Les libéraux-radicaux tessinois n'avaient pas besoin de ça, eux dont le troisième siège au National est menacé et qui sont loin de pouvoir assurer la succession de Dick Marty aux Etats. Fulvio Pelli, président du PLR suisse, est "au coeur d'une tourmente politico-médiatique sans précédent qui fait de lui un cachottier, voire un menteur dans son canton", écrit La Liberté de ce samedi. Et qui risque de coûter de précieuses voix au parti. En cause, ses déclarations contradictoires sur le directeur de la BancoStato, banque d'Etat locale, dont M. Pelli est président du conseil d'administration.
Démission demandée
Tout commence début septembre, lorsque plusieurs médias tessinois parlent de la mise à l'écart dudit directeur, Donato Barbuscia. Fulvio Pelli s'énerve et dément, puis sous la pression, le conseil d'administration déclare à la presse que M. Barbuscia a obtenu un congé de trois mois pour une formation professionnelle à l'étranger. Au lieu de se calmer, la rumeur enfle et le Conseil d'Etat finit par demander des explications à M. Pelli, qui reconnaît que le directeur ne reprendra pas son poste, contrairement à ce qu'il avait écrit précédemment. L'information, confidentielle, filtre, déclenchant une véritable tourmente.
Tous les partis sont montés au front, de même que la commission de surveillance du mandat public de la BancoStato, qui a qualifié l'attitude du conseil d'administration de "gravissime". Saverio Lurati, député PS et membre de cette commission, a jugé dans une allusion directe à M. Pelli que s'il n'avait pas l'habitude de demander la tête des gens, "certaines personnes feraient bien de se remettre en question". Pour le président libéral-radical, le coup est double puisque au-delà de ses aveux tardifs, note La Liberté, la BancoStato a de piteux résultats, les plus mauvais des banques cantonales du pays.
Pascal Praplan