La TV par le téléphone? Question de survie!

Le géant bleu est en ébullition car pour lui, la TV par le
téléphone est pratiquement une question de survie. «C'est notre
seule chance de rester concurrentiel et attractif par rapport aux
téléréseaux», résume Christian Neuhaus, porte-parole de l'o
pérateur.

Concurrence plus dure

La concurrence sur le front des télécoms s'est particulièrement
durcie ces derniers mois. Désormais, quelque 50% des ménages
suisses peuvent se passer complètement de Swisscom et des autres
opérateurs téléphoniques en utilisant les services de Cablecom,
principal cablô-opérateur du pays.



Et selon les derniers chiffres fournis par cette société, son
offre de téléphonie par le téléréseau semble remporter un certain
succès. En un mois, la société est parvenue à séduire quelque 8000
clients et espère atteindre son objectif de 80'000 abonnés d'ici la
fin de l'année.



Parallèlement à l'offensive de Cablecom, la téléphonie sur IP (c'e
st-à-dire le téléphone sur internet) se démocratise rapidement.
Alors que seules les grandes sociétés s'y étaient mises, désormais
les PME et même les particuliers peuvent téléphoner à des coûts
défiant toute concurrence -parfois gratuitement- de l'autre côté du
monde.

«Triple play»

Les revenus des opérateurs risquent donc de chuter d'autant plus
que Swisscom songe à introduire un forfait téléphonique. Pour le
microcosme des télécommunications, l'avenir est donc au «triple
play». A l'image de Cablecom, ils devront proposer simultanément le
téléphone, internet et la télévision pour conserver leurs parts de
marché.



Alors que plusieurs opérateurs français proposent déjà de tels
forfaits dans plusieurs grandes villes, Swisscom peaufine son offre
pour faire mieux que les téléréseaux. L'opérateur, qui prévoit d'i
nvestir un milliard dans ce projet, compte offrir jusqu'à 500
chaînes de TV, soit dix fois plus que ses concurrents.

TV à la carte

Le géant bleu veut personnaliser son offre. Il espère notamment
proposer une forme de programmes à la carte. Pour ce faire, il doit
s'adapter à la législation qui lui interdit d'enregistrer
directement tous les programmes des différentes télévisions pour
les offrir ensuite à ses abonnées, explique en substance Christian
Neuhaus.



Lorsque les tests grandeur nature débuteront cet été, les
téléspectateurs alémaniques pourront composer leur programme en
choisissant d'enregistrer les émissions qui les intéressent.
Techniquement, Swisscom étudie deux solutions. Le téléspectateur
pourrait enregistrer ses programmes directement sur le décodeur à
son domicile ou sur les serveurs de l'opérateur.

Les programmes sur l'écran

Mais les innovations que pourrait proposer Swisscom ne s'a
rrêtent pas là. Les utilisateurs de Stream-it, le projet pilote de
TV par ADSL de Swisscom, souhaitent un accès plus aisé aux
multiples programmes de TV. Le géant bleu planche actuellement sur
un système qui lui permettrait de proposer directement à l'écran le
menu des chaînes.



Au final, ce sont les consommateurs qui trancheront. Une chose est
sûre, l'offre proposée par Swisscom devra être de qualité. En
France, les premiers essais commerciaux de TV par ADSL suscitent
déjà certaines critiques. Alors que certains utilisateurs trouvent
que l'image n'est pas assez bonne, d'autre fustigent la lenteur du
zapping, puisqu'il faut quelques secondes pour passer d'une chaîne
à l'autre.



Ces problèmes résolus, Swisscom devra améliorer son réseau ADSL
pour toucher le public le plus vaste possible. La TV par IP
nécessite en effet de "gros tuyaux"(2Mbits/s). Et pour l'heure seul
environ 60% des ménages sont reliés à de telles lignes...



Xavier Studer, tsr.ch