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Fraude: l'Allemagne pourrait récupérer 600 millions

Le Credit Suisse ne comprend pas les reproches formulés par le PLR.
Les données acquises par l'Allemagne proviendraient du Credit Suisse.
Les données volées sur des comptes en Suisse que Berlin va acheter devraient permettre au fisc allemand de récupérer 400 millions d'euros (près de 600 millions de francs), assure vendredi le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

Les enquêteurs du fisc ont étudié une centaine d'informations
extraites de ce CD, qui leur ont permis d'établir que bon nombre
d'évadés fiscaux concernés ont dissimulé des sommes
"considérables", précise le journal.



Selon plusieurs sources concordantes, les données proviendraient
de la deuxième banque suisse, Credit Suisse, réaffirme par ailleurs
le quotidien en dépit des dénégations de l'établissement.

34 milliards cachés en Suisse

En outre, une "estimation interne" de la banque permet d'établir
que jusqu'à 100'000 contribuables allemands pratiquent des évasions
fiscales en Suisse, pour un montant total de 34 milliards de francs
suisses, affirme la Süddeutsche Zeitung.



Des documents internes du Credit Suisse datant de 2004 pourraient
laisser penser que "plus de 80% de l'ensemble des Allemands qui
déposent de l'argent sur des comptes du Credit Suisse en Suisse
dissimulent au fisc (allemand) le produit de leurs intérêts".

Le cas du Liechtenstein

Un informateur anonyme a proposé à l'Allemagne de lui vendre,
pour 2,5 millions d'euros selon la presse, des données bancaires de
clients soupçonnés d'avoir caché leur argent en Suisse. Après
quelques jours d'hésitation, le ministre des Finances Wolfgang
Schäuble s'est dit prêt à acheter ce CD, tout en appelant les
fraudeurs du fisc à se dénoncer.



En 2008, les services secrets allemands avaient déjà acheté à un
informateur une liste de noms en provenance du Liechtenstein, qui
avait conduit à pincer un baron de l'économie allemande, le patron
de l'époque de Deutsche Post. La liste avait alors été achetée pour
5 millions d'euros, selon certaines sources, et aurait permis d'en
récupérer entre 200 et 500 millions.



agences/sbo

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Un millionnaire pincé grâce à une autre liste

Le fisc allemand a fait une razzia chez l'industriel millionnaire Robert Schuler-Voith, actionnaire majoritaire du fabricant d'articles ménagers Leifheit, soupçonné d'une fraude de plusieurs millions d'euros, selon le Financial Times Deutschland (FTD) vendredi.

Les enquêteurs ont perquisitionné sa villa dès le mois de décembre, en rapport avec une enquête visant les clients de la banque privée suisse Julius Baer, et ont saisi un certain nombre de documents, selon le journal.

L'enquête fait suite à des informations fournies au fisc par un ancien responsable de la banque suisse, Rudolf Elmer, qui compte en fournir encore davantage selon le FTD.

Cette affaire n'est pas en rapport avec le récent CD de données bancaires proposé à Berlin pour traquer les fraudeurs, mais elle ne peut aucunement arranger les relations tendues avec la Suisse.

La famille Schuler-Voith, propriétaire notamment du constructeur de machines Schuler et actionnaire principale du fabricant d'articles ménagers Leifheit, est l'une des plus riches d'Allemagne. Robert Schuler-Voith aurait fraudé le fisc via les îles Caïman.

La famille était encore au 87e rang en 2004 de la liste des plus grandes fortunes établie par le magazine Forbes, avec un patrimoine estimé à environ 900 millions d'euros. Mais ce patrimoine a fondu ces dernières années et elle ne figure plus aujourd'hui qu'à la 260e position, souligne le FTD.

En revanche, Julius Baer ne dispose pour l'heure pas d'indications selon lesquelles la banque zurichoise serait concernée par l'affaire des données fiscales volées et proposées aux autorités allemandes, a indiqué vendredi son président de la direction Boris Collardi.