"Nous considérons que l'Intifada face à l'occupant (israélien)
est une obligation fondamentale pour mettre fin à son mépris envers
le peuple palestinien et ses lieux saints", a affirmé le
gouvernement du mouvement islamiste dans un communiqué.
Empêcher la "judaïsation"
Il a appelé les Palestiniens à "exprimer leur colère par tous
les moyens disponibles, et à empêcher l'occupant de poursuivre ses
tentatives de judaïser Jérusalem, en prendre le contrôle et en
modifier son caractère arabo-islamique".
Des heurts violents ont opposé mardi Palestiniens et forces de
sécurité israéliennes à Jérusalem-Est, les plus importants depuis
plusieurs années, dans un climat de vives tensions
politico-religieuses. Ces heurts faisaient suite à l'inauguration
la veille de la synagogue historique de la Hourva, reconstruite
dans le quartier juif de la Vieille ville. Le Hamas avait appelé à
une "journée de la colère" pour protester contre cette
inauguration.
Pas d'Intifada en vue
"L'intifada ne va pas éclater simplement parce que des
dirigeants à des milliers de kilomètres d'ici l'ont ordonné et
croient que l'intifada est un plat de houmous qu'on peut commander
quand on veut", a ironisé mercredi un haut responsable palestinien,
sous couvert de l'anonymat, à Ramallah (Cisjordanie).
Le Hamas contrôle la bande de Gaza depuis 2007 mais il a peu de
présence visible en Cisjordanie, où siège l'Autorité palestinienne
du président Mahmoud Abbas. Mais l'Autorité palestinienne craint
que le Hamas cherche à asseoir son pouvoir. "Le Hamas et Israël
veulent voir la région retomber dans la violence et le chaos",
commente Adnan al-Damiri, le porte-parole des services de sécurité
de l'Autorité palestinienne pour la Cisjordanie.
"Plus il y a de violence, plus il y a de soutien au Hamas. Moins
il y a de violence, plus il y a de soutien au Fatah", le mouvement
de l'Autorité palestinienne, résume l'analyste palestinien Khalil
Shikaki.
En l'état actuel des choses, seule une répression israélienne
féroce pourrait conduire à des débordements de violence, comme lors
des deux premières Intifadas à la fin des années 1980 et au début
des années 2000, estime un expert.
agences/cer
La réunion du Quartette bouleversée
La réunion du Quartette pour le Proche-Orient se tiendra vendredi à Moscou. Elle devait symboliser le soutien international à un processus de paix enfin relancé. En pleine crise autour de constructions juives à Jérusalem, elle pourrait cependant aboutir à accentuer la pression sur Israël.
"La réunion sera complètement différente de ce qui avait été prévu quand elle a été convoquée", constate à Washington l'experte Michelle Dunne.
Entre-temps, les négociations ont été tuées dans l'oeuf par l'annonce de la construction de 1600 logements dans la partie arabe de la Ville Sainte.
L'initiative du gouvernement israélien a été lancée en pleine visite en Israël du vice-président américain Joe Biden.
Elle n'a pas seulement provoqué le retrait immédiat des Palestiniens des pourparlers indirects. Elle a aussi suscité une crise grave avec les Etats-Unis, le plus proche allié d'Israël.