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Thaïlande: les "rouges" proposent un cessez-le-feu

Le blocus se poursuit à Bangkok.
Le gouvernement thaïlandais trouvera peut-être une issue pacifique à la crise.
Un leader des manifestants antigouvernementaux thaïlandais a appelé lundi un conseiller du premier ministre pour proposer un arrêt des violences, a-t-on appris dans l'entourage du chef du gouvernement. Les affrontements ont fait 35 morts depuis quatre jours à Bangkok.

La proposition de cessez-le-feu est intervenue après une journée
de défi de la part des "chemises rouges", qui ont ignoré l'ordre
d'évacuer leur camp retranché dans le coeur de Bangkok, malgré la
menace d'un coup de force de l'armée thaïlandaise.



Korbsak Sabhavasu, conseiller du premier ministre Abhisit
Vejjajiva, a annoncé avoir reçu un appel de Nattawut Saikar dans la
journée. "Il m'a dit que si les soldats arrêtaient de tirer, il
demanderait aux manifestants (affrontant les forces de l'ordre) de
retourner sur le site de Ratchaprasong", occupé par les "chemises
rouges" depuis début avril.

Trente-cinq morts dans les affrontements

Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se
sont multipliés depuis jeudi soir dans des quartiers situés aux
limites de la zone occupée, faisant 35 morts, dont un général
renégat, et plus de 200 blessés. "Si les manifestants retournent à
Ratchaprasong et stoppent leurs actions, il n'y aura plus de tirs
par les soldats", a ajouté Korbsak.



Ce dernier n'a pas exclu qu'une cessation des violences puisse
déboucher sur une reprise des négociations, rompues depuis que
l'armée a engagé une opération pour bloquer les accès au quartier
occupé par les "rouges".

Hôpitaux parés au pire

Devant l'issue incertaine, les hôpitaux sont prêts à toutes les
éventualités. Ils ont annoncé lundi s'être placés en dispositif
d'alerte pour répondre à un éventuel afflux de victimes si l'armée
mettait à exécution sa menace d'évacuer par la force le quartier
occupé par les manifestants antigouvernementaux.



Un total de 44 établissements hospitaliers de la capitale mais
aussi en province sont désormais prêts "24 heures sur 24 pour des
opérations d'urgence massives", a indiqué Pansiri Kullanartsiri,
ministre adjoint de la Santé.



Les autorités ont annoncé lundi être prêtes à lancer une
évacuation de force du camp retranché des "chemises rouges", dans
le centre de Bangkok, où resteraient environ 5'000 manifestants,
selon les estimations de la police.



ats/ak

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Annulation pour les touristes suisses

Les touristes qui avaient prévu de se rendre à Bangkok peuvent annuler ou modifier gratuitement leurs voyages. Les voyagistes suisses se sont mis d'accord pour prolonger jusqu'au 31 mai cette mesure, a indiqué à l'ATS Andrea Müller, de Kuoni.

Les voyagistes proposent à leurs clients des alternatives. "Au lieu de faire un arrêt par Bangkok, ils peuvent par exemple rester plus longtemps dans leur destination au bord de la mer", a expliqué Andrea Müller.

Cette offre reste valable jusqu'à ce que le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) modifie ses recommandations aux voyageurs. Actuellement, Berne continue à déconseiller les voyages non urgents dans la capitale thaïlandaise.

Thaksin appelle au calme

L'ex-Premier ministre thaïlandais en exil Thaksin Shinawatra a appelé lundi le gouvernement et les "chemises rouges" à la raison pour éviter que le royaume ne sombre "dans l'abysse" et la guerre civile.

"Je suis aux côtés de mes concitoyens durant ces heures terribles de notre histoire", affirme Thaksin, icône de nombreuses "chemises rouges", dans un communiqué.

Thaksin a été renversé en 2006 par un coup d'Etat militaire et de nombreuses "chemises rouges" réclament son retour en Thaïlande et au pouvoir.