Les délégués du Parti bourgeois-démocratique, réunis ce samedi à Fribourg, ont fait étalage d'une belle confiance en eux-mêmes, excluant toute fusion au centre, notamment avec un PDC "rendu furax" par la chose, note la NZZ am Sonntag du jour.
En Argovie pourtant, on ignore royalement ce différend national pour privilégier la"fuite en avant", note le journal Sonntag. Car le PDC local, dont est issu la conseillère nationale Doris Leuthard, s'est pris une sérieuse veste aux dernières élections, perdant deux de ses trois sièges au Conseil national. Le président PDC local, Franz Holliger, annonce ainsi qu'il entend proposer à la conférences des présidents démocrates-chrétiens du 22 novembre prochain une discussion pour une fusion avec le PBD.
"Il est pour moi imaginable de réunir le centre sous le label Parti bourgeois démocratique", affirme M. Holliger lâchant au passage que de la sorte, "on s'économiserait la discussion sur le C" - autrement dit la dénomination chrétienne du parti.
Le "C" de PDC remis en cause
Ce "C" est un vieux débat au PDC, qui se fend de dix pages d'explications sur l'appellation dans son autoportrait sur Internet. Mais il prend une nouvelle acuité avec les dernières élections. "Les sondages montrent que c'est avec les jeunes familles, avec les électeurs de moins de 40 ans que nous avons un problème ", argumente le président argovien, pour qui une fusion avec le PBD sous le sigle PDC n'est pas vraiment pensable. M. Holliger n'est pas le seul à soulever la question.
La vice-présidente du parti suisse, Ida Glanzmann, fait aussi part de ses doutes à Sonntag : "Nous ne sommes pas parvenus à mobiliser les électeurs, particulièrement les jeunes. Et les vieux meurent." Il faut donc, pour Mme Glanzmann, que le PDC discute de la poursuite de l'utilisation du "C": "Les nombreux jeunes qui m'ont aidé dans la campagne n'avaient aucun problème avec moi. Mais un problème évident avec le "C"..."
Le secrétaire général du parti Tim Frey préfère parler lui, de l'isolement du parti, problème central que le parti va analyser "en profondeur" jusqu'à l'assemblée des délégués de janvier 2012. Où l'on ne parlera peut-être plus du fameux "C".
Pascal Praplan