Dans une narration chorale ponctuée par des chants polyphoniques, deux comédiens et une comédienne mènent la petite marionnette d’Œdipe vers l’accomplissement de son destin. Sur le plateau du Théâtre des marionnettes de Genève, aux côtés d'Agnès Bertille, Alexis Campos et Damien Lazartigues avec coiffes et masques, figurent des blocs de granit (en papier mâché) et une table sur lesquels planent des musiques et des chants jouant un rôle narratif et dramaturgique important dans la pièce.
En un peu moins d’une heure, "Œdipe, etc.", mis en scène par Vincent Legrand et Jacopo Faravelli, passe par Thèbes et Corinthe, et évoque la Pythie, le parricide ou encore le Sphinx. On rit, on retient notre souffle et on s’émeut en redécouvrant cette histoire qui pose cette question que l’humanité n’a cessé de se poser: jusqu’où maîtrisons-nous notre destin?
Puissance allégorique de la marionnette d'Œdipe
"C'est la question de l'emprise que nous subissons tous en tant qu'être humain que nous voulions développer dans ce spectacle en parallèle à l'emprise des dieux sous laquelle est Œdipe", explique le co-metteur en scène Vincent Legrand dans l'émission Musique matin du 2 février.
Dans le spectacle, la marionnette d'Œdipe déploie toute sa puissance allégorique et est représentée à toutes les étapes de son existence, avec les comédiens qui racontent son histoire de vie et jouent aussi les dieux manipulateurs de manière parfois cynique, mais aussi assez drôle. On se retrouve ainsi avec une double narration qui donne le sentiment d’assister à une histoire écrite en direct par un scénariste.
Sur les ruines de la Grèce antique, suggérées par les décors, la tragédie d’Œdipe se voit ici revigorée par la fraîcheur et l’humour de l’interprétation de la compagnie Le Théâtre des Alberts.
Sujet radio: Anya Leveillé
Adaptation web: olhor
"Œdipe, etc.", mis en scène par Vincent Legrand et Jacopo Faravelli, Théâtre des marionnettes de Genève, du 1er au 11 février 2024.