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Mixité sociale à l'école: deux communes alémaniques voisines aux antipodes

Mixité à l’école: deux communes alémaniques voisines aux antipodes. [KEYSTONE - CHRISTIAN BEUTLER]
Mixité à l’école: deux communes alémaniques voisines aux antipodes. - [KEYSTONE - CHRISTIAN BEUTLER]
La répartition des élèves dans les écoles peut susciter de vives émotions. Par exemple, côté alémanique, les communes d'Uster (ZH) et de Wil (SG) procèdent de manières complètement différentes. La première promeut activement la mixité, l'autre non.

A l'école Lindenhof à Wil, dans le canton de Saint-Gall, les enfants issus de l'immigration ne sont presque qu'entre eux. Quatre enfants sur cinq ont une langue étrangère comme langue maternelle et seuls 20% parlent allemand.

Mais lors de la réunion du forum des parents d'élèves, les langues se délient: "J'aimerais que tous les bâtiments scolaires soient plus ou moins mixtes", déclare la présidente Gabriela Benz. "La mixité sociale est plus importante que la proximité de l'école". "Le niveau d'apprentissage est plus faible que dans d'autres écoles", ajoute Gabriela Benz. "Il est donc plus difficile de changer d'école".

Katharina Stoll est directrice de l'école Lindenhof. Elle aimerait également voir une plus grande mixité dans son école: "Notre société est diverse et mixte. On pourrait refléter cela, même dans une école." Une meilleure mixité des classes se traduit par une plus grande égalité des chances. Mais selon des études, une proportion de plus de 30% d'enfants de langue étrangère entraîne une baisse des performances en classe.

La mixité n'est pas toujours souhaitée

L'école Kirchplatz de Wil se trouve à un kilomètre de Lindenhof. Ici, quatre enfants sur cinq sont de langue maternelle allemande; les enfants issus de l'immigration sont minoritaires.

Le conseiller municipal et directeur des écoles Jigme Shitsetsang (PLR) ne voit cependant pas la nécessité de mélanger davantage les bâtiments scolaires de sa municipalité: "Les enfants doivent aller à l'école là où se trouve leur environnement social, en particulier à l'école primaire". Selon lui, ni les hommes politiques ni les parents ne souhaitent une mixité artificielle.

La mixité grâce à un logiciel

La ville d'Uster, dans le canton de Zurich, fait les choses différemment. Les autorités y encouragent activement la mixité sociale. Depuis deux ans, les classes sont constituées de manière aussi équilibrée que possible entre les quartiers, à l'aide d'un logiciel. "Nous avons le mandat légal de former des classes équilibrées", explique la conseillère municipale Patricia Bernet (PS): "L'égalité des chances n'est pas seulement importante pour les enfants, mais aussi pour la société dans son ensemble."

Il n'est donc pas surprenant que la question de la répartition des écoles soit également un sujet de discussion. "La mixité ne devrait pas être la priorité absolue", déclare Barbara Jansen, une mère de famille. Après les vacances d'été, son fils aura un trajet presque deux fois plus long pour se rendre à l'école. "Si les enfants ne se sentent pas à l'aise par la suite, je ne vois pas où est l'égalité des chances."

L'école: un sujet très émotionnel pour les parents

Les parents d'enfants en âge scolaire attendent généralement avec impatience la répartition des classes. Avec quels enfants mon enfant sera-t-il en classe? Aura-t-il le droit de fréquenter l'école du quartier, ou devra-t-il parcourir un long chemin pour s'y rendre? C'est une question hautement émotionnelle.

Pour les autorités scolaires, la tâche est titanesque. Conformément à la loi sur les écoles primaires, elles doivent répartir les élèves de manière équilibrée, par exemple en fonction de leur origine sociale et linguistique. Mais elles doivent également tenir compte de la longueur et du danger du trajet jusqu'à l'école. On ne sait pas exactement combien de communautés scolaires mélangent activement les classes et les écoles - et acceptent ainsi des trajets plus longs pour se rendre à l'école. A ce jour, il n'existe pas de chiffres à ce sujet.

>> Lire aussi : Lire, écrire, compter: le PLR veut une école recentrée sur ses "missions de base"

Caroline Beck und Nataša Mitrović, SRF

Adaptation française: ainh

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Cet article est initialement paru en allemand sur le site de la chaîne publique de Suisse alémanique SRF et a été traduit par la rédaction de "dialogue". Vous pouvez lire l’article original sur SRF News.

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