Elections 2011: le centre reprend des couleurs

Si le scrutin du 23 octobre avait lieu aujourd'hui, l'Union démocratique du centre obtiendrait 27,4% des voix. Elle fait du surplace (-0,1 point) par rapport au précédent coup de sonde réalisé par l'Institut gfs.bern au mois de juin ( lire: Elections fédérales 2011). Les socialistes se situent à 18,5% (-0,4), devant les libéraux-radicaux à 16% (+1,1) et les démocrates-chrétiens à 15% (+1,6).

En recul lors du précédent baromètre, les Verts regagnent 0,1 point à 10,1%. Les Vert'libéraux continuent à reculer et perdent 0,6 point à 4,6% des intentions de vote. La tendance reste toutefois positive pour les écologistes, note l'étude. Quant aux plus petits partis, le PBD recueille 2,9% des suffrages (-0,1), le PEV 1,7% (-0,7) et l'UDF 1,7% (+0,4). La participation s'annonce maigre. Seulement 46% des sondés sont certains d'aller voter, alors que 48% des votants avaient rempli leur bulletin en 2007.

Par rapport aux résultats des élections de 2007,  seul le PDC, qui confirme le redressement de 0,7 point observé en juin, augmenterait son score (+0,5 point) parmi les grands partis. L'UDC (-1,5), le PS (-1) et le PLR (-1,6) feraient tous moins bien. Cette tendance confirme la peine des principales formations à mobiliser, indique l'étude. Les Verts (+0,5) et leurs cousins des Verts libéraux (+3,2) devraient en revanche réaliser les plus fortes progressions par rapport à 2007.

L'effet Fukushima s'estompe

Le sondage relève toutefois que l'effet Fukushima est en train de s'atténuer. Pour la première fois depuis le début de l'année, le thème de l'environnement et des questions énergétiques ne figure plus en tête des principales préoccupations des Suisses (29%, en recul de 14 points). La problématique la plus urgente est à nouveau la politique migratoire, citée par 43% des sondés (+9) parmi leurs deux premières préoccupations.

A la faveur de la crise de l'euro et du franc fort, les questions économiques font leur apparition dans le trio de tête (15%/+4 point). L'étude relève d'ailleurs que la problématique de la chute de la monnaie européenne pourrait encore prendre plus de place dans l'esprit des Suisses. Le sondage a en effet été réalisé du 25 juillet au 6 août, alors qu'un euro valait encore 1,15 à 1,10 franc. Par ailleurs, la principale intervention de la Banque nationale suisse contre l'appréciation du franc est tombée le 3 août. Pour le reste, la santé (14%), les assurances sociales (14%), le chômage (12%) et la question européenne (11%) restent stables.

Les compétences socialistes

Sans surprise, l'UDC est le parti jugé le plus à même de résoudre la problématique migratoire (57%). Les Verts (32%) et les Vert'libéraux (17%) sont les mieux placés sur les questions environnementales, tandis que les questions économiques restent l'apanage du PLR (29%). Le PS est le mieux noté pour les assurances sociales (36%) et la question européenne (31%). Sur ce dernier thème, il est talonné par l'UDC (29%).

De manière générale, le PS est désormais considéré comme le parti le plus à même de résoudre les principaux problèmes du pays avec la confiance de 20,8% des sondés (-1 point par rapport au précédent sondage). Le parti dirigé par Christian Levrat a devancé l'UDC, qui récolte 18,1% d'avis favorables (-6,1). Suivent le PLR (12,1%), les Verts (5,7%) et le PDC (4%). Mais 32,2% des personnes interrogées estiment qu'aucun parti en particulier ne répond à leurs attentes (+9,7).

Levrat le plus crédible

Appelés à évaluer la crédibilité des présidents de parti, les sondés placent le socialiste Christian Levrat en tête (40% d'avis favorables), devant Fulvio Pelli (39%), Christophe Darbellay (39%) et Toni Brunner (38%). Quant à la manière de mener campagne, l'UDC, qui s'est signalée en lançant son initiative "contre l'immigration de masse" le 25 juillet, est la formation la mieux notée (32%/+2). La formation agrarienne est loin devant le PS (6%), le PLR (5%), le PDC (4%), les Verts et les Vert'libéraux (2%).

Le sondage a été réalisé du 25 juillet au 6 août auprès de 1061 personnes représentatives des différentes régions linguistiques suisses. La marge d'erreur théorique est de 2,2% environ.

Caryl Bussy