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Nouvelle loi tabac: faut-il en faire plus pour protéger les mineurs?

Une affiche défendant l'initiative "Oui à la protection des enfants et des adolescents contre la publicité pour le tabac", photographiée le mardi 1er février 2022 à la gare de Zurich. [KEYSTONE - Ennio Leanza]
Une affiche défendant l'initiative "Oui à la protection des enfants et des adolescents contre la publicité pour le tabac", photographiée le mardi 1er février 2022 à la gare de Zurich. - [KEYSTONE - Ennio Leanza]
Mardi 1er octobre, la nouvelle loi sur les produits du tabac (LPTab) est entrée en vigueur. Mais au Parlement, le combat contre la fumée et la nicotine continue. Les chambres débattent actuellement de l’application de l’initiative populaire sur la protection des enfants et des jeunes face à la publicité pour le tabac, acceptée par le peuple en 2022. La nouvelle lois LPTab est-elle suffisante pour la protection des mineurs ou faut-il déjà la réviser? Venez en débattre avec dialogue, une offre de la SSR. 

Selon les données de l'OFSP, en Suisse, le tabac provoque 9500 décès par an. Les coûts supportés par la collectivité face aux deux millions de fumeurs du pays se chiffrent par milliards.

Alors mardi 1er octobre, c’était l’heure du grand serrage de vis. La nouvelle loi fédérale sur les produits du tabac et les cigarettes électroniques (LPTab) ainsi que son ordonnance (OPTab) sont entrées en vigueur. On peut compter plusieurs avancées majeures dans ces deux textes.

D’abord, la LPTab s’applique de la même manière aux produits du tabac classiques et aux cigarettes électroniques avec et sans nicotine, aux produits à chauffer et aux "produits similaires" - définis par l’OPTab. Et tous ces produits sont interdits pour les moins de 18 ans partout en Suisse.

>> Voir le sujet du 19h30 sur cette petite révolution fédérale :

L’interdiction de vente des produits du tabac aux mineurs marque une nouveauté dans les cantons aux traditions bien ancrées
L’interdiction de vente des produits du tabac aux mineurs marque une nouveauté dans les cantons aux traditions bien ancrées / 19h30 / 2 min. / le 1 octobre 2024

Puis, pour protéger les mineurs, la publicité est interdite dans tous les espaces, transports et bâtiments publics ainsi qu’aux abords des terrains de sport et lors d’événements sportifs ou encore au cinéma. Mais pas dans les points de vente. Ni dans les lieux "privés" où la publicité ne serait pas visible depuis l’espace public.

Enfin, la promotion par la remise gratuite de produits est aussi interdite. De même pour les concours avec cadeaux. Et pareil pour le parrainage d’événements "à caractère international ou destinées à des mineurs".

Une loi trop molle ?

Alors, la loi sur les produits du tabac mise en vigueur mardi 1er octobre est-elle suffisante? Ou doit-elle aller plus loin, notamment en ce qui concerne la protection des mineurs? Venez en débattre avec dialogue, une offre de la SSR.

Le Parlement en discute justement à travers le projet de mise en œuvre de l’initiative populaire "Oui à la protection des enfants et des jeunes contre la publicité pour le tabac", acceptée par le peuple le 13 février 2022, qui devrait entrer en vigueur en 2026.

Interdire la pub partout où des mineurs peuvent la voir

Pour les défenseurs de l’initiative, l’objectif est d’interdire la publicité pour le tabac partout où elle peut atteindre des mineurs. Partout. Sur ce point, la nouvelle LPTab ne va pas assez loin, selon eux.

Dans les grandes lignes, le camp de l'application stricte de l'initiative voudrait interdire la publicité pour les produits du tabac et les cigarettes électroniques aussi dans les lieux privés où les mineurs peuvent se rendre - dont les points de vente - et sur les supports auxquels les jeunes ont accès: toute la presse écrite, Internet à certaines conditions et tous les festivals – pas seulement ceux "à caractère international ou destinées à des mineurs".

Le Conseil fédéral, le Conseil des Etats, les initiants et la gauche défendent la formule radicale du texte de l'initiative approuvée par le peuple. Mais au Conseil national, le centre et la droite (Le Centre, le PVL, le PLR, l'UDC) l'ont déjà allégée. Et, toujours à la Chambre basse, l'UDC souhaite aller encore plus loin dans l'édulcoration du texte, s'étant opposée à la version "soft" de l'initiative en février 2024.

>> Sur quelques questions, comparez vos réponses avec le reste de la Suisse :


La Suisse, mouton noir de la lutte contre le tabagisme

La Suisse est le mouton noir de la lutte contre le tabac. C'est en tout cas ce que pense l'Organisation mondiale de la santé, qui a vivement critiqué la Confédération à l'occasion du lancement d'une publication sur la prévention du tabagisme, le 26 septembre 2023.

>> Ecouter la docteure Kerstin Schotte, de l'unité antitabac de l'OMS, sur la lutte contre le tabac en Suisse :

En Suisse, environ un tiers des 15-25 ans fument (image d'illustration). [Keystone - Yannick Bailly]Keystone - Yannick Bailly
L'OMS tacle la Suisse sur la lutte anti-tabac: interview de Kerstin Schotte / La Matinale / 1 min. / le 27 septembre 2023

De la loi à la pratique, il y a du chemin

Depuis le mois de juin 2023, la vente de puffs aux mineurs est légalement interdite au Tessin. Or, selon une enquête de la Radio Télévision Suisse italienne (RSI), un détaillant sur quatre ne vérifie pas l’âge des jeunes qui veulent acheter ces cigarettes électroniques jetables.


Pourquoi le lobby du tabac est-il si puissant en Suisse ?

L'industrie suisse du tabac réussit relativement bien à traduire son poids économique en influence politique. Il existe des classements en la matière, comme l'indice international des lobbies du tabac (Tobacco Lobby Index). La Suisse y est en queue de peloton, à la 89e place sur 90.

Julien Furrer

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Rôle des parents

Les parents ont plus d’influence sur leurs enfants qu’ils ne le pensent. Addiction Suisse propose des guides pratiques pour aborder la question du tabagisme et du vapotage avec les jeunes.