Selon vous, quels sont les thèmes qui s'imposent durant cette campagne?
Martin Chevallaz: selon nous, un des thèmes importants est de retrouver la concorde et la cohésion nationale après plusieurs années de durcissement du climat politique. Cette polarisation est néfaste pour la conduite du pays. A part ça, on trouve toute une série de thèmes davantage liés à l'actualité, comme la crise financière en Europe, la cherté du franc, l'environnement et le nucléaire en particulier. Ce dernier point nous préoccupait d'ailleurs avant les événements de Fukushima.
Qu'est-ce qui vous distingue des autres partis? Quels sont vos atouts?
On ne se positionne pas par rapport aux autres partis. Et donc nous avons des points communs. Parfois les différences ont l'épaisseur d'un papier à cigarette. Mais nous sommes un nouveau parti qui n'a pas, comme d'autres, un lourd passé de contradictions à traîner derrière lui. Nous revendiquons les valeurs libérales et humanistes que nous estimons insuffisamment défendues aujourd'hui. Nous ne menons pas campagne contre les autres, mais pour quelque chose. Nous voulons retrouver le chemin de la concorde et du bien commun. Nous dénonçons les politiques d'opposition systématique et d'affrontement permanent, de gauche comme de droite.
Quels sont les objectifs du parti lors de ces élections fédérales?
Le PBD vise un résultat de 10 sièges au National et ambitionne de garder celui aux Etats, voire d'en gagner un supplémentaire. Au niveau romand, on part de zéro et il est très difficile de faire des prévisions. Nous sommes réalistes, obtenir un siège au National dans le canton de Vaud serait déjà un immense succès. Nous sommes encore peu connus et une bonne part de notre visibilité est liée à la conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf. Quant à savoir quelles voix nous glanerons, les élections auxquelles le parti a pris part en Suisse alémanique, comme à Berne, montrent que c'est plutôt au PLR que le PBD grignote quelques voix et non à l'UDC.
Comment voyez-vous la réélection du Conseil fédéral, et donc d'Eveline Widmer-Schlumpf, le 14 décembre?
C'est évident que nous soutenons de toutes nos forces l'engagement d'Eveline Widmer-Schlumpf. Et je gage que si le peuple devait désigner lui-même ses conseillers fédéraux, elle serait certainement réélue. Elle a fait la preuve de ses compétences et ce serait une stupidité de se priver d'une ministre de cette envergure en raison de petits calculs de politique politicienne. A mon sens, Eveline Widmer-Schlumpf a d'ailleurs aussi une légitimité arithmétique, car elle est la représentante de toute une série de petits partis, comme les Vert'libéraux, le PEV et l'UDF.
Propos recueillis par Caryl Bussy
Le Parti bourgeois démocratique en un coup d'oeil
Année de création: 2008
Sections cantonales: 15, dont Vaud, le Valais, Fribourg, Neuchâtel et Berne côté romand.
Président: Hans Grunder (BE)
Principaux thèmes: économie libérale, valeurs familiales, rigueur budgétaire, Etat de droit, protection de l'environnement via des mesures incitatives.
Nombre d'élus au Parlement dès 2008:
- National: 5 sièges
- Etats: 1 siège
- Objectifs 2011: National/10 - Etats/2
Conseil fédéral: Eveline Widmer-Schlumpf (GR)
Intentions de votes: 2,9% (selon le sondage SSR publié le 12 août)