Joseph Gorgoni à propos de l'humour: "Restons un peu légers!"

"A l'époque, j'avais juste du rouge à lèvres, une vieille perruque. Je n'avais même pas de seins! C'était vraiment un sketch." Dans Helvetica, Joseph Gorgoni se remémore les débuts de Marie-Thérèse Porchet.

Le personnage à la perruque blonde est imaginé en 1993. Joseph Gorgoni participe alors à la Revue de Genève avec Pierre Naftule. Pendant les répétitions, le comédien s'amuse à imiter sa grand-maman. "Je faisais ça pour faire rire mes copines danseuses."

Marie-Thérèse évolue avec son temps

Au fil des années et des spectacles, Marie-Thérèse Porchet n'a pas fondamentalement changé. "C'est toujours le même personnage, bourré de mauvaise foi et qui dit des choses que les gens ne devraient pas dire."

Il y a 30 ans, elle avait découvert que son fils est gay. C'était une catastrophe. Maintenant, il est en transition et elle trouve ça très bien

Si elle est toujours la même, ses idées, elles, ont évolué, estime Joseph Gorgoni: "Par exemple, il y a 30 ans, elle avait découvert que son fils est gay. C'était une catastrophe. Maintenant, il est en transition et elle trouve ça très bien."

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"L'humour, ça vieillit très vite"

Dans son nouveau spectacle "Marie-Thérèse fête ses 30 ans ! (de carrière)", Joseph Gorgoni reprend certains sketchs de ses débuts. "Les Tupperwares, la leçon de géographie... On me les demande tout le temps et je ne les faisais jamais! Je me suis dit que c'était l'occasion."

Un pari osé parce que "l'humour change et vieillit très vite". "Aujourd'hui, je n'écrirais pas de la même manière (qu'il y a 30 ans), c'est sûr."

Je dis des trucs avec ce personnage qu'on ne doit plus dire maintenant, mais il y a un truc qui se passe

Pourtant, poursuit, l'humoriste, "je dis des trucs avec ce personnage qu'on ne doit plus dire maintenant, mais il y a un truc qui se passe. C'est très particulier avec Marie-Thérèse."

Prendre l'humour avec légèreté

Joseph Gorgoni considère que "l'on prend l'humour trop au sérieux". "Je souhaite que l'humour reste léger. Je prends toujours l'exemple de Claude-Inga Barbey (...) c'était un gag qui n'était peut-être pas drôle, je n'en sais rien, mais ça prend des proportions, tout d'un coup... Il faut que l'humour reste de l'humour. Ce n'est pas grave si on rate une blague."

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Selon le comédien, il faut tout de même "savoir d'où ça vient". "C'est clair qu'il y a des personnages comme Dieudonné, qui est un type très drôle, mais on ne peut plus rire de ce qu'il dit parce qu'on sait qu'il le pense."

Propos recueillis par Jennifer Covo

Adaptation web: msa