"Oui, vous m'arrachez tout, le laurier et la rose!
Arrachez! Il y a malgré vous quelque chose
Que j'emporte, et ce soir, quand j'entrerai chez Dieu,
Mon salut balaiera largement le seuil bleu,
Quelque chose que sans un pli, sans une tache,
J'emporte malgré vous, Et c'est...mon panache".
Cyrano, la puissance du dernier mot
Face à sa mort imminente, Cyrano fait ses adieux. Il décide de se lever pour ne pas attendre la mort passivement et mener son ultime combat contre la médiocrité. Son dernier mot évoque à la fois son chapeau et sa bravoure.
Cette tirade d'Edmond Rostand clôt le spectacle "Panache", un florilège des plus belles tirades empruntées au théâtre classique et contemporain, mais aussi au cinéma, à voir jusqu'au 22 juillet au Festival Poésie en arrosoir à Cernier, dans le canton de Neuchâtel.
Des perles pour l'oreille
Le spectacle joue sur la polysémie du mot "panache", à la fois casque aux plumes flottantes et courage, bois de cervidés en québéquois et mélange de choses diverses et variées.
Ces tirades étant sorties de leur contexte, on entend encore mieux leur musicalité, leur rythme, leur poésie. C'est très joyeux et on les goûte comme des perles.
La bravoure étant un cheminement vers le sommet, le spectacle se présente comme une promenade dans le parc boisé. Pas de décors, seulement quelques éclairages: deux arbres suffisent à créer un cadre, quelque chose comme une scène, à la dizaine de comédiens qui donneront à ces tirades le goût du plein air.
Propos recueillis par Nicolas Juillard/mcm