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Les avions cloués au sol partout en Europe

Les avions de Swiss resteront cloués au tarmac de l'aéroport de Kloten dimanche.
Les avions de Swiss resteront cloués au tarmac de l'aéroport de Kloten dimanche.
La compagnie Swiss a annulé tous ses vols de dimanche à partir et à destination de la Suisse. L'espace aérien helvétique étant fermé au moins jusqu'à 14h dimanche midi, même si le survol au-dessus de 6000 mètres est à nouveau autorisé. La paralysie du trafic aérien a gagné, à présent, toute l'Europe.

En Suisse, l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC) a décidé
samedi en fin d'après-midi de prolonger la fermeture de l'espace
aérien suisse jusqu'à dimanche 14h00 en raison de la position du
nuage de cendres.



Celui-ci a atteint la Suisse dans la nuit. Il est apparu à 6500
mètres d'altitude avant de se densifier et de s'abaisser entre 3600
et 4400 mètres. Le nuage pourrait se maintenir encore 4 à 5 jours , selon les
météorologues.



Seuls les vols au-dessus de 6000 mètres et ceux en dessous du
nuages sont à nouveau autorisés. Ces derniers ne concernent
toutefois que les petits avions de tourisme. Avant cette annonce,
Easyjet et Swiss avaient déjà annoncé la suppression de tous leurs
vols samedi.

Compagnies confrontées à l'incertitude

La
compagnie aérienne Swiss annule la totalité de ses vols prévus
dimanche à partir et à destination de la Suisse. Jusqu'ici la
compagnie prévoyait une reprise du trafic vers ses destinations
européennes à 14h00 dimanche, conformément à la décision de
l'Office fédéral de l'aviation civile.



"La décision d'annuler tous les vols a été prise car nous avons
besoin de mobiliser les avions et les équipages nécessaires à
l'avance. Or, pour l'instant, nous n'avons pas de garantie que
l'espace aérien sera rouvert", a indiqué le porte-parole de Swiss
Jean-Claude Donzel à l'ATS.



La compagnie veut aussi donner l'information la plus durable
possible à ses clients, a-t-il souligné. En ce qui concerne
l'évolution de la situation et une éventuelle reprise des vols
lundi, Swiss attend les prochaines informations de l'OFAC qui
seront communiquées dimanche matin.

Du côté des compagnies européennes, l'allemand Lufthansa, a
annoncé samedi annuler tous ses vols dans le monde jusqu'à dimanche
12h00 GMT.



la compagnie scandinave SAS a annoncé qu'"aucun vol n'aura lieu
vers, depuis, ou à l'intérieur du Danemark, de la Norvège et de la
Suède samedi et dimanche".



La compagnie low cost Ryanair a suspendu, jusqu'à lundi 12h00 GMT,
ses vols dans le nord de l'Europe et les Etats baltes. Brussels
Airlines a annulé tous ses vols jusqu'à 10h00 GMT lundi. British
Airways a supprimé ses liaisons avec les aéroports londoniens
Heathrow et Gatwick samedi et dimanche.



Les transporteurs aériens américains ont annulé la majorité de
leurs vols à destination et en partance de l'Europe samedi pour la
troisième journée consécutive. Sur 337 vols Etats-Unis/Europe
prévus dans les deux sens par les compagnies américaines, 282 ont
été annulés, selon l'Association américaine du transport aérien
(ATA). Les aéroports américains étaient toutefois épargnés par le
désordre.

Le train pris d'assaut

La situation dans le ciel étant bloquée, les passagers se ruent
depuis vendredi sur les trains. A Genève par exemple, la file
d'attente aux guichets des CFF débordait déjà jusque sur la place
de la gare samedi matin à 7h30...



Les Chemins de fer fédéraux ont toutefois prévu des mesures
spéciales: le voyageur qui en raison de l'affluence au guichet
monte sans ticket dans un train national ne paiera pas de
supplément lorsqu'il achètera son billet au contrôleur.

Par ailleurs, le nombre de trains internationaux en direction de
l'Italie a été doublé. Ce sera également le cas des trains
nationaux reliant Bâle à Chiasso dès que possible. Quant au trafic
en partance vers l'Allemagne, les CFF ont ajouté leurs propres
wagons à la composition des trains de la Deutsche Bahn. Les trains
internationaux qui relient Zurich à Bruxelles via Bâle circulent
comme d'habitude.



En raison de la grève en France, le trafic ferroviaire avec ce
pays n'est possible que de façon restreinte. Les TGV au départ de
Genève en direction de Paris ont toutefois été doublés, alors que
les autres TGV entre la Suisse et l'Hexagone circulent normalement.
La liaison entre Genève et Marseille a elle été supprimée.
La ligne d'urgence CFF gratuite informe au numéro de
téléphone 0800 99 66 33
.

Kloten et Cointrin, aéroports fantômes

A Cointrin en revanche, la frénésie
n'est pas celle des gares. Seuls quelques centaines de passagers se
sont rendus samedi matin à l'Aéroport international de Genève (AIG)
malgré l'annonce de la fermeture de l'espace aérien suisse. L'AIG
précise que personne n'a été contraint de dormir sur place,
l'aéroport n'accueillant pas de voyageurs en transit. Les gens font
la queue aux guichets, a indiqué à l'ATS Bertrand Stämpfli,
porte-parole de l'AIG. Certains n'ont pas entendu l'information
alors que d'autres semblent venir tenter leur chance en dépit de
cette paralysie générale.



Quelques avions sont parqués sur le tarmac. Mais beaucoup ne sont
tout simplement pas là, car ils sont restés dans d'autres
aéroports. La situation est donc complètement sous contrôle, rien à
voir avec les problèmes engendrés par les chutes de neige cet
hiver, selon Bertrand Stämpfli.



A Zurich, entre 250 et 300 personnes ont passé la nuit de vendredi
à samedi coincées à l'aéroport, alors que les hôtels dans les
environs de Kloten ont été pris d'assaut. Pour l'heure, 488 vols
ont été annulés à partir ou à destination de Zurich. Couvertures,
sacs de couchage, nécessaires de toilette, ont été mis à
disposition par la protection civile. Celle-ci a aussi fourni à
boire et à manger. Le personnel de l'aéroport a lui distribué des
"ZurichCards", permettant d'emprunter gratuitement les transports
publics zurichois et de se rendre dans les musées ou au zoo. Les
passagers hors Schengen ont reçu un visa exceptionnel pour sortir
de l'aéroport.



agences/os

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Un "grounding" européen généralisé

La paralysie du transport aérien s'est aggravée samedi en Europe. Près de 17'000 vols sur 22'000 prévus ont été annulés samedi en Europe, a précisé Eurocontrol, l'organisation européenne pour la sécurité de la navigation.

Plusieurs pays ont prolongé jusqu'à dimanche, et même jusqu'à lundi matin dans le nord de la France et de l'Italie, la fermeture de leur espace aérien. Les trois aéroports parisiens et ceux du nord de la France resteront fermés jusqu'à lundi 8h00, a annoncé le premier ministre François Fillon.

L'Irlande et le Royaume-Uni, premiers pays à avoir été touchés jeudi par le nuage, ont dû refermer samedi leurs espaces aériens après quelques heures de répit vendredi: jusqu'à dimanche 06h00 GMT au Royaume-Uni et 12h00 GMT en Irlande.

Les cendres "sont désormais envoyées à une altitude supérieure et par conséquent la zone concernée et le risque pour les avions ont augmenté", a expliqué l'autorité de contrôle aérien d'Irlande. La Suède et la Norvège, qui avaient partiellement rouvert leur ciel vendredi, ont de nouveau interdit tout vol.

L'Autriche a étendu la fermeture jusqu'à 00H00 GMT dimanche, le Danemark, la Belgique et l'Allemagne jusqu'à 06H00 GMT et la Finlande jusqu'à 12H00 GMT. En Pologne, l'espace aérien restera fermé jusqu'à nouvel ordre. Le pays, notamment l'aéroport de Cracovie, attend l'arrivée dimanche de plus de 80 délégations étrangères pour les obsèques du président Lech Kaczynski

Les espaces aériens de Serbie, du Monténégro et d'une partie de la Bosnie-Herzégovine sont fermés jusqu'à nouvel ordre. Désormais la Slovénie, l'Ukraine et le Belarus ont aussi limité l'accès à leur espace aérien.

En Espagne, sept aéroports dans le nord ont été fermés quelques heures samedi en fin de journée, mais ils fonctionnent à nouveau, a annoncé samedi l'autorité de l'aviation espagnole AENA. Il s'agissait des aéroports des Asturies, de Santander, de Bilbao, de Saint Sébastien, de Vitoria, de Pampelune et de Logrono.

Paradoxalement, en Islande d'où vient le nuage, la plupart des aéroports restent ouverts. La paralysie du trafic aérien coûte plus de 200 millions de dollars (147,3 millions d'euros) au secteur par jour, estime l'Association internationale du transport aérien.

Rallier bon port par tous les moyens...

Des millions de voyageurs bloqués dans le monde tentaient de rallier leur destination par des moyens terrestres. La compagnie Eurostar, qui a rajouté des trains depuis jeudi, a opéré vendredi 58 liaisons entre Londres et le continent. Toutes affichaient complet.

Toute la matinée, le hall de la gare londonienne de St Pancras a connu une forte affluence. Gaetano, un Italien qui devait relier vendredi Londres-Heathrow à Rome, avait un billet pour Paris, mais craignait que son long périple vers l'Italie ne soit perturbé par la grève des trains en France.

Les ferries sont également pris d'assaut: la compagnie P&O a reçu 40.000 appels vendredi, et embarqué 6000 passagers piétons contre 100 à 200 un vendredi normal d'avril. Le port de Douvres a connu une activité digne d'un vendredi d'août, et accueilli 8146 passagers piétons quasiment tous privés d'avion.

Tim Noble, Britannique de 52 ans bloqué en France, a dû acheter un vélo pour femme afin d'embarquer sur un ferry qui avait vendu ses billets pour piéton mais en avait encore pour cycliste.

Et même les taxis sont sollicités. La compagnie Addison Lee a reçu des requêtes pour relier le Royaume-Uni à Paris, Milan, Amsterdam ou Zurich. Un homme d'affaires a payé 700 livres (800 euros) pour une course Belfast-Londres.