"La somme placée par les clients du Crédit Suisse s'élève à
environ 1,2 milliard d'euros", a ajouté un porte-parole du parquet,
sans pouvoir évaluer le montant fiscal qu'elle représentait. "Cela
dépend quel était le niveau des taux d'intérêts et s'il s'agit
d'argent sale ou de revenus sur le capital", a-t-il expliqué.
La plupart des cas se concentrent dans les Etats régionaux de
Bavière, Bade-Wurtemberg, Rhénanie-Palatinat et la Hesse, selon le
porte-parole. "Une grande partie de l'enquête va être transférée
aux parquets" compétents de ces Länder, a-t-il souligné, annonçant
que les suspects doivent s'attendre à des perquisitions dans les
prochains jours.
Premières perquisitions
Les enquêtes lancées par le parquet de
Düsseldorf interviennent dans la foulée des premières perquisitions
menées après l'achat, il y a quelques semaines, d'un CD de données
bancaires volées en Suisse. L'existence de ces perquisitions a été
révélée vendredi par la "Frankfurter Allgemeine Zeitung".
Des fonctionnaires ont fait irruption avec des mandats de
perquisitions chez des particuliers du sud de l'Allemagne qui ne
s'étaient pas dénoncés spontanément aux autorités, a indiqué leur
avocat au journal. Ces fonctionnaires du fisc connaissaient déjà le
montant exact se trouvant sur leur compte en banque au Credit
Suisse, précise-t-il.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble avait appelé
les contribuables contrevenants à se dénoncer avant l'examen des
données compromettantes. En se dénonçant et en remboursant leurs
arriérés d'impôts avec intérêts, ils échappent ainsi à toute
poursuite, selon la loi allemande.
agences/dk
Le Credit Suisse reste muet
Le Credit Suisse s'est refusé à tout commentaire pour l'instant. "Nous n'avons dans cette affaire aucun contact avec les autorités allemandes", a seulement dit le numéro deux bancaire suisse.
Un CD qui vaut de l'or
La Rhénanie du Nord-Westphalie, région dont fait partie la ville de Düsseldorf, a finalisé fin février l'achat d'un CD contenant jusqu'à 1500 noms de fraudeurs du fisc détenteurs de comptes en Suisse. L'identité du vendeur des données n'a pas été révélée. Cette acquisition, évaluée à 2,5 millions d'euros, permettrait au fisc allemand de récupérer jusqu'à 400 millions d'euros.
Selon des chiffres officiels publiés à la mi-février, plus de 3000 fraudeurs se sont déjà dénoncés au fisc allemand. Ils seraient plus de 10'000 à avoir déclaré après coup quelque deux milliards d'euros de revenus sur le capital, selon des estimations des autorités régionales concernées, publiées par le quotidien Süddeutsche Zeitung à paraître samedi.