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Télécoms: des tarifs "honorables" en Suisse

Moins de différences avec l'Europe, selon l'OFCOM.
Moins de différences avec l'Europe, selon l'OFCOM.
Les chiffres officiels le confirment: les prix de la téléphonie mobile ont considérablement baissé entre 2005 et 2006. Quant au haut-débit, il n'est pas beaucoup plus cher qu'en Europe. Le fixe reste avantageux.

En matière de mobile, alors que les trois opérateurs Swisscom,
Sunrise et Orange étaient parmi les plus chers d'Europe en 2005,
les nouveaux venus comme Yallo ou Tele2 figurent plutôt en bonne
place en comparaison internationale, selon des chiffres européens,
complétés récemment par l'Office fédéral de la communication
(OFCOM).

Désormais, si six opérateurs figurent encore en tête de
classement, trois autres apparaissent dans le milieu de ce
comparatif établi pour un utilisateur moyen. Les clients de Sunrise
ou des opérateurs passant par son réseau s'en tirent
particulièrement bien. A l'inverse, ceux de Swisscom paient le plus
cher, selon cette étude réalisée entre fin 2005 et juillet 2006
(pour la Suisse).

Grosses différences

Le "panier moyen" d'un client de Swisscom est de 49,9 euros,
celui d'un abonné d'Orange ou de Coop mobile de 40, 1 euros. Les
possesseurs de cartes SIM Mobilezone, Cablecom et Migros Mobile
arrivent ensuite avec des factures de 39,1, 38,6 et 38,2
euros.



Ceux qui ont opté pour Sunrise, Tele2 et Yallo (presque tous du
réseau Sunrise, mis à part quelques antennes Tele2) s'en tirent le
mieux. Leurs factures sont respectivement de 32,3 et 26,7 euros
pour les deux plus avantageux.

Base de comparaison

Mais que dire de ces chiffres? En fait, ils sont plutôt
difficiles à manier car ces grands comparatifs mêlent des
abonnements à des produits prépayés. De plus, il est toujours
délicat de manier la notion de client "moyen" car les besoins de
chacun sont différents. Celui qui téléphone beaucoup à l'étranger
choisira Yallo, celui ne téléphonant qu'à des amis Tele2 (gratuit)
choisira cet opérateur...



Quoi qu'il en soit, la tendance est à la baisse et la Suisse n'est
plus si chère que cela, surtout si l'on tient compte du niveau des
salaires. L'OFCOM estime cependant que l'on peut encore faire
mieux, notamment en matière de terminaison d'appels (le prix pour
accéder aux différents réseaux).



Sur la question des salaires, Peter Fischer, directeur suppléant ,
explique notamment que le loyer de l'argent est plutôt avantageux
chez nous, ce qui a aussi un effet sur le poids des investissements
à supporter...

Swisscom et le réseau fixe

En matière de téléphonie fixe, les choses changent peu en
Suisse, où les communications sont plutôt avantageuses. Swisscom
reste en position de force puisque l'opérateur historique détient
toujours quelque 60% du marché. Derrière lui, en 2004, seuls cinq
opérateurs se partageaient 30% du marché, le reste revenant à des
sociétés encore plus petites.



Toutefois, le comparatif de l'OFCOM montre que depuis 2003, soit
en une année, le nombre des opérateurs se partageant les 90% du
marché est tout de même passé de trois à six. La situation de
Swisscom est restée pratiquement inchangée puisque le géant bleu
est passé de 61,1% à 60%.

Situation contrastée

Dans les pays qui nous entourent, la situation était très
contrastée en 2004. En France, dont les privatisations sont si
souvent citées en exemple, France Telecoms se taillait encore 72%
du gâteau. Et seuls quatre opérateurs se partageaient les 90% du
marché. Au Royaume-Uni, l'opérateur historique ne détient plus que
51% du marché. Dans ce pays, 11 sociétés se disputent les 90% du
gâteau!



Enfin, il est piquant de signaler que le prix du raccordement au
réseau fixe ne fait que grimper dans l'Union européenne depuis août
1998. A ce rythme, même si la Suisse reste un tout petit peu plus
chère, la moyenne des tarifs devrait bientôt arriver au niveau
suisse, soit environ 25 francs.

Haut-débit dans la moyenne

La Suisse reste un des pays les mieux connectés à la toile,
selon l'OFCOM qui cite une étude de l'OCDE. Les Helvètes figurent
parmi les cinq pays les mieux branchés aux réseaux à haut-débit. Le
taux de pénétration de l'ADSL et du câble atteint 21,7%, ce qui
signifie qu'un ménage sur deux peut se connecter au web de façon
confortable.



Les Pays-Bas et le Danemark, notamment, font mieux. Dans ce
premier pays, le taux de pénétration atteint 23,8%. Dans le second,
ce chiffre se monte à 22,5%. L'OFCOM précise que des pays
industrialisés comme l'Allemagne (11,5%), la France (14,8%) et
l'Italie (10%) sont nettement moins bien lotis.



En matière de tarifs, selon des moyennes de l'OFCOM, la Suisse se
situe plutôt dans la moyenne. Le prix théorique pour une ligne de
un Mbits/sec se situerait entre huit et douze euros, selon des
extrapolations. Cela dit, toujours selon ces mêmes indications,
tant la France, l'Allemagne que les Pays-Bas sont nettement en
dessous, soit à environ cinq euros.



Xavier Studer

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TV: pub clandestine débusquée par l'OFCOM

L'OFCOM a également décrié la diffusion de publicité clandestine à la TV. Pas moins de 18 procédures ont été ouvertes depuis le début de l'année. Près des trois quarts des émissions contrôlées sont concernées, dont cinq en Suisse romande.

L'OFCOM y a repéré 780 cas à étudier. En cas de violation de la loi, l'office somme la chaîne concernée de remédier au manquement, avant l'éventuelle confiscation des recettes.

L'objectif de ces mesures de surveillance est de chercher à séparer la publicité et la partie rédactionnelle d'un programme et de maintenir la transparence des différents financements.

Le temps total d'émissions examinées par l'office en 2005/2006 se monte à quelque 2800 minutes, soit 47 heures de programmes. Certaines chaînes locales, comme ICI TV, ne sont pas encore passées "à la moulinette".

La numérisation de la radio et de la TV se poursuit

- La numérisation de la télévision et de la radio est en bonne voie, selon l'OFCOM. Notre pays est parvenu à obtenir au moins autant de fréquences hertziennes que nos voisins lors d'un sommet international de l'Union internationale des télécommunications (UIT) qui s'est terminé en juin à Genève.

- Concrètement, cela signifie qu'il sera possible dès 2015 de diffuser jusqu'à 28 chaînes de télévision numérique TNT. Le DAB, l'équivalent numérique en matière de radio, n'a pas été oublié. La Suisse dispose de suffisamment de fréquences pour proposer 50 programmes simultanément.

En plus, à l'avenir, il sera possible de diffuser une chaîne sur une même fréquence en numérique sur de grandes parties du pays, ce qui permettra d'améliorer les conditions de réception.

- Le passage à la télévision et à la radio numérique se fait progressivement. Lorsque les antennes analogiques auront cessé d'émettre dans quelques années, il sera alors possible d'utiliser toutes les ressources hertziennes pour le numérique.

- A l'avenir, il est prévu de doubler le nombre de chaînes de radios numériques en Suisse alémanique et de développer des services multimédias, qui sont associés à cette technologie.

- En matière de télévision numérique, il est aussi prévu de doubler à l'avenir le nombre de chaînes diffusées. Sur le plus long terme, l'OFCOM prévoit le déploiement du DVB-H, la télévision numérique pour les cellulaires.