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Les thèmes qui divisent au sein même des partis

L'accès au service civile devient plus compliqué [REUTERS/Arnd Wiegmann]
La question du libre choix entre service civil et miltaire divise les partis du centre. - [REUTERS/Arnd Wiegmann]
Retraites, Union européenne, service civil, énergie nucléaire: les partis font parfois preuve de fortes divisions internes sur des thèmes majeurs. Passage en revue de quelques-unes des questions posées par Smartvote aux candidats qui mettent au jour des positions divergentes au sein d'une même formation.

De manière générale, les candidats des Verts et du Parti socialistes (PS), ont moins souvent répondu de façon désunie que les candidats des autres partis. Cette constatation confirme l’observation de la position moyenne des partis (lire: "Les libéraux romands plus à gauche que les alémaniques") qui montrait les deux partis de gauche comme étant beaucoup moins dispersés que les partis du centre ou de droite. Il est donc plus difficile de dégager un point sur lequel il existerait un désaccord interne pour les Verts et les socialistes.

Les candidats de l’Union démocratique du centre (UDC) sont unanimes sur les questions mises en avant par leur parti, comme la politique extérieure et la sécurité, mais montrent davantage de divergences sur certaines questions sociales, comme l’âge de la retraite par exemple.

Les candidats appartenant aux partis du centre montrent plus de contrastes. En témoigne, par exemple, la position du Parti libéral-radical (PLR) sur le nucléaire (voir ci-dessous).

1. La sortie du nucléaire

Question sur l'énergie nucléaire

La  question du nucléaire divise au sein du PLR. Même si le Parlement a récemment confirmé la décision du Conseil fédéral de se passer de l’énergie nucléaire dès 2034, les candidats PLR ne font pas front commun sur cette problématique. Le PLR se distingue ainsi du Parti démocrate-chrétien (PDC) et du Parti bourgeois-démocratique (PBD), qui sont, eux, clairement en faveur de l’abandon du nucléaire. L’UDC de son coté se montre aussi très unie sur ce point, puisque plus de 60% des candidats de ce parti ont répondu par un «non» catégorique à la question de Smartvote sur un soutien à une sortie du nucléaire.

2. Le relèvement de l'âge de la retraite

Question sur l'âge de la retraite

Au sein du PDC, du PBD et de l’UDC, les avis divergent sur le relèvement de l’âge de la retraite. Ces trois partis se disent pourtant concernés par la question du financement de l’AVS, mais sont manifestement divisés quant à la pertinence de l’élément de solution proposé ici. Intéressante dans ce cas, la position des candidats du Parti vert'libéral (PVL), qui, sur ce sujet, se profilent en faveur d’une hausse de l’âge de la retraite, soit une position proche de celle des candidats du PLR.

3. Le service civil à la carte

Question sur le service civil

Les partis du centre et du centre droit font montre de divergences internes lorsqu’il s’agit de se prononcer sur le libre choix entre service militaire et service civil. Que ce soit au PDC, au PLR ou au PBD, environ 30% des candidats répondent à la question par «oui» et la même proportion donne la réponse inverse. Ces dissensions ne sont pas nouvelles et ont pu encore être observées récemment lors de la publication du rapport de la Commission fédérale pour l'enfance et la jeunesse (CFEJ) présidée par le maire de Genève Pierre Maudet (PLR).

A noter que les Vert’libéraux s’alignent dans ce cas sur les positions des partis de gauche (PS, Verts).

4. L'adhésion à l'Union européenne

Question sur l'Union européenne

L’adhésion de la Suisse à l’Union européenne n’est pas un sujet rassembleur chez les Verts. Cette question porte sur l’une des rares thématiques à révéler une différence nette entre les Verts et l’autre grand parti de gauche, le PS, qui reste le seul à prendre encore fait et cause pour une adhésion. En effet, dans les autres formations, plus de trois quarts des candidats refusent formellement l’adhésion prochaine de la Suisse à l’Union européenne.

5. Le moratoire sur les OGM

Question sur les OGM

Le moratoire sur les organismes génétiquement modifiés (OGM) divise l’UDC. Un tiers des candidats de ce parti se déclare clairement pour le prolongement du moratoire, s’opposant en cela frontalement à un autre tiers des candidats qui, lui, désire la prolongation de l’interdiction des OGM. Les membres du PLR, en répondant «non» à 47% et «plutôt non» à 17%, restent fidèles à leurs positions et isolés. Le groupe PLR avait déjà été le seul groupe parlementaire à s’opposer à un premier prolongement du moratoire sur les OGM en mars 2010. Tous les autres partis approuvent largement l’idée d’une nouvelle prolongation de cette interdiction.

6. Le système de santé

Question sur les réseaux de soins

Au vu des réponses de candidats du PS, le parti ne semblent pas être uni sur cette question. Les socialistes étaient pourtant les principaux opposants au projet de révision de la loi sur les réseaux de soins intégrés, très débattue au parlement lors de sa dernière session, avant d'être finalement acceptée. De leur côté, les autre partis, mis à part l'UDC et les Verts, semblent être d'accord sur le principe d'une quote-part plus élevée.

Florian Fischbacher

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L'outil Smartvote

Le site internet Smartvote propose aux candidats aux élections fédérales de remplir un questionnaire de 75 questions portant sur leurs valeurs et leurs opinions politiques.

Près de 80% des 3400 candidats aux élections fédérales ont répondu aux 75 questions du questionnaire Smartvote. Il permet d’établir un profil politique précis de chacun d’entre eux. Les réponses des candidats les positionnent sur une carte, selon les axes "gauche-droite" et "conservateur-libéral".

Smartvote fournit aussi une visualisation en un clin d'oeil de ce profil politique, le "smartspider". Il donne une idée de l'orientation politique des candidats, en évaluant leur position selon huit directions, telles que "libéralisme économique", "politique migratoire restrictive", ou encore "protection de l'environnement".

But premier: les recommandations de vote

Le même questionnaire peut ensuite être rempli par tout électeur souhaitant connaître les candidats aux positions politiques les plus proches des siennes. Lors des élections fédérales de 2007, plus de 85% des candidats avaient participé à Smartvote. Les électeurs avaient été 15% a utiliser cet outil "d'aide au vote" et un total d'environ 1'000'000 de recommandations de vote avait été établi.

Le site Smartvote existe depuis 2003. Il est développé et mis en place par l'association à but non lucratif Politools, un réseau scientifique pluridisciplinaire, qui siège à Berne.

(source: Smartvote)