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Volcan: la reprise du trafic aérien se confirme

La paralysie du trafic aérien a coûté une fortune au secteur touristique.
British Airways , un géant du secteur, prévoyait 100% de ses long-courriers mercredi.
La reprise du trafic aérien s'est confirmée mercredi en Europe, mais le retour à la normale prendra encore longtemps pour les centaines de milliers de passagers coincés à travers le monde suite à cette crise dont le coût se chiffre déjà en milliards d'euros.

Le volcan islandais Eyjafjöll, dont l'éruption a provoqué depuis
une semaine un chaos jamais vu dans le transport aérien mondial,
semblait enfin vouloir se calmer, même si les scientifiques
préviennent que l'éruption peut se prolonger ou en déclencher
d'autres dans un futur proche.



Son intensité a chuté de 80% depuis samedi et la production de
cendres était mercredi, selon les sismologues islandais, "vraiment
insignifiante". Mais l'éruption n'est pas terminée, a tempéré un
expert. « Le volcan ne s'est toujours pas endormi, les secousses
sismiques sont toujours aussi fortes », a-t-il averti. Les
volcanologues craignent toujours que l'éruption de l'Eyjafjöll ne
réveille d'autres volcans, dont le brutal Katla tout proche.

75% des vols assurés mercredi

Laissant entrevoir la fin de la
galère, pour la première fois depuis près d'une semaine, les trois
quarts du trafic aérien, soit environ 21'000 vols, devaient être
assurés en Europe mercredi, selon l'Organisation européenne de la
navigation aérienne, Eurocontrol.



British Airways et Air France, deux géants du secteur, prévoyaient
100% de leurs long-courriers, Lufthansa un tiers de ses liaisons et
un trafic normal à partir de jeudi matin. En Suisse , la situation se normalise également.



La compagnie aérienne scandinave SAS prévoit, elle, un retour à la
normal vendredi. Les principales compagnies aériennes du Golfe ont
annoncé avoir repris leurs vols en direction de l'Europe, tout
comme les compagnies aériennes opérant depuis l'Asie. Quasiment
tout l'espace aérien continental était rouvert, à quelques
exceptions près comme l'aéroport d'Helsinki ou l'espace aérien au
dessus des îles au nord de l'Ecosse.

Des jours avant la normale

Mais malgré la reprise des vols,
gouvernements, autorités de l'aviation et compagnies aériennes ont
averti qu'il faudrait des jours, voire des semaines, pour que tout
revienne à la normale et que les centaines de milliers de voyageurs
encore en souffrance puissent regagner leurs destinations.



Ainsi à Sydney, la queue atteignait 200 mètres pour l'embarquement
sur un vol British Airways. En France, les voyagistes Nouvelles
Frontières et Voyageurs du monde ont jugé le délai de 48 heures
pour le retour de la quasi-totalité des Français "raisonnable" et
réalisable pour au moins 90% d'entre eux.

La question du remboursement

Se posera ensuite l'épineuse question des remboursements pour
les passagers. La compagnie irlandaise à bas coût Ryanair a annoncé
qu'elle ne rembourserait les dépenses occasionnées à sa clientèle
qu'à hauteur du billet d'avion acheté pour ce voyage.



Les compagnies aériennes, dont les pertes de recettes atteignent
selon l'Association internationale du transport aérien (IATA) 1,7
milliard de dollars, ont accusé les gouvernements d'avoir réagi à
l'excès en interdisant purement en simplement le trafic aérien au
motif que les cendres volcaniques peuvent endommager les réacteurs
des appareils.



Or l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) a
souligné qu'il n'y avait pas, pour le moment, de normes
internationales fixant le niveau dangereux de concentration de
cendres volcaniques. L'IATA, soulignant les risques de faillite,
compte demander à l'Union européenne qu'elle autorise les
gouvernements des Etats membres à rembourser aux compagnies le coût
d'immobilisation de leurs avions.

Enquête réclamée

Au Royaume-Uni, le chef de l'opposition conservatrice, David
Cameron, a réclamé mercredi, en pleine campagne électorale,
l'ouverture d'une enquête sur la gestion par le gouvernement de la
fermeture de l'espace aérien.



Quant aux conséquences globales sur l'économie, elles restent
encore à chiffrer, alors que des usines à travers le monde ont dû
fermer et de nombreuses entreprises tourner au ralenti. Le coût
pour les aéroports européens est évalué à 1,26 milliard d'euros,
selon le Conseil des aéroports pour l'Europe.



Quant au secteur du tourisme, touché de plein fouet, le
gouvernement français évalue d'ores et déjà les pertes à 200
millions d'euros, un syndicat professionnel espagnol à 252 millions
d'euros, un autre à plus de 450 millions par semaine.



afp/cht

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