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Crise: nouveau régime pour UBS et Credit Suisse

La Confédération n'empêchera plus forcément une grande banque de tomber.
L'objectif du nouveau régime est de ne pas voir se répéter la descente aux enfers de l'UBS fin 2008.
La Finma et la Banque nationale Suisse (BNS) soumettent les grandes banques UBS et Credit Suisse (CS) à un nouveau régime pour leurs liquidités. Celui-ci vise a améliorer leur résistance aux crises et ainsi à protéger la stabilité de la place financière. Le nouveau régime entrera en vigueur le 30 juin prochain.

C'est ce qu'ont indiqué l'Autorité fédérale de surveillance des
marchés financiers (Finma) et la BNS dans un communiqué mercredi. Il a été
élaboré de concert avec l'UBS et le CS et remplace des dispositions
de l'ordonnance fédérale sur les banques remontant à 1988 et
devenues obsolètes.



Ces dispositions ne sont plus à même d'assurer une résistance aux
crises suffisante aux grandes banques suisses actives à l'échelle
globale. Une dotation suffisante en liquidités est, outre un
capital solide, indispensable pour soutenir cette capacité de
résistance, comme l'a amplement démontré la récente crise
financière mondiale, selon la Finma et la BNS.

Eviter une répétition du cas UBS

Les taux de liquidités requis ne seront toutefois pas publiés, a
dit à l'ATS un porte-parole de la Finma. Mais si une grande banque
veut pouvoir maîtriser des "situations de stress" sans aide
étatique, elle doit disposer de moyens liquides sensiblement plus
élevés que ce que prévoient les dispositions actuelles.



Le nouveau régime se base sur un "scénario de stress sévère", qui
impliquerait une crise générale sur les marchés financiers associée
à une perte de confiance des actionnaires dans la banque. Il tient
aussi compte de la signification systémique qu'ont prise les
grandes banques dans l'économie suisse.

Résister au moins 30 jours

L'objectif est que les grandes banques puissent résister
notamment en disposant d'une réserve suffisante d'actifs liquides
de première classe - au moins 30 jours aux retraits qu'un tel
scénario ne manquerait pas de provoquer. Les banques comme les
autorités disposeraient ainsi d'un minimum de temps pour désamorcer
la crise.



Il s'agit de ne pas voir se répéter la descente aux enfers de
l'UBS, entraînée à la fin 2008 dans la spirale de la crise
financière et qui a dû appeler l'Etat à son secours quelques jours
après la débâcle de la banque d'investissement américaine Lehman
Brothers. Après deux augmentations de capital, elle n'a plus été en
mesure de se procurer sur les marchés les moyens dont elle avait un
urgent besoin.



ats/cht

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Rapport mensuel

Dès l'entrée en vigueur du nouveau régime le 30 juin, les deux grandes banques devront certifier chaque mois qu'elles remplissent les conditions posées.

Ceci leur causera certes quelques coûts supplémentaires, mais compte tenu des enseignements tirés de la récente crise, le dispositif adopté d'entente avec l'UBS et le CS est équilibré, selon le porte-parole de la Finma. Ce renforcement des liquidités s'inscrit d'ailleurs dans un courant international.

Le Comité de Bâle de supervision bancaire doit ainsi décider d'ici la fin de l'année d'un régime plus sévère. Il se heurte toutefois à des résistances dans les milieux financiers et politiques, notamment parce qu'il pourrait renchérir le crédit.

Un argument qui n'est pas très pertinent aux yeux de la Finma. Selon elle, d'éventuels coûts supplémentaires ne peuvent pas simplement être reportés sur un segment isolé comme les crédits.