Des organisations non gouvernementales, communautés religieuses et syndicats veulent récolter 50'000 signatures en ligne avant le 23 octobre pour réclamer davantage de fair-play pendant la campagne. Des personnalités peuvent aussi publier une déclaration personnelle sur le site internet.
Avec cette plate-forme, les personnes qui n'ont pas le droit de voter et de signer des initiatives populaires pourront aussi s'exprimer, a expliqué mercredi devant les médias à Berne Georg Kreis, président de la Commission fédérale contre le racisme (CFR), qui coordonne le projet. Et de critiquer les partis qui utilisent les initiatives comme instrument de campagne. Il s'agit aussi d'atténuer le sentiment d'impuissance face à certaines affiches.
Dans une optique préventive
En analysant la campagne des dernières fédérales il y a quatre ans, la CFR a constaté un grand nombre de comportements diffamatoires. Cette fois, il faut limiter les dégâts en faisant de la prévention, a estimé Georg Kreis. Dans la campagne actuelle, les migrants sont utilisés comme boucs émissaires pour tous les problèmes économiques et de société, a dénoncé Emine Sariaslan, présidente du Forum pour l'intégration des migrantes et des migrants (FIMM). Ils sont donnés pour responsables de l'état des assurances sociales, des coûts de l'immobilier, de l'utilisation de l'énergie nucléaire, de la surenchère salariale, de la criminalité et bien d'autres maux.
Une campagne qui exclut, stigmatise ou criminalise certaines personnes en raison de leur nationalité, leur langue ou leur appartenance religieuse, attise les conflits et ne fait pas avancer le débat politique. Faire preuve de fair-play pendant la campagne électorale, c'est discuter de sujets controversés de manière objective.
Pour plus de cohésion sociale
Cette initiative vise d'une part à protéger les personnes qui sont discriminées par ces campagnes, selon Georg Kreis. Et d'autre part elle veut protéger la cohabitation sociale qui est mise à mal lorsque certains groupes sont diffamés. "Les partis qui prônent l'amour de la Suisse devraient signer notre appel", a-t-il lancé. Aucun parti politique ne figure parmi les organisations qui soutiennent le projet. La CFR ne les a pas contactés, car elle souhaite donner la voix à la société civile.
ats/pbug