Le Premier ministre, José Socrates, a déclaré que ce nouveau
plan visait à ramener le déficit budgétaire à 7,3% du produit
intérieur brut (PIB) cette année, contre 8,3% prévu en mars, et à
4,6% l'an prochain. Le déficit portugais a atteint 9,4% du PIB l'an
dernier.
La hausse de l'impôt sur le revenu atteindra jusqu'à 1,5% et les
profits des grandes entreprises et des banques seront imposés à
hauteur de 2,5% supplémentaires. Les plus hauts salaires de la
fonction publique et les rémunérations des élus et des membres du
gouvernement seront par ailleurs amputés de 5%, a ajouté le
dirigeant portugais.
Défense du pays
"Je demande à tous mes compatriotes de faire cet effort pour
défendre le pays, pour défendre l'euro et l'Europe", a plaidé le
Premier ministre socialiste. Il s'exprimait au terme d'une réunion
avec ses ministres lors de laquelle le nouveau train de mesures a
été approuvé.
José Socrates a obtenu le soutien du PSD, principal parti
d'opposition, ce qui devrait garantir l'adoption du nouveau plan
d'austérité au Parlement. L'ensemble des mesures annoncées devrait
représenter deux milliards d'euros, selon une source. Elles
entreront en vigueur en juillet et seront "appliquées jusqu'à la
fin de 2011", a souligné le Premier ministre.
Grogne en Espagne
Les engagements de Lisbonne bouclent une semaine cruciale pour
la zone euro. Elle a commencé avec l'adoption par l'Union
européenne, en lien avec le Fonds monétaire international, d'un
mécanisme de stabilisation d'un montant total de 750 milliards
d'euros.
Mercredi, l'Espagne a annoncé une forte réduction des salaires de
la fonction publique et des dépenses d'investissement de l'Etat
dans le but d'économiser 15 milliards d'euros cette année et l'an
prochain. Ce plan d'austérité fait d'ores et déjà des vagues.
Jeudi, les syndicats espagnols ont appelé à une grève générale des
fonctionnaires le 2 juin en guise de protestation. Les dirigeants
des deux grandes confédérations syndicales du pays, UGT et COOO,
ont toutefois exclu pour le moment d'étendre cet appel à tous les
secteurs d'activité, au sortir d'une réunion tendue avec le chef du
gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero.
De son côté, Athènes s'est également engagée à mettre en oeuvre un
plan d'austérité massif en contrepartie de l'aide de 110 milliards
d'euros promise par ses partenaires européens et le FMI. Tout aussi
mécontents que leurs homologues espagnols, les syndicats grecs ont
appelé à une nouvelle grève générale le 20 mai. Mercredi toujours,
la Grèce a touché un premier versement de 5,5 milliards d'euros du
FMI, dans le cadre du plan international de soutien.
afp/cab
Les marchés plus sereins
Les marchés ont connu jeudi une accalmie après l'extrême volatilité de ces derniers jours, mais l'inquiétude qui demeure concernant les problèmes de déficits publics dans la zone euro.
Jeudi, les Bourses semblaient plus sereines, maintenant pour les plus importantes une tendance modérée à la hausse déjà amorcée la veille.
Les places boursières des pays du Sud ont toutefois fait exception, reflet de l'inquiétude qui entoure toujours la capacité de ces pays à venir à bout de leurs dettes.
La Bourse de Madrid a terminé en baisse de 1,11%, celles de Milan de 0,72%, d'Athènes de 1,87% et de Lisbonne de 0,77%.
La Bourse de Paris est restée mitigée dans un marché très calme, jour férié oblige, en terminant presque à l'équilibre à -0,06%.
En revanche, Francfort a poursuivi son mouvement de hausse esquissé la veille en terminant à +1,11% et Londres n'a pas paru s'inquiéter de la formation du premier gouvernement de coalition depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale en Grande-Bretagne en terminant en hausse de 0,93%.
L'euro est toutefois tombé à un nouveau plus bas depuis mars 2009. Vers 20H45 GMT, l'euro valait 1,2520 dollar contre 1,2615 dollar mercredi soir vers 21H00 GMT. C'est son plus bas niveau depuis le 5 mars 2009.