"Être engagé politiquement, ça vient d'une indignation en tant que citoyen"
Pour sa deuxième sortie, le bus politbox s’est rendu samedi au festival Bad Bonn Kilbi à Guin (FR) pour tenter de démêler les liens entre musique et protestation des jeunes. Interview.
Les jeunes descendent-ils assez dans la rue pour faire entendre leur voix?
Simon Clément, 21 ans, membre du Collectif R qui défend des migrants Dublin menacés de renvois et réfugiés dans l’église St-Laurent à Lausanne, a raconté son engagement à politbox.
"Etre engagé politiquement au niveau de ses idées et de ses actes, ça vient d’une indignation. Pour ma part je suis très engagé pour les requérants d’asile".
En dernière année d'apprentissage, Simon Clément estime qu'il s'implique d'abord en tant que citoyen et ne se sent pas "jeune" lorsqu'il s'agit de se faire entendre.
"Politiciens nombrilistes"
"Si certains jeunes ne sont pas politisés, on voit quand même beaucoup de jeunes dans des manifs, poursuit-il. Mais je comprends ceux qui se désintéressent quand on voit ces politiciens nombrilistes".
Simon Clément estime pourtant que ceux-ci ne peuvent plus compter sans l'avis des jeunes. "S'il y a des jeunes dans la rue, ils ne sont en général pas seuls à protester".
Revoir le livestream complet depuis le festival Bad Bonn Kilbi:
Sophie Badoux
Publié Modifié
Manu Chao et Michel Bühler en modèle
"La musique a un rôle à jouer dans l'engagement des jeunes pour certaines causes sociales ou politiques", explique Simon Clément.
"Il y a a plein de chanteurs engagés, par exemple Manu Chao pour ne citer que lui, a produit des dizaines de chansons engagées parlant de l'exil ou des clandestins. Ce sont des messages qui sont passés à travers sa musique".
Quand il cite les musiciens ou personnes qui l'inspirent, Simon Clément cite le chanteur suisse Michel Bühler. "C'est toute mon enfance et c'est quelqu'un qui est très engagé. Il a toujours lutté depuis qu'il a mon âge. Et de par son art et ses chansons, c'est quelqu'un que j'admire".
L'opinion des joueurs de politbox
Le quiz politbox propose aux joueurs de répondre à des questions d'opinion en lien avec certaines thématiques.
Sur la thématique de la "jeunesse rebelle", quelque 1600 personnes y ont répondu.
A la question "le droit de vote devrait-il être abaissé à 16 ans?", plus de 67% des personnes ayant participé, répondent non. Et même chez les 16-25 ans, ils sont plus de 51% à dire non, une proportion qui tend à augmenter avec l'âge de participants.
Quant à la question "En Suisse, la violence peut-elle être un moyen légitime de protester?", une très forte majorité de personnes s'y opposent (73%), alors que 7% pensent qu'elle peut être légitime si elle n'est pas utilisée contre des personnes. Une proportion qui passe à 34% chez les 16-25 ans, la plus importante.
En ce qui concerne la participation à des manifestations, les joueurs de politbox sont une majorité (54%) à n'être jamais descendu dans la rue pour protester et 22% à l'avoir fait entre 1 et 3 fois dans leur vie.
Participez à l'opération politbox!
Lancée début mai, l’application-jeu pour smartphone politbox propose un quiz disponible dans les quatre langues nationales, ainsi qu’en anglais, avec de nombreuses questions sur la Suisse et ses habitants. Ce jeu de connaissance est enrichi chaque semaine avec de nouvelles questions en lien avec l'actualité.
Les joueurs de la communauté politbox, qui ont aussi le choix de se positionner sur des questions d'opinion, peuvent se retrouver sur les réseaux sociaux pour dialoguer et échanger.
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