"Ce que le jour doit à la nuit", de la danse athlétique et vulnérable à voir à Morges
Les amateurs de livre le savent, "Ce que le jour doit à la nuit" est en premier lieu un roman. L'écrivain algérien Yasmina Khadra raconte l'histoire d'un petit garçon, fils de paysan, forcé de quitter ses terres et de prendre une nouvelle identité, française, dans les rues d'Oran.
Quand Hervé Koubi - lui-même franco-algérien - découvre ce roman, il constate que de nombreux éléments résonnent en lui: "L'histoire entre l'Algérie et la France, c'est une histoire longue, douloureuse et belle en même temps, avec d'immenses cicatrices qui ont poussé mes parents à être mutiques, confie le chorégraphe dans l'émission Vertigo du 10 décembre. En lisant ce roman, j'y ai vu plein d'anecdotes qui coïncident avec l'histoire de mon père, celle de mon grand-père que je n'ai pas connu et la mienne aussi".
Puissance et fragilité
Ayant obtenu l'aval de Yasmina Khadra, Hervé Koubi crée sa chorégraphie "Ce que le jour doit à la nuit" en 2012. Les premiers danseurs et acrobates du projet sont recrutés dans les rues d'Alger. Douze ans plus tard, cette chorégraphie compte plus de 600 représentations à travers le monde. Sur scène, douze danseurs d’Algérie et du Burkina Faso tournent sur la tête, virevoltent dans les airs.
Derrière la puissance et les mouvements athlétiques, il y a aussi de la douceur, de la fragilité. Des attitudes chères au coeur d'Hervé Koubi: "Les danseurs masculins ont des corps très athlétiques, puissants, virils. Mais ce qui les rend intéressants et touchants, ce qui procure une émotion, c'est l'abandon, la fragilité qui est cultivée. C'est cette sincérité que je cultive à chaque représentation."
Sujet radio: Michel Ndeze
Adaptation web: Sarah Clément
"Ce que le jour doit à la nuit" du chorégraphe Hervé Koubi, Théâtre de Beausobre, Morges, le 12 décembre 2024.