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Élections 2011, la crise profite au Parti socialiste

Baromètre électoral du 9 septembre
L'UDC toujours en tête, les socialistes progressent.
D'après le 6e baromètre électoral de la SSR, réalisé avant l'annonce du départ de Micheline Calmy-Rey, le Parti socialiste a gagné deux points en un mois. L'UDC reste le premier parti du pays, alors que les libéraux-radicaux et les démocrates-chrétiens perdent des plumes.

Le Parti socialiste (PS) est le seul parti à avoir vu ses intentions de vote augmenter sensiblement depuis le dernier baromètre électoral réalisé par l'institut gfs.bern il y a un mois. Si les élections avaient lieu aujourd'hui, le PS récolterait 20,5% des voix, soit 1 point de plus que son résultat aux élections fédérales de 2007 et 2 points de plus que lors du précédent sondage.

Tassement à droite

L'Union démocratique du centre (UDC) resterait le premier parti de Suisse avec 28% des voix, en hausse par rapport à début août (+0,6 pt), mais toujours près de 1 point en dessous de son score en 2007.

Si le PLR semblait profiter légèrement de la problématique du franc fort il y a un mois, cette tendance ne s'est pas confirmée puisque le parti est crédité de 15,6% (-0,5) des intentions de vote, loin des 17,7% réalisés il y a quatre ans. Mouvement semblable pour le PDC, qui redescendrait à 14,5% (-0,5) des voix, à son niveau de 2007.

Les Verts de leur côté perdent encore un peu de terrain, à 9,5% (-0,6), revenant ainsi au niveau des précédentes élections fédérales, après avoir connu une poussée au printemps en raison de "l'effet Fukushima".

Nouveaux venus sur la scène fédérale, les Vert'libéraux et le Parti bourgeois démocratique (PBD) semblent avoir trouvé leur place avec respectivement 4,5% (-0,1) et 3,1% (+0,2) des suffrages annoncés.

Le sondage indique que la participation, en faible hausse, s'élèverait à 47%.

La répartittion des 2 millliards de francs de soutien à l'économie n'est pas encore décidée. [Michael Nivelet - Fotolia]
La répartittion des 2 millliards de francs de soutien à l'économie n'est pas encore décidée. [Michael Nivelet - Fotolia]

La situation économique préoccupe

La situation économique du pays inquiète de plus en plus la population, puisque 22% (+7 points) des personnes interrogées placent la crise du franc fort et 15% le chômage parmi les deux problèmes les plus importants à régler en Suisse. Ces chiffres viennent confirmer une tendance déjà observée le mois passé.

L'asile et l'immigration, malgré un léger recul, restent toutefois la première source de préoccupation des Suisses puisque 40% d'entre eux (-3) mentionnent ces questions. L'environnement, qui était encore cité par 43% des sondés en juin, n'arrive plus qu'en deuxième position. L'écologie n'est plus évoquée que par 25% des sondés (-4).

Les auteur de l'étude dégagent plusieurs tendances successives dans l'électorat depuis 2010. Une première phase de "suissitude", marquée par le oui à l'initiative sur le renvoi des criminels étrangers, profitant à l'UDC. Elle a été suivie par la phase "Fukushima", centrée sur l'environnement, avantageant les Verts et les Vert'libéraux. Et finalement, une phase "franc fort", qui bénéficie manifestement au PS.

Mais le rapport annonce d'ores et déjà l'entrée dans une nouvelle phase: la phase "élection au Conseil fédéral", entamée avec l'annonce du retrait de Micheline Calmy-Rey. Il faudra attendre le prochain baromètre pour connaître les répercussions du départ de la ministre socialiste sur les intentions de vote.

La mobilisation pas encore maximale

Comme lors du sondage précédent, le PS est jugé par les sondés comme étant de manière générale le parti le plus à même de répondre aux problèmes importants. La formation récolte 24,2% d'avis positifs, en hausse de 3,4 points.

La crédibilité de l'UDC, encore en tête en juin, continue quant à elle à s'effriter, à 17,3% (-0,8), alors que le PLR perd 3,4 points à 8,7%. A noter tout de même la proportion importante de sondés, 31,8%, qui estiment qu'aucun parti en particulier n'est capable d'apporter de solutions à leurs préoccupations.

Les auteurs de sondage relèvent encore une tendance à la hausse pour la mobilisation au sein du PS et de l'UDC. Cette tendance devrait se confirmer avec l'intensification des campagnes électorales de ces deux partis.

Une tendance inverse est en revanche observée pour le PDC et le PLR, dont la campagne n'a manifestement pas encore eu d'effet. La marge de progression au sein de leur propre rang est pourtant importante, remarquent les auteurs de l'étude.

Le sondage a été réalisé du 23 août au 3 septembre auprès de 1137 personnes représentatives des différentes régions linguistiques suisses. La marge d'erreur théorique est de 2,2% environ.

Florian Fischbacher

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Election au Conseil fédéral en ligne de mire

Les personnes interrogées étaient aussi appelées à se prononcer sur la réélection des membres du Conseil fédéral.

La décision de Micheline Calmy-Rey de ne pas se représenter semble judicieuse au regard des opinions exprimées.

Effectué avant l'annonce de son départ, le sondage révèle en effet que seuls 51% des personnes interrogées souhaitaient voir l'actuelle présidente de la Confédération reconduite au Conseil fédéral, 35% affirmant même qu'elle devait partir.

Avec 56% d'opinions favorables à sa réélection, Johann Schneider-Ammann ne devance la socialiste que de quelques points.

Juste au-dessus, Ueli Maurer (60%) et Eveline Widmer-Schlumpf (65%) comptent tout de même chacun à peu près 20% de citoyens clairement opposés à leur réélection.

Le peloton de tête est formé de Doris Leuthard, qui peut compter sur le support de 75% des sondés, suivie de Simonetta Sommaruga (70%) et de Didier Burkhalter (69%).

L'action de ces trois ministre bénéficie apparemment d'un large soutien, puisque seul un huitième des sondés ne reconduirait pas leur mandat.

À noter que 28% des Suisses semble être en faveur du statu quo au Conseil fédéral. Le retour d'un deuxième UDC au Conseil fédéral à la place d'Eveline Widmer-Schlumpf ne rassemble que 14% d'avis favorable si les autres conseillers fédéraux restent en place.

Les Suisses sont 11% en faveur d'un scénario dans lequel un élu Vert ferait en plus son entrée au gouvernement à la place d'un représentant du PLR.