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Adrian Amstutz ne siégera pas au Conseil des Etats

L'UDC Adrian Amstutz,a manqué de peu la majorité absolue. [Peter Schneider]
L'UDC Adrian Amstutz était pourtant arrivé en tête du 1er tour le 23 octobre. - [Peter Schneider]
Le canton de Berne a connu un séisme politique lors du 2e tour de l'élection au Conseil des Etats. L'UDC sortant Adrian Amstutz a été battu par Werner Luginbühl (PBD) et par le socialiste Hans Stöckli. Ce résultat prive le Jura bernois de son siège au Conseil national.

Le sortant Werner Luginbühl du Parti bourgeois-démocratique (PBD) a obtenu 216'685 suffrages, Hans Stöckli 166'990 et Adrian Amstutz 145'787. La lutte entre les candidats socialiste et UDC a été indécise jusqu'à la fin du dépouillement. La participation a atteint 46,8%.

Adrian Amstutz n'a pas caché sa déception. Il a noté que presque tous des partis avaient pour devise "tous contre Amstutz". Dans le camp des vainqueur, le conseiller national Hans Stöckli a relevé la grande responsabilité qu'il lui incombe désormais. Quant à Werner Luginbühl, il a estimé que la stratégie de l'indépendance suivie par le PBD s'est révélée être la bonne.

Mobilisation à gauche

Le 23 octobre, les candidats de droite avaient terminé largement en tête. Le coup de théâtre de ce dimanche peut notamment s'expliquer par la mobilisation de l'électorat de la gauche.

L'appel des Verts à voter en faveur du candidat du Parti socialiste (PS) après le retrait de leur candidat aura donc été bien suivi. L'UDC semble elle avoir déjà fait le plein de suffrages au premier tour et n'avoir pas bénéficié d'un report de voix des libéraux-radicaux.

Hans Stöckli. [Gaëtan Bally.]
Le très populaire ancien maire de Bienne Hans Stöckli pourrait bien créer la surprise ce dimanche. [Gaëtan Bally.]

Signe de la fébrilité du plus fort parti du canton, l'UDC a appelé à soutenir Werner Luginbühl alors que le PBD a renoncé à formuler une recommandation en faveur d'Adrian Amstutz, un représentant de l'aile blochérienne.

Le PS reprend son siège

L'ancien maire de Bienne permet ainsi au Parti socialiste de ravir à l'UDC le siège perdu lors de l'élection complémentaire en mars à la suite de l'accession de Simonetta Sommaruga au Conseil fédéral.

"Qu'un socialiste conquière un siège de sénateur dans un canton de Berne traditionnellement dominé par la droite était tout sauf évident", s'est réjoui le PS Suisse.

Ardent défenseur du bilinguisme, Hans Stöckli a réalisé un très bon score dans le Jura bernois et à Bienne. Mais c'est l'arrondissement urbain de la Ville de Berne qui a fait pencher la balance en faveur de la gauche.

Werner Luginbühl était arrivé 2e le 23 octobre, derrière Adrian Amstutz, pour moins de 1000 voix.
Werner Luginbühl était arrivé 2e le 23 octobre, derrière Adrian Amstutz, pour moins de 1000 voix.

L'accession de Hans Stöckli à la Chambre des cantons permet au maire de Berne Alexander Tschäppät d'entrer au Conseil national.

Jean-Pierre Graber n'ira pas à Berne

Cette non-réélection d'Adrian Amstutz au Conseil des Etats prive le Jura bernois de son seul représentant au Conseil national.

Premier des viennent-ensuite sur la liste des élus UDC au Conseil national, le francophone Jean-Pierre Graber devait compter sur un succès de l'entrepreneur oberlandais, premier sur la liste UDC au National, pour être repêché.

L'ancien maire de Bienne a réalisé le meilleur score dans le Jura bernois avec 60,8% des suffrages. L'UDC avait pourtant appelé les francophones à soutenir Adrian Amstutz pour permettre à Jean-Pierre Graber de se hisser parmi les huit élus UDC.

Pour l'UDC du Jura bernois, ce résultat "laisse à penser que l'électorat régional ne jugeait pas primordial d'avoir un élu de la région".

Une première  pour le Jura bernois

Le Jura bernois, qui représente 5,3% de la population du canton de Berne, ne compte désormais plus aucun représentant aux Chambres fédérales. Il s'agit là d'une première depuis 1848.

Durant la législature 1979-1983, alors que la Question jurassienne était vive, le Jura bernois avait cinq élus au Conseil national. Mais depuis 1995, cette région n'a plus compté qu'un seul élu.

Les partis et les institutions de la partie francophone devront donc se pencher sur cette situation pour éviter qu'elle ne se reproduise dans quatre ans.

ats/sbo/mre

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