Martine Paschoud était de la génération des Gisèle Sallin, Véronique Mermoud et Yvette Théraulaz. Une grande dame. L’une des premières en Suisse romande à diriger une institution. A Genève, entre 1984 et 1996, le Théâtre Le Poche lui doit une programmation de haut vol consacrée aux plumes contemporaines.
Née à Arzier (VD) le 6 avril 1942, fille de pasteur et de musicienne, Martine Paschoud est aussi de la première volée de l’ERAD (l’Ecole romande d’art dramatique), diplômée en 1965. Ces années-là, le théâtre contemporain romand, encore très masculin, voire misogyne, est dévoué au dramaturge allemand Bertold Brecht, dont la comédienne porte le verbe critique.
Tout au long de sa carrière de comédienne et de metteuse en scène, Martine Paschoud ne va jamais cesser d’être une ambassadrice des cultures germanophones, passant les textes alémaniques d’Adolf Muschg, de Max Frisch, de Matthias Zschokke et de Robert Walser. On lui doit aussi la découverte sur les plateaux romands de la prose très acide de l’Autrichien Thomas Bernhard. Une prose qui n’a pas perdu un iota de son actualité.
Thierry Sartoretti/mh
A lire: Martine Paschoud, "Des yeux pour entendre", éditions Zoé, 1996, qui raconte ses années à la tête du Poche.