Les premiers résultats de ce baromètre, pour le mois de mai, placent en tête le PLR, avec 370’753 francs de dépenses brutes, devant l'UDC (168'560 francs), dont les finances sont pourtant réputées importantes. Suivent, parmi les grands partis, le PDC (106'102 francs), le PS (63’464) et les Verts (5786).
Selon ces chiffres, fournis par l’institut Media Focus (lire ci-contre), l'ensemble des formations ont acheté de l'espace publicitaire, que ce soit sur les affiches, dans les journaux ou sur internet, pour l'équivalent de presque 800'000 francs dans l'ensemble du pays.
Rabais aux annonceurs
Ce montant est calculé sur la base des prix officiels, qui ne tient pas compte des rabais accordés aux annonceurs. Ces ristournes peuvent être importantes, mais il est impossible de les déterminer de manière précise, puisqu’elles varient d’un contrat à l’autre. Selon plusieurs spécialistes du marché publicitaire, elles oscillent généralement, pour la presse et les affiches, entre 10 et 25%.
Les grands partis nationaux ne sont pas les seuls à cultiver leur force de frappe publicitaire. La Lega tessinoise arrive derrière le PS, en cinquième position, avec 26'640 francs. Elle est suivie de l’Union démocratique fédérale (16'384 francs) et les Vert’libéraux (11'524 francs). Le PBD d’Eveline Widmer-Schlumpf ferme la marche, avec 3'250 francs.
Surtout dans la presse
Les annonces placées dans la presse se taillent la part du lion, avec 442'826 francs, pour l’ensemble des formations politiques durant le mois de mai. Les affiches représentent un investissement de 325'472 francs. Quant aux dépenses sur internet, leur montant est négligeable. Il faut s’attendre à une accélération, à l’approche des élections du 23 octobre.
Les chiffres du mois de mai sont à considérer comme un point de départ. En avril, marqué par des élections dans plusieurs cantons, le total des dépenses des partis avait atteint 1'609'775 francs, soit plus du double du mois passé.
Ce baromètre des dépenses publicitaires des partis en vue des élections fédérales sera actualisé, mois après mois, jusqu’en octobre. Et cela dans toute la Suisse.
Pierre Gobet/sbo
COMMENT CE BAROMÈTRE EST-IL CALCULÉ?
L’institut zurichois Media Focus, spécialisé dans l’étude du marché publicitaire, mesure, mois après mois, les investissements des partis politiques et des candidats en matière de publicité.
Il compile les annonces parues dans plusieurs centaines de publications, ainsi que les données des afficheurs, et surveille les principaux sites internet.
Ces chiffres couvrent l’ensemble du pays. Ils englobent tout ce qui est imputable à un parti politique, au niveau suisse, d’un canton ou d’un candidat. Limite de l’exercice: les publicités à contenu politique provenant de comités, d’associations ou d’individus, qui ne portent pas la marque d’un parti, sont laissées de côté.
Des chiffres au-dessus de la réalité
Media Focus évalue les publicités selon les tarifs bruts publiés, la liste des prix officielle. Cela ne correspond pas exactement au prix payé par l’annonceur, car le montant brut ne tient pas compte des remises, qui varient notamment en fonction du volume des prestations achetées. Ces ristournes peuvent être importantes (jusqu’à 50% en particulier pour la TV - mais la publicité politique y est interdite).
Selon plusieurs spécialistes du marché publicitaire, elles oscillent de manière générale entre 10 et 25%. En d’autres termes, les chiffres de ce baromètre sont forcément supérieurs à ce que les partis auront réellement déboursé pour leur publicité.
Mais étant donné que le niveau des remises est un secret commercial bien gardé, ce baromètre est la seule manière d’approcher la vérité de ces investissements. Et donc d’éclairer un peu, sur des bases objectives, le financement des campagnes politiques, resté jusqu’ici totalement opaque.