C'est une grande figure de la danse contemporaine qui tire sa révérence. Installée à Genève depuis près de quarante ans, la chorégraphe argentine Noemi Lapzeson est décédée jeudi à l'âge de 77 ans. Elle venait de recevoir, en octobre dernier, le Grand prix suisse de la danse.
Quand elle est arrivée à Genève en 1980, la danse contemporaine n'existait pas, comme elle le raconte dans cet entretien pour "Plans Fixes". Formée au sein de la Julliard School à New York et de la Martha Graham Compagny, Noemi Lapzeson a commencé à donner des cours: au Grand Théâtre, à l'institut Jacques Dalcroze aussi bien que dans son studio privé.
De plus en plus de gens se sont pris au jeu, si bien que la danseuse et chorégraphe co-fonde en 1986 l'Association pour la danse contemporaine, connue sous le nom de l'ADC. Trois ans plus tard, c'est sa propre compagnie qui voit le jour, Vertical Danse, première compagnie de danse indépendante de Genève.
Émotion dans le milieu de la danse
Du côté de l'ADC, on se dit bouleversé par ce décès. L'ADC qui parle d'une artiste pionnière, indépendante et sensible. "Nous avons appris avec une immense tristesse le décès de Noemi Lapzeson, jeudi 11 janvier. [...] Chorégraphe, pédagogue, artiste sensible et généreuse, elle était empreinte d’un idéal de discipline et de liberté", lit-on dans un communiqué de l'ADC. "Elle laisse dans nos souvenirs de magnifiques moments de danse."
La partie théâtrale m'intéresse beaucoup et aussi... de dé-danser la danse. De travailler avec des gens qui amènent leur expérience dans leur expression.
Noemi Lapzeson a donc quitté ce corps qui l'aura tant portée et qui la faisait souffrir. Mais elle aura, sa vie durant, insufflé la légèreté et influencé plusieurs générations de danseuses et danseurs.
Pierre-Etienne Joye/mcc