Réunis en congrès à Zurich, plus de 200 candidats au Conseil national et au Conseil des Etats ont signé un "contrat avec le peuple". Tenant sur une dizaine de lignes, le document s'inspire visuellement du Pacte fédéral de 1291, muni de trois sceaux arborant la croix suisse. Les électeurs "ont ainsi la certitude que les élus UDC s'engageront conformément aux objectifs fixés dans ce contrat".
Les trois objectifs du "contrat avec le peuple"
Ces objectifs sont formulés ainsi: "nous ne voulons pas adhérer à l'Union européenne", "nous voulons stopper l'immigration de masse" et "nous voulons expulser les étrangers criminels". Les candidats à l'élection se disent "convaincus que nous ne renforcerons les faibles que si nous n'affaiblissons pas les forts".
Le premier objectif souligne le fait que le parti "continuera de se battre de toutes ses forces pour que la Suisse reste un Etat indépendant. Malheureusement, les autres partis et organisations refusent d'écouter la demande réitérée de l'UDC de retirer enfin la demande d'adhésion pendante à Bruxelles alors que les déficiences de l'UE sont aujourd'hui plus évidentes que jamais".
Pour l'UDC, la Suisse "ne saurait supporter à la longue une immigration sans borne". Cette immigration "massive" a pour conséquences la hausse des loyers et des biens immobiliers ou le fait que les trains sont "bondés" et les autoroutes "bouchées". Par ailleurs, "les pressions sur notre système social s'accroissent et la hausse de la criminalité fait peur à la population". En refusant de "reprendre le contrôle de l'immigration, nous mettons en péril notre prospérité ainsi que la compétitivité économique internationale de notre pays".
Enfin, l'UDC veut que "les étrangers criminels" soient systématiquement expulsés. "Le peuple suisse s'est clairement prononcé pour le renvoi dans leur pays des étrangers qui ne respectent pas notre régime juridique. Les tentatives actuelles de diluer l'initiative sur le renvoi au point de la rendre méconnaissable confirment la pauvreté intellectuelle de leur auteurs et sont indignes de notre démocratie directe".
Débat autour d'un deuxième siège UDC au Conseil fédéral
Le vice-président des socialistes suisses Cédric Wermuth, qui avait pour tâche de donner le change à Christoph Mörgeli (UDC/ZH) pour débattre du contenu du pacte, était présent à l'assemblée pré-électorale de l'UDC. Il a évoqué l'avenir de la ministre PBD Eveline Widmer-Schlumpf au Conseil fédéral.
Le PS pourrait ne pas soutenir Eveline Widmer-Schlumpf lors de l'élection du Conseil fédéral en décembre. Pour son vice-président, un petit parti n'a pas sa place au sein du gouvernement.
La répartition des sièges du Conseil fédéral repose sur un calcul arithmétique, a déclaré l'Argovien lors d'un débat organisé dans le cadre de la journée de parti de l'UDC samedi à Zurich. Un petit parti n'y a pas sa place, a-t-il dit, précisant qu'il n'était malgré tout pas venu pour se faire des amis.
Son opposant, le Zurichois Christoph Mörgeli, a martelé que deux sièges revenaient à son parti l'UDC, sans quoi la concordance serait terminée.
ap/ats/hof
Annonce UDC modifié dans les journaux
Quelques journaux ont refusé l'annonce de l'UDC pour leur initiative "contre l'immigration de masse". Le parti a donc décidé de modifier le texte de son encart.
Le secrétaire général du parti Martin Baltisser a confirmé samedi une information de la "Südostschweiz" et l'"Aargauer Zeitung" selon laquelle l'UDC a accepté la modification sous pression des journaux. L'annonce originale avait pour titre "Des Kosovars poignardent un suisse!".
Elle faisait allusion à un fait divers survenu le 15 août à Interlaken (BE) et qui serait la conséquence d'une immigration de masse incontrôlée. Quelques journaux ont accepté cette annonce en la mettant au singulier: "Un Kosovar poignarde un Suisse!".
Selon M.Baltisser, l'UDC considère la version initiale correcte. Nous avons décidé de façon pragmatique et accepté la modification car elle ne fait aucune différence dans le contenu. L'UDC explique qu'il y a eu deux Kosovars sur le lieu de l'agression même si un seul a blessé le Suisse d'un couteau.
Vendredi, la Conférence des évêques suisses avait réagi "à ce mépris envers l'homme". Elle avait appellé les éditeurs à refuser la publication de cette annonce "incitant à la haine".