, Belge de Gand en Flandres, dans ce projet qui évoque une sorte de transe psychédélique rock où le public est libre de déambuler à sa guise autour des trois toupies humaines. Les deux gars, ce sont les frères Tanghe, Wietse et Joppe, prompts à rejoindre et épauler Miet Warlop dans son monde, disons-le, assez fou dingue givré.

Un deuxième spectacle

Et puis il y a le second spectacle que Miet Warlop propose à Genève. Celui-ci, on ne va pas vous le décrire: il comprend bien trop d’accidents, de chaos, de boîtes à malice, de personnages dignes de l’Apocalypse de Brueghel, de fumerolles et d’explosions diverses pour que l’on tente de le résumer en quelques lignes. Disons simplement qu’au centre de "After All Springville", il y a au départ une maison en carton…

"After all Springville" de Miet Warlop. [Théâtre du Grütli - Reinout Hiel]
"After all Springville" de Miet Warlop. [Théâtre du Grütli - Reinout Hiel]

Depuis une décennie, Miet Warlop invente un monde où les arts plastiques se donnent avec bonheur en spectacle. Où sculpture et peinture sont un acte ludique et jubilatoire. Donnez des pots de peinture, de l’eau et des sacs de plâtre à une bande de minots dans une crèche, éloignez les éducatrices de la salle et vous n’aurez pas moins de joyeux chaos.

"On s’invente un terrain de jeu où l’on ira faire tout ce que l’on n’ose pas ou tout ce que l’on ne devrait pas faire", résume Miet Warlop, pour qui l’attitude, le geste, l’énergie et le plaisir de jouer dans ses performances sont tout aussi importants que le résultat final.

Brisez le frein, faites tourner la roue, dit la chanson! Et n’hésitez pas à foncer.

Thierry Sartoretti/mh

Miet Warlop à Genève, ADC, du 2 au 4 mai ("Ghost Writer and The Broken Hand Break"). Théâtre du Grütli, du 5 au 7 mai ("After all Springville").

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