Après avoir commercialisé une carte PC pour la clientèle professionnelle, Swisscom propose les premiers combinés UMTS pour le grand public: la télévision est en direct et la vidéophonie débarque.
TV et vidéoconférence
Il y avait, depuis plus de dix ans, le GSM et ses améliorations
pour la transfert de données, notamment le GPRS. Le grand public
peut désormais découvrir l'UMTS. Les nouveaux appareils proposés
par Swisscom fonctionnent soit en UMTS, soit en GSM/GPRS, en
fonction des antennes disponibles.
Mais l'UMTS permet bien plus que de simples conversations
téléphoniques. On passe véritablement à l'ère du multimédia mobile:
il est désormais possible de visionner des clips (comme les
reportages de l'émission TSR, Nouvo), des chaînes TV en direct
(dont celles de la SSR, ainsi que TF1). "Nous voulons permettre à
un utilisateur qui ne peut pas être devant un TV au moment où il le
souhaite, de regarder une émission, un reportage ou un événement en
direct", explique Carsten Schloter, le patron de Swisscom
mobile.
Autre application spectaculaire, la vidéophonie: deux utilisateurs
possesseurs d'un appareil UMTS pourront non seulement se parler
mais également se voir et faire profiter leur interlocuteur du
paysage qui les entoure. "La vidéophonie ne va pas remplacer la
communication téléphonique traditionnelle, note Carsten Schloter.
Il s'agit plutôt de faire partager un moment d'émotion."
Autres nouveautés que permet l'UMTS: des MMS (messages avec images
ou vidéo) de plus grosse taille, ainsi que des jeux 3D plus
performants.
Le patron de Swisscom est très clair, la téléphonie de troisième
génération doit offrir à chacun l'accès aux informations et aux
services dont il a besoin presque partout en Suisse, "à tout
moment, en toute liberté et sans aucunes contraintes".
Pas de contrat avec la SSR
Pour diffuser ces dix chaînes TV en
direct, Swisscom a négocié avec la société de gestion des droits
d'auteurs d'oeuvres audiovisuelles Suissimage, à qui l'opérateur
verse un montant global qu'il ne dévoile pas.
"Nous pouvons diffuser librement ces chaînes dans la mesure où
elles sont également diffusées librement en direct dans la plus
grande partie du pays", note Carsten Schloter.
"Juridiquement, tout est en règle", ajoute-t-il avant de
reconnaître que certains détenteurs de droits TV, notamment dans le
domaine sportif, pourraient être tentés de limiter désormais la
diffusion sur les téléphones mobiles.
A noter par ailleurs que le coût payé par l'utilisateur pour
regarder la TV en direct ne couvre que les frais de transmission et
que la SSR ne touche pas d'argent sur les 4, 8 ou 12 francs payés.
Par ailleurs, Carsten Schloter a précisé par ailleurs que quiconque
regarde une chaîne en direct via l'UMTS est tenu de payer la
redevance. Une redevance, soit dit en passant, qui est récoltée par
Billag, une filiale de Swisscom.
En ce qui concerne l'offre de vidéo à la demande, le patron de
Swisscom mobile reconnaît qu'elle n'est pas encore très riche,
notamment dans le domaine des actualités: il n'est en effet pas
possible de regarder les différents sujets du 19:30 ou de Mise au
Point, pour ne parler que des émissions de la TSR.
"Nous aimerions bien proposer à l'avenir de telles séquences
vidéo, mais notre offre actuelle n'est pas du tout définitive et
devrait s'enrichir dans les prochains mois. Nous devons encore
discuter avec les responsables de la SSR."
A améliorer
Notre but est d'o
ffrir à tous nos clients toutes les applications et services
possibles à tout moment, n'importe où en toute liberté, sans aucune
contrainte.
Carsten Schloter, CEO de Swisscom
mobile.
Si tout cela semble idéal et que
Swisscom prétend proposer une couverture UMTS de près de 90% de la
population début décembre, il faut néanmoins constater qu'il
subsiste de gros trous de couverture dans certaines régions du
pays. De plus, l'UMTS semble mal passer les murs (le taux de
couverture passe d'ailleurs de 90 à 50-55% à l'intérieur, reconnaît
Swisscom) et fonctionne imparfaitement dans les trains. Carsten
Schloter explique ainsi que l'UMTS fonctionne bien entre Zurich et
Berne mais pose encore des problèmes sur les autres lignes CFF du
pays.
Par ailleurs, si la réception de vidéo pourra aussi profiter de la
technologie Edge (une amélioration de la technologie GSM actuelle)
d'ici au printemps 2005, ce qui palliera les faiblesses de l'UMTS,
la visioconférence ne pourra se faire qu'en UMTS, c'est-à-dire pas
depuis n'importe où...
En plus de ces petits problèmes techniques, certains médecins et
les milieux de la protection des consommateurs redoutent les effets
de l'UMTS sur la santé. Certains usagers souffriraient, selon une
étude récente, de vertiges, de nervosité accrue ou de difficultés à
se concentrer. Selon l'agence de presse AP, la Fondation de
recherche communication mobile de l'Ecole polytechnique fédérale de
Zurich mène actuellement une étude sur le sujet.
Chez la concurrence
Face à l'avance de Swisscom, des opérateurs comme Orange ou
Sunrise semblent distancés. A la fin de l'année, Orange ne couvrira
en UMTS que quelque 50% de la population. Le réseau sera mis
progressivement en service d'ici à fin 2004, en commençant par la
région zurichoise.
Chez Sunrise, on propose déjà des vidéo sur mobile, mais seulement
en GPRS. Si ce service est opérationnel (pour visionner les
reportages de Nouvo, par exemple), il est de moins bonne qualité
que ce que propose Swisscom en UMTS.
Pour ce qui est de la téléphonie de troisième génération, Sunrise
se montre très prudent. Il ne commercialisera donc aucun service
UMTS avant 2005. Une certitude: la loi oblige les opérateurs à
couvrir 50% de la population d'ici à la fin de l'année. Et ces deux
opérateurs déclarent qu'ils se tiendront ces chiffres.
Une fois que tout sera en place, la guerre des contenus débutera,
comme pour les réseaux fixes. Et ce sera l'opérateur qui offrira
les vidéos (sport, humour, sexe..) et les services annexes (comme
les sonneries de téléphone ou les jeux) les plus intéressants qui
emportera le gâteau...
Xavier Studer - Nicolas Willemin, tsr.ch
Les services UMTS
Swisscom Mobile commercialise immédiatement deux portables Vodafone live!compatibles avec ces nouveaux services: le Sony Ericsson V800, 499.– et le Motorola V980, 199.– (tarifs avec Natel swiss 24 mois).
Jusqu’à fin janvier 2005, le prix d’une minute de visiophonie correspondra à une communication vocale traditionnelle. Swisscom les adaptera ensuite. L’opérateur adapte par ailleurs ses forfaits avec 60, 120, 240 ou 480 minutes incluses.
Programmes TV en direct: TSR1 et 2, SFDRS1 et 2, SF Info, TSI1 et 2, Eurosport et MTV (en allemand), TF1. Tarifs: 30 minutes pour 4.–, 2 heures pour 8.– et une journée pour 12.–. Le client peut regrader n'importe quelle chaîne TV pendant le laps de temps choisi.
Swisscom propose en vidéo à la demande par ailleurs 100 clips (érotisme, sport, musique et dessins animés), réactualisés régulièrement Tarifs: entre 50 cts et six francs.
Parmi les vidéos à la demande, l'émission TSR Nouvo (pub, techno, médias) à découvrir sous "News".
Trois technologies
- Plusieurs technologies permettent de transférer des données.
- Le GSM (téléphonie de la 2e génération) et le GPRS (pour les données) couvrent 99,7% de la population. Disponible depuis 2002, cette dernière technologie permet de transférer des petits fichiers et des e-mails. Elle plafonne entre 30 et 40 kbits/s. C'est insuffisant pour de la vidéo de bonne qualité.
Basé sur la technologie GSM, EDGE permet d’atteindre 150 à 200 kbits/s. Cette technologie couvrira toute la Suisse début 2005. Il sera possible de visionner de la vidéo.
- L’UMTS est la technologie de téléphonie de la troisième génération. C’est une nouvelle norme qui n’a rien à voir avec le GSM. Il a été nécessaire de constituer un nouveau réseau d’antennes (100 millions de francs).
L'UMTS permet des téléchargements très rapides: entre 200 et 350 kbits/s dans un premier temps, puis 3 Mbits/s dès 2008. D’ici la fin de l'année, 90% de la population devrait être couverte.
- Le WI-FI (Wireless Fidelity) est une technologie permettant de constituer des réseaux informatiques sans fil très rapides. Cette technologie permet d’atteindre des vitesses de plusieurs Mégabits par seconde.