Modifié

Elections 2011: l'écart diminue entre les partis

Baromètre électoral de juillet: l'UDC en tête
Baromètre électoral de juillet: l'UDC en tête
Toujours en tête, l'UDC remporterait 27,5% des suffrages lors des élections fédérales d'octobre, soit une baisse de 1,4 point par rapport à 2007, selon le quatrième baromètre électoral de la SSR. Le PS et le PDC sont en revanche en progression par rapport au dernier sondage, alors que le PLR poursuit sa chute.

A quatre mois des élections fédérales, l'écart se resserre entre les principaux partis, selon le quatrième baromètre SSR, réalisé par l'Institut gfs.bern, publié vendredi. Cette tendance - qui se rapproche des premières estimations de l'automne passé - est expliquée, selon les auteurs de l'étude, par l'apparition des nouveaux partis qui affaiblissent les grandes formations et, de ce fait, atténuent l'aspect bi-polaire du paysage politique suisse.

L'UDC, toujours en tête des préférences de vote avec 27,5%, recule de 2,4 points par rapport au baromètre d'avril. Il chute même en dessous de son résultat de 2007 (28,9%). A l'inverse, le PS gagne 1,2 point par rapport au dernier sondage et atteint 18,9%. Un score qui se rapproche de celui de 2007 où la deuxième force du pays avait obtenu 19,5% des voix.

Si le PLR, avec 15%, reste stable par rapport au dernier baromètre (-0,2 point, poursuivant la chute par rapport au 17,7% de 2007), le PDC gagne un peu de terrain en obtenant 13,4% des suffrages (0,7 point de plus qu'en avril, mais toujours 1,1 de moins qu'en 2007). De leur côté, les Verts perdent quelques plumes (-0,9 point à 10,0%), tout comme les Verts'libéraux (-0,5 point à 5,2%). Quant aux plus petits partis, le PBD affiche 3,0% des suffrages (-0,5), le PEV 2,4% (+0,9) et l'UDF 1,3% (-0,2).

L'environnement en tête des préoccupations

24 mars 2011: la centrale de Mühleberg, dans le canton de Berne. [Martin Ruetschi]
24 mars 2011: la centrale de Mühleberg, dans le canton de Berne. [Martin Ruetschi]

Ce recul des partis écologistes ne serait toutefois pas lié à une quelconque retombée du soufflé "Fukushima". Même s'il perd 4% par rapport au dernier sondage, le thème de l'environnement et des questions énergétiques reste en tête des préoccupations des sondés (43%). Selon les auteurs de l'étude, les récentes décisions politiques d'abandonner progressivement l'énergie nucléaire ne calmeront pas le débat, qui devrait continuer à occuper tous les partis pour la suite de la campagne.

Pour le reste, la question migratoire demeure à la seconde place avec 34% des Suisses préoccupés. Les assurances sociales (15%) passent devant la santé (14%), tandis que le chômage (13%) est bientôt rejoint par la question européenne (12%, +5 points par rapport au dernier sondage).

Compétence: l'UDC et le PS en tête

Sans surprise, les Verts sont le parti jugé le plus à même de résoudre la question environnementale (38%), tandis que l'UDC garde sa mainmise sur la thématique des migrations (68%).

D'une manière générale, l'UDC reste le parti jugé le plus compétent pour résoudre les principaux problèmes du pays, avec la confiance de 24,2%  des sondés (-1,3 point par rapport au dernier baromètre). Si le PS vient peu après avec 21,8% (+0,8), 22,5% des personnes interrogées estiment tout de même qu'aucun parti en particulier ne répond directement à leurs attentes (+0,7). A noter tout de même que les Verts stagnent à 6,7% (+0,2), alors qu'ils affichaient encore 10,3% en janvier avant la catastrophe de Fukushima.

Fulvio Pelli (PLR), Christian Levrat (PS), Christophe Darbellay (PDC) et Toni Brunner (UDC). [KEYSTONE - Peter Schneider]
Fulvio Pelli (PLR), Christian Levrat (PS), Christophe Darbellay (PDC) et Toni Brunner (UDC). [KEYSTONE - Peter Schneider]

Egalement interrogés sur la crédibilité des principaux présidents de partis, les sondés ont indiqué en premier lieu le socialiste Christian Levrat (42%), peu avant Fulvio Pelli (PLR) et Christophe Darbelley (PDC) avec 41%, tandis que l'UDC Toni Brunner se place quatrième (38%). Ce dernier est en revanche en tête dans le coeur de ses partisans qui le créditent de 81% de leur confiance. Les membres du PDC suivent Christophe Darbelley à 78%, les socialistes soutiennent leur président à 75%, tandis que seuls 65% des PLR sont totalement derrière Fulvio Pelli.

L'UDC toujours au front

Concernant la meilleure campagne actuelle, les sondés plébiscitent toujours largement celle de l'UDC (30%), loin devant le PS (6%), le PDC (5%) et le PLR, les Verts et les Verts'libéraux (4%). Les résultats s'équilibrent davantage lorsque l'institut demande un deuxième choix. Le PS se positionne en tête (18%), devant l'UDC (13%) le PDC et les Verts (12%) et le PLR (11%).

L'UDC est en outre en tête dans tous les groupes sociologiques délimités par l'institut, indépendamment de la classe sociale, de la religion, de la formation, de l'âge ou du lieu d'habitation. Derrière, le PS truste la majorité des deuxièmes places, sauf dans les campagnes et chez les catholiques, préférant le PDC, ou chez les hommes, les aînés et les résidents de moyennes et petites agglomérations, qui privilégient le PLR.

Des résultats à nuancer

En conclusion, si les chiffres montrent en effet un resserrement entre les partis, il est nécessaire de les prendre avec une certaine prudence. Les récents événements sur la thématique énergétique ont favorisé les partis écologistes et la gauche, selon les auteurs de l'étude. Mais en début d'année, le deuxième baromètre, qui donnait l'UDC largement en tête, avait aussi été influencé par la campagne de la votation sur le renvoi des criminels étrangers.

Il est donc important de distinguer les facteurs à court terme, mis en avant pendant la campagne, des facteurs à long terme (tels confiance envers un conseiller fédéral ou positionnement sur l'axe gauche droite) qui auront une influence non négligeable au moment des élections.

Le sondage a été réalisé du 14 au 25 juin 2011 auprès de 998 personnes représentatives des différentes régions linguistiques suisses. La marge d'erreur théorique est de 2,2%.

Victorien Kissling

Publié Modifié