Selon vous, quels sont les thèmes qui s'imposent durant cette campagne?
Isabelle Chevalley: il y a d'abord l'énergie et plus récemment la question du franc fort, abondamment relayée par les médias, mais sur laquelle les politiciens ont peu d'influence. Concernant l'énergie, la question n'est plus seulement "pour ou contre le nucléaire", mais ce qu'on va faire après. Et nous voulons que des mesures soient prises. Sortir du nucléaire signifie faire des économies d'électricité et promouvoir les énergies renouvelables, comme l'éolien. Mais nous avons besoin d'un changement de majorité au Parlement pour trouver des accords.
Qu'est-ce qui vous distingue des autres partis? Quels sont vos atouts?
Nous sommes un parti jeune, qui n'a pas de structures sclérosées et de "dinosaures" qui imposent leurs vues. C'est ce qui nous permet d'être réactifs et modernes dans notre pensée. Et politiquement, par rapport aux Verts, nous ne sommes pas opposés à la voiture, nous préférons dire que les transports publics et l'auto sont complémentaires. Et nous sommes prêts à faire des concessions sur le paysage pour mettre en oeuvre les énergies renouvelables, comme l'éolien. Sur les autres sujets (économie, social...), nous ne sommes presque jamais d'accord. Nous sommes alors plus proches du PDC, qui est en revanche moins volontariste sur l'écologie.
Quels sont vos objectifs lors de ces élections fédérales?
Le parti vise 6 à 8 sièges, contre 5 actuellement. Dans le canton de Vaud, nous tablons sur un siège au moins. Ailleurs en Suisse romande, ce sera délicat, car il est plus facile d'atteindre le quorum dans des grands cantons. Sur Vaud, avec 5% des voix, on peut être élu. A Genève, il faut environ 8%. Nous progresserons essentiellement au National, car c'est beaucoup plus difficile pour un petit parti de percer aux Etats. Concernant la tactique adoptée, nous avons conclu un apparentement avec le PDC, dont nous avons intégré le groupe parlementaire, le PBD le PEV et l'UDF sur Vaud (ndlr. Isabelle Chevalley se présente sur un ticket commun avec le PDC Claude Béglé aux Etats).
Quelle sera votre position lors de l'élection au Conseil fédéral?
Il faudra attendre le résultat des élections pour voir la répartition des forces. Mais du point de vue du fonctionnement du Conseil fédéral et de la compétence des personnes qui le composent, je pense qu'Eveline Widmer-Schlumpf (PBD) n'a pas démérité. Concernant une possible candidature des Verts, il s'agit de mathématiques. Le PLR a 17% des voix et les Verts 10 à 12%, il n'est donc pas logique que les libéraux-radicaux aient 2 sièges et les Verts aucun.
Propos recueillis par Caryl Bussy
Le Parti Vert'libéral en un coup d'oeil
Année de création: 2004
Sections cantonales: 14, dont Vaud, Genève, Fribourg et Berne côté romand.
Président: Martin Baeumle (ZH)
Principaux thèmes: climat et sortie du nucléaire, économie libérale, promotion de la recherche, libre circulation et immigration ciblée des pays tiers.
Nombre d'élus au Parlement en 2007:
- National: 3 sièges
- Etats: 2 sièges
- Objectifs 2011: 6 à 8 sièges
Score obtenu en 2007: 1,4%
Intentions de votes: 3,6% (sondage SSR)