Les avocats américains, cités par Reuters, estiment que, selon
la loi californienne, le cinéaste a le droit d'être jugé sans
retourner en personne à Los Angeles. Un jugement par contumace du
réalisateur franco-polonais rendrait caduque la procédure
d'extradition vers les Etats-Unis.
Un tribunal de Los Angeles avait rejeté en janvier la demande que
Roman Polanski soit jugé sans être extradé vers le territoire
américain. Le juge Espinoza avait déclaré que Roman Polanski devait
être présent lors du jugement afin de défendre l'intégrité du
système judiciaire. Les avocats du réalisateur avaient annoncé
qu'ils feraient appel de cette décision.
Nouveaux témoignages
Roman Polanski, 76 ans, a été arrêté sur mandat d'arrêt
américain le 26 septembre à Zurich, où il se rendait pour recevoir
un prix lors d'un festival de cinéma. Il s'était enfui des
Etats-Unis en 1978, avant le prononcé de sa sentence pour
"relations sexuelles illégales" avec une mineure et il n'y est
jamais revenu.
Les avocats demandaient l'abandon des poursuites au motif que le
procès de leur client n'avait à l'époque pas été équitable. Mais
ils ont été déboutés par la justice en décembre dernier.
Les avocats ont déposé une nouvelle requête devant une cour
d'appel de Los Angeles, affirmant que de nombreux vices de
procédure avaient entaché le procès.
Des témoignages entièrement nouveaux montrent qu'à l'été 1977, des
membres haut placés du bureau du procureur étaient au courant que
le juge de l'époque avait commis des irrégularités et ne l'ont
jamais dit à la défense, a affirmé dans une déclaration Douglas
Dalton, avocat du réalisateur. "C'est inexcusable", a-t-il
estimé.
ats/ant
Rappel de l'affaire
Roman Polanski, 76 ans, a été arrêté le 26 septembre à Zurich sur mandat d'arrêt américain.
En mars 1977, Roman Polanski, alors âgé de 43 ans, et déjà réalisateur mondialement reconnu, avait eu une relation sexuelle avec une jeune fille alors âgée de treize ans, en marge d'une séance de photographie chez l'acteur Jack Nicholson.
Au cours de son procès pour viol, Roman Polanski avait plaidé non coupable avant de changer de stratégie et de reconnaître le détournement de mineure.
Mais le cinéaste s'était finalement enfui des Etats-Unis en 1978 avant le prononcé de sa sentence, craignant d'être lourdement condamné en dépit de ses aveux. Il n'est jamais retourné aux Etats-Unis depuis.
En décembre dernier, une cour d'appel californienne avait rejeté la demande d'abandon des poursuites déposée quelques semaines plus tôt par les avocats du réalisateur. Les hommes de loi dénonçaient de graves erreurs de procédure au moment des faits.