Les inquiétudes concernant l'endettement et la croissance dans
les pays européens ont continué de dominer les marchés lundi. La
monnaie unique européenne cotait 1,2234 dollar vers 4h30, son
plancher depuis avril 2006.
Vers 10h40, l'euro remontait à 1,2275 dollar, un niveau toujours
inférieur à celui de vendredi soir (1,2365 dollar), mais bien
supérieur à son plancher historique à 0,828 dollar le 25 octobre
2000.
La devise européenne a également perdu du terrain face au yen,
alors qu'elle demeurait relativement stable par rapport au franc.
Vers 10h40 toujours, la monnaie helvétique se maintenait 1,4005
franc suisse pour un euro, tout en s'appréciant légèrement face au
dollar, un billet vert valant 1,1398 franc.
Grosse chute à Shanghai
Les marchés ont tous réagi part un recul plus ou moins
important. Les grandes places européennes ont ouvert en baisse dans
le sillage de leurs homologues asiatiques. Elles ont toutefois
atténué leurs pertes en cours de séance. La Bourse d'Athènes, qui
ouvre plus tard que ses consoeurs, était en revanche nettement
orientée à la baisse, perdant plus de 2% dans les premiers
échanges.
Vers 11h00, la Bourse suisse s'orientait elle aussi à la hausse,
l'indice des valeurs vedettes Swiss Market Index (SMI) s'appréciant
de 0,36% par rapport à la clôture de vendredi, après avoir ouvert
en baisse de -0,66%. Il a clôturé sur une note stable, s'inscrivant
à 6428,86 points, soit exactement au même niveau qu'à la fermeture
vendredi.
Les Bourses asiatiques n'ont elles pas du tout résisté au climat
d'inquiétude: Tokyo a abandonné 2,17%, déprimée notamment par la
remontée du yen qui réduit les bénéfices des groupes exportateurs
nippons. Shanghaï a chuté de plus de 5%, affectée également par des
données économiques intérieures, et Hong Kong de plus de 2%.
Pas assez pour rassurer
Les 750 milliards d'euros mis sur la table la semaine dernière
par l'Union européenne et le Fonds monétaire international ne
suffisent pas à rassurer les investisseurs, inquiets du haut niveau
d'endettement de plusieurs pays de la zone euro, en premier lieu la
Grèce mais aussi le Portugal, l'Espagne et l'Italie.
"Le marché sait que les 750 milliards d'euros constituent de
'l'argent pour la galerie', car la moitié de cette somme doit
encore être approuvée par les parlements" nationaux, a ajouté
Daisuke Karakama, de marché à la banque Mizuho, qui notait que la
monnaie unique européenne chutait en dépit de toute nouvelle
susceptible de peser sur sa valeur.
Plusieurs responsables européens tentaient de rassurer malgré
tout. La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a
affirmé que l'euro n'était "pas en danger". La chute du taux de
change de l'euro n'a pas que des effets négatifs car elle "aide les
exportations dans un moment où cela est très important", a
néanmoins souligné lundi un porte-parole de la Commission
européenne. Le Commissaire européen à l'Energie, l'Allemand Günther
Oettinger, estimait de son côté: "la plus grave menace qui pesait
sur notre monnaie est derrière nous".
ats/bri
Réunion lundi
Les ministres des Finances de la zone euro (Eurogroupe) se réunissent lundi à 15h00 GMT pour trouver une nouvelle parade à la dégringolade de l'euro et à l'inquiétude sur la croissance européenne.
Car au-delà de la dette, des investisseurs craignent que la croissance déjà faible de la zone euro soit remise en cause par de sévères plans d'économies budgétaires à venir.
L'Eurogroupe devra chercher des réponses à ce paradoxe: comment éviter que des marchés, affolés dans un premier temps par l'ampleur inattendue des déficits publics dans la zone euro, redoutent désormais tout autant l'effet négatif sur la croissance et la consommation des cures d'austérité décidées pour y remédier.
Cette réunion mensuelle ordinaire sera suivie mardi de la réunion régulière des ministres des Finances de toute l'UE.