Le vin mousseux Rotkäppchen
Le vestige de la RDA le plus connu outre-Sarine provient d'une cave à vin mousseux de l'Unstrut près de Leipzig, appelé "Rotkäppchen" - le Petit Chaperon rouge, en français. La cave, fondée en 1865, a pu continuer à fonctionner jusqu'à ce jour.
Les deux Guerres mondiales ont durement frappé l’entreprise et même menacé son existence. Mais à l'époque de la RDA, l'entreprise - comme beaucoup d'autres producteurs de produits alimentaires et de boissons - a été intégrée à l'"Association des entreprises propriétés du peuple" (Vereinigungen volkseigener Betriebe, ou VVB), c'est-à-dire à l'économie planifiée qui prévalait sous le régime communiste d'Allemagne de l'Est.
À cette époque, la cave devait produire une quantité prescrite de 15 millions de bouteilles de vin mousseux par an. Aujourd'hui, l'entreprise produit environ 15 à 20 fois plus de mousseux pour le marché national et l'exportation.
Les "concombres du Spreewald"
Une grande spécialité maraîchère de l'Allemagne de l'Est est encore vendue aujourd'hui: les concombres du Spreewald. Ils ont reçu en 1999 une appellation d'origine protégée dans toute l'UE. Pour ce faire, au moins 70% d’entre eux doivent avoir été produits dans la zone économique du Spreewald.
Dans "Good bye, Lenin!" (2003), avec l'acteur Daniel Brühl, le produit traditionnellement est-allemand a encore plus attiré l’attention à l’Ouest. Au cours du célèbre film, le protagoniste cherche désespérément des concombres de l'Allemagne de l’Est dans les supermarchés de l’Allemagne unifiée.
Récemment, les producteurs de concombres du Spreewald ont eu plus de difficulté à vendre leur produit.
La liqueur de menthe poivrée
Les "Pfeffis" - contraction de Pfefferminzlikör - sont des liqueurs de menthe poivrée tirant jusqu'à 50% d'alcool en volume, et provenant de divers fabricants tels que Nordbrand ou Schilkin (Berliner Luft). Les liqueurs, les schnaps et le brandy étaient très populaires en RDA.
En 1988, les citoyens de la RDA buvaient en moyenne environ 16,1 litres d'alcool par personne. C’était le double de ce que consommaient à l’époque leurs voisins de l’Ouest.
Les sodas pétillants
Du côté des boissons non alcoolisées, les boissons pétillantes jouissaient d'une grande popularité dans l'État ouvrier et paysan.
D'une part, il y a le "Fassbrause", ou "soda de fût", et notamment le "rote Fassbrause", le "soda de fût rouge" à l'arôme de framboise, qui était également apprécié des enfants. Le nom "soda de fût" vient du conditionnement originel dans des fûts de brasserie. De nombreux "Fassbrausen" étaient également fabriqués avec des extraits de malt et étaient très appréciés comme boisson rafraîchissante pendant les mois les plus chauds.
Il existe également le "Vita Cola", produit à l'origine en Thuringe, l'équivalent en RDA du "Coca-Cola" américain. Après la chute du mur, la production de cette boisson a été arrêtée, mais de nombreux petits producteurs ont pris le relais sous des noms différents. En 1994, l'entreprise a ensuite été rachetée par un plus grand producteur de boissons. Depuis 1996, le "Vita Cola" est proposé sur l'ensemble du territoire allemand.
La moutarde Bautz'ner
La moutarde étant considérée comme un aliment de base en RDA, elle était subventionnée par l'État. Selon le média public allemand Mitteldeutscher Rundfunk, la moutarde Bautz'ner moyennement piquante était la moutarde la plus populaire parmi les citoyens d'Allemagne de l'Est.
Par rapport à la République fédérale allemande (RFA) - l'Allemagne de l'Ouest -, où environ 90 grammes de moutarde étaient consommés par habitant et par an, la consommation par habitant en RDA s'élevait à l'époque à près de 1,5 kg de moutarde par an. Même après la chute du Mur, la moutarde Bautz'ner est restée indispensable dans les cuisines est-allemandes. Elle est aujourd'hui exportée dans le monde entier.
Radio SRF 1 "Onlinetalk", 7 octobre 2024, 15h15 ; Max Fischer (SRF)
Adaptation française: Julien Furrer (RTS)