Swisscom réfléchit au forfait téléphonique

Si la Confédération cesse de nous imposer le prix que nous
devons facturer pour le raccordement téléphonique, nous l'élèverons
peut-être à 50 francs par mois. A ce tarif, on pourra téléphoner
autant que l'on veut, sans payer de taxes supplémentaires, explique
Jens Alder, patron de Swisscom, cité par la SonntagsZeitung.



En cas d'abandon du système régulé, Swisscom optera immédiatement
pour un modèle qui ne facturera plus les communications à la
minute. Interrogé dimanche par l'ats, le porte-parole de Swisscom
Sepp Huber a confirmé que le système actuel fondé sur une taxe de
raccordement mensuelle peut conduire dans les faits à cimenter une
structure de prix erronée.



Si les prix étaient libres et donc fixés en fonction de leurs
coûts réels, le raccordement serait plus cher et les minutes de
conversations plus avantageuses. Dans la téléphonie traditionnelle,
il n'y a pratiquement que des coûts fixes, a poursuivi M. Huber.
Aucune décision n'a toutefois encore été prise.

Secoué par Cablecom

Swisscom avait indiqué la semaine dernière qu'il allait analyser
ses prix. Le géant bleu réagissait ainsi à l'annonce par Cablecom
d'introduire la téléphonie par son réseau câblé dès le 1er juillet
prochain.



Le câblô-opérateur casse ainsi le monopole de Swisscom sur le
raccordement du téléphone en proposant le même service, mais à un
prix largement forfaitaire (sans faire payer les minutes de 19h à 7
heures le matin, ni le week-end)). Les clients de Cablecom n'auront
qu'à se doter d'un modem, indispensable pour numériser la voix afin
de la faire transiter par le câble télé.



Cablecom demandera 20 francs par mois comme taxe de raccordement.
Pour Swisscom, l'arrivée de ce concurrent est la preuve que la
concurrence existe aussi dans le dernier kilomètre (last mile) et
qu'il n'y a pas besoin d'obliger le géant bleu à permettre l'accès
à d'autres opérateurs à la prise du téléphone des particuliers, a
commenté M. Huber.

Comco à la rescousse

L'opérateur zurichois Tele2 a réagi à l'offensive de Cablecom en
demandant, par lettre, à la Commission de la concurrence (Comco)
d'ouvrir une enquête. La société estime être victime d'une
restriction de concurrence inadmissible, a dit dimanche à l'ats le
patron de Tele2, Roman Schwarz.



Il fait valoir que l'offre du câblo-opérateur s'appuie sur un
réseau qu'il détient de manière monopolistique (les ménages n'ont
pas le choix entre plusieurs sociétés de câble télé). Pour les
concurrents de Cablecom et de Swisscom, il n'y a actuellement aucun
moyen d'avoir accès au raccordement téléphonique.



tsr.ch avec les agences