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La TV par le téléphone testée dans les salons alémaniques

La grimace du foot suisse et le sourire de l'économie helvétique
Swisscom teste en Suisse alémanique une offre perfectible.
Swisscom a présenté mardi les contours de sa TV numérique par ADSL. Même si l’offre de Bluewin, filiale du géant bleu, constitue une petite révolution, quelques problèmes subsistent.

D’ailleurs, Swisscom ne s’en cache pas. C’est pour cette raison que l’opérateur historique lance en septembre un test auprès de 600 téléspectateurs alémaniques jusqu’à la fin de l’année.


Le produit définitif, élaboré en collaboration avec le puissant groupe américain Microsoft, sera proposé en 2005 aux 600'000 clients de Bluewin. Dans l’immédiat, pour 14 francs 90, les clients "testeurs" de Swissom (abonnés ou non à l’ADSL de Bluewin) disposent de douze chaînes (dont quatre de la SSR). L’abonnement standard à 23 francs 90 comprend 21 chaînes plus quatre de la SSR.


Les abonnés peuvent personnaliser leur palette avec des canaux supplémentaires (1 franc par chaîne) ou louer des vidéos en ligne pour un ou plusieurs jours (de trois à dix francs).

Boîtier sur sa TV


Concrètement, le téléspectateur branche un boîtier décodeur sur sa prise téléphonique et le branche sur son téléviseur. Dès lors, il peut zapper d’une chaîne à l’autre grâce à une télécommande spécifique et profiter des services supplémentaires offert par la TV par ADSL.


Le client de Swisscom peut consulter les programmes des différentes chaînes directement sur son écran. Il peut en outre vaquer à d'autres occupations et reprendre son programme là où il l’avait laissé grâce à un disque dur monté dans le boîtier. Enfin, même si Swisscom ne le prévoit pas dans l’immédiat, des services de téléachat ou de jeux vidéo à distance pourraient être développés à l’avenir.

Déjà vu


Si certaines de ces performances peuvent sembler révolutionnaires à première vue, il faut savoir que des téléréseaux, comme Télégenève permettent déjà de personnaliser son abonnement pour quelque quatre francs en moyenne par chaîne supplémentaire.


De même, la possibilité de reprendre le visionnage d’un programme diffusé en direct là où on l’avait laissé n’est pas une nouveauté, puisque de nombreux graveurs de DVD pourvus d’un disque dur permettent ce type d’enregistrement.

Problèmes techniques


Il faut encore préciser que la diffusion de télévision par le téléphone ne manque pas de poser quelques problèmes techniques. Pour réussir cette prouesse, le signal TV doit être compressé et perd donc en qualité. Actuellement la TV par ADSL n’offre pas tout à fait la même qualité que le téléréseau, même si le résultat est satisfaisant.


De même, il n’est pas possible de diffuser simultanément sur l’ADSL des dizaines de signaux comme pour la télévision par câble. Pour l’instant, les testeurs ne peuvent regarder qu’un seul programme à la fois. Il ne leur est donc pas possible d’enregistrer parallèlement un autre programme sur leur magnétoscope. Dès 2005, il devrait toutefois être possible de visionner ou enregistrer deux chaînes simultanément et peut-être plus dans un avenir plus lointain.

Quelle offre?


Mais qu’en est-il concrètement de l’offre? Jens Alder, patron de Swisscom, avait évoqué dans la presse la diffusion de centaines de chaînes aux téléspectateurs. En fait, l’offre définitive devrait en compter au moins une bonne centaine, selon Michael Zumsteg responsable du projet.


Pour l’heure, cette palette n’est pas encore définie. Une chose est sûre, Swisscom devra coller aux attentes du marché, puisque l’opérateur paie des droits sur chaque programme diffusé. Pour exemple, Télégenève propose déjà plus de 166 chaînes (avec son bouquet numérique).


Bluewin TV devrait probablement s’aligner sur une telle offre. De plus, d’après Michael Zumsteg, il serait plus facile de proposer un bouquet de chaînes plus large en télévision par IP car, contrairement aux câblo-opérateurs, Bluewin TV ne paie pas les droits selon la taille du bassin de diffusion, mais en fonction des personnes qui visionnent réellement tel ou tel programme.

Prêts à réagir


Du côté des câblo-opérateurs, on regarde les essais de Swisscom avec le plus grand sérieux, car le géant bleu ne cache pas on ambition d’investir jusqu’à un milliard de francs en cinq ans pour déployer cette nouvelle technologie.


Antoni Mayer, directeur de Télégenève, affirme attendre et observer la guerre que vont se livrer Cablecom et Swisscom. Quoi qu’il en soit, le câblo-opérateur du bout du lac s’est préparé à la télévision sur IP et estime pouvoir proposer rapidement des contenus à la demande.


Swisscom devra se battre. Actuellement l’offre qualitative et quantitative des câblo-opérateurs semble supérieure. Seuls quelques services proposés par Bluewin TV font la différence. Toutefois tous les acteurs du marché parient sur l’avènement de la TV interactive et du développement de services en ligne, comme le téléachat. A suivre...


Xavier Studer, tsr.ch


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Les chaînes proposées

SFI

SF2

TSR1

TSI1

Star TV

Viva Schweiz

ARD

ZDF

ORF1

ORF2

Pro 7

Sat1

3SAT

RTL

RTL 2

Vox

Kabel1

Super RTL

Eurospot

KI.KA

ARTE

M6

Rai UNO

CNN International

DSF

SciFi (payant)

13rd Street (payant)

Planet (payant)

Silverline (payant)

VH1 (payant)

«Triple play»

Swisscom (4 millions de clients) ne se lance pas pour rien dans cette guerre audio-visuelle. L’opérateur historique est attaqué frontalement par le câblo-opérateur Cablecom (2 millions de clients) qui est capable de proposer depuis quelques mois non seulement la télévision et internet, mais aussi le téléphone, qui était jusque là la chasse gardée des opérateurs.

Pour rester compétitif, Swisscom se doit de faire aussi bien que son plus gros concurrent direct et s’efforce donc de rattraper son retard pour pouvoir lui également proposer ces trois services, donc la télévision. Dans le jargon spécialisé, on parle de «triple play».