C'est lui le plus ancien, celui qui draine aussi le plus grand nombre de spectateurs. La légende dit que c'est Jean Vilar qui le fonde en 1947. Jean Vilar (comédien, metteur en scène, directeur de théâtre) avait composé un programme tout simple, qui tenait en 5 mots: "Le ciel, la nuit, le texte, le peuple, la fête".
Le ciel: parce que la scène de départ, le lieu où tout va commencer, c'est la cour d'honneur du Palais des Papes, immense rectangle à ciel ouvert.
La nuit: la nuit tout change. On ne travaille pas, la nuit le peuple peut enfin accéder à la culture, réfléchir, se passionner, se divertir...
Le texte: ce sera Shakespeare, le parrain de l'aventure Avignon. Comme Mozart guide les premiers pas du Festival d'Aix (qui voit le jour l'année suivante), à Avignon Shakespeare sera le gardien de la grande ambition que Jean Vilar nourrit pour son festival: donner au peuple de la difficulté, du sens, des mots.
Le peuple, la fête: le peuple est derrière chacune des idées directrices de Vilar, et la fête est le résultat de la jeunesse qui s'y retrouve, de la variété des publics, et il faut bien le dire, du succès foudroyant, renversant, de ce festival.
Mais derrière Jean Vilar se cache un autre fondateur, resté longtemps caché. C'est René Char, le poète et résistant, natif de L'Isle-sur-la-Sorgue, toute proche d'Avignon… René Char a pris les armes et cessé d'écrire, pendant toute la durée de la guerre. C'est lui qui va imaginer une modeste "semaine d'art dramatique", qui deviendra par la suite la rencontre incontournable que l'on sait, grâce à l'engagement de Jean Vilar.
Et puis n'oublions pas Gérard Philippe, grand compagnon de l'aventure avignonnaise, comédien et acteur engagé, membre du parti communiste.