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Combien rapportent les tubes de la musique classique?

Thème manuscrit du "Boléro" avec la signature de Maurice Ravel. [DP]
Musique: Classique mais tubesque / Vertigo / 6 min. / le 6 juin 2016
Le "Boléro" de Ravel vient de tomber dans le domaine public au terme dʹune saga digne dʹune série TV, avec des millions en jeu. Mais quid du "Sacre du printemps" ou de "Carmina Burana", ces incontournables du siècle passé? La RTS a mené l'enquête.

Du 7 au 12 juin 2016, au Théâtre Beaulieu de Lausanne, les danseurs du Béjart Ballet Lausanne reprennent le "Boléro" de Ravel, dans la version chorégraphiée par Maurice Béjart. Cette musique au rythme lacinant est tombée, depuis le 1er mai, dans le domaine public.

C’est un tube mondial qui rapportait un joli pactole annuel aux héritiers depuis la mort du compositeur en 1937.

Imbroglio juridique

Le "Boléro" aurait pu être rebaptisé "Oh, les beaux ronds". Cette œuvre d’environ un quart d’heure rapportait, bon an mal an, 1,5 millions d’euro à la SACEM, l’organisme qui perçoit les droits d’auteurs en France.

Une somme qui le place dans le Top 5 des œuvres françaises qui rapportent le plus de sous et un fabuleux méli-mélo entre des héritiers qui se battent dans les tribunaux. Pour compliquer encore la situation, entre en scène un ancien cadre de la SACEM, Jean-Jacques Lemoine, qui aurait lui-même gagné plus de 5 millions d’euros pour gérer les affaires de certains des héritiers reconnus, respectivement le chauffeur et la masseuse du frère de Maurice Ravel.

Selon la loi européenne, une œuvre est dans le domaine public 70 ans après la mort de son auteur. Mais la France a obtenu un délai pour cause de Seconde guerre mondiale: 8 ans et 120 jours.

Et la saga n’est pas terminée: aux USA, les droits pour le "Boléro" sont protégés jusqu’en 2024.

Ces tubes de la musique classique qui rapportent gros

Les danseurs du "Béjart Ballet Lausanne" interprétent le "Boléro" de Maurice Ravel sur la scéne du Zénith à Lille pour les 50 ans de sa compagnie (2004). [AFP - Philippe Huguen]
Les danseurs du "Béjart Ballet Lausanne" interprétent le "Boléro" de Maurice Ravel sur la scéne du Zénith à Lille pour les 50 ans de sa compagnie (2004). [AFP - Philippe Huguen]

Le "Boléro" n’est pas le seul tube de la musique classique à avoir rapporté beaucoup d’argent. "Carmina Burana" de l’Allemand Carl Orff, tombera dans le domaine public en 2052, le compositeur étant décédé en 1982.

Le Grand-Théâtre l’a donné récemment en version ballet avec l'Orchestre de la Suisse Romande. Combien ça coûte? Plusieurs milliers de francs par représentation.

Mais le top du top, c’est le "Sacre du Printemps", autre tube pour les orchestres symphoniques et un must de la danse contemporaine. Et bien là aussi, il faudra attendre: au moins 2021 pour les Européens, 2041 pour les Américains, car Stravinski a vécu vieux: il est décédé en 1971.

Des dizaines de milliers de francs en droits d'auteur

Quand un chorégraphe remplit une salle comme le BFM de Genève avec sa version préenregistrée du "Sacre du Printemps", c’est environ 1500 francs qui partent en droits d’auteur. Sur une tournée européenne de trente dates, cela fait pas moins de 45.000 francs.

En ce qui concerne le "Boléro", les droits d'auteur ont cessé d'être versés depuis le 1er mai, date à laquelle l'oeuvre est devenue la propriété de tous.

Thierry Sartoretti /sf/aq

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