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Yann Lambiel: "Mes imitations ont poussé des jeunes vers la politique"

Yann Lambiel ITW
L'interview de Yann Lambiel / Info en vidéos / 4 min. / le 10 juin 2015
Questionné par politbox, l'humoriste Yann Lambiel explique comment ses sketchs ont poussé certains jeunes à faire de la politique, pourquoi les nouveaux élus sont difficiles à imiter et comment réagissent ses "victimes".

Pour Yann Lambiel, la satire politique ne doit pas seulement faire rire. Elle a également un rôle didactique: "Le satiriste vulgarise le discours politique, qui est souvent complexe (...) Il y a des enfants qui s'intéressent à la politique par le biais des imitations... Certains jeunes de 25 ans me disent qu'ils se sont engagés dans un parti politique grâce à (mes imitations)".

L'humoriste assure respecter une certaine neutralité dans ses caricatures: "Je suis un observateur, je ne suis pas du tout militant".

"Les nouveaux politiciens ne traînent pas assez de casseroles"

S'il maîtrise parfaitement des personnalités politiques bien établies, tels que Christian Levrat, le président du Parti socialiste suisse, ou Daniel Brélaz, syndic de Lausanne, il admet que l'imitation des nouveaux venus sur la scène politique est plus difficile: "Le public ne connaît pas encore leur timbre de voix et ils n'ont pas encore fait assez de conneries pour avoir des casseroles".

Le pire, dit-il, ce sont les politiciens lisses: "Il y en a de plus en plus", précise le Valaisan. Selon lui, les élus s'expriment moins librement qu'auparavant: "Ils étaient beaucoup plus protégés alors que, maintenant, ils sont tout de suite dans le feu de l'action et savent que leurs propos peuvent potentiellement créer le buzz sur les réseaux sociaux et faire les gros titres des journaux".

Les limites de l'imitateur

S'il aime s'attaquer aux discours des élus, Yann Lambiel ne ménage pas non plus leur personne. C'est le cas de Daniel Brélaz, dont le surpoids a souvent été moqué: "Il en a beaucoup parlé dans la presse, se défend l'humoriste. Mais j'ai effectivement quelques limites: j'essaie de ne jamais être vulgaire et j'évite la vie privée et familiale".

Quel retour a-t-il de ses victimes? "Par nature, un politicien aime qu'on parle de lui en bien ou en mal, donc ils sont assez contents généralement... à part Christophe Darbellay (président du PDC suisse, ndlr.), qui trouvait que sa voix ressemblait trop à celle d'Oskar Freysinger (conseiller national UDC et conseiller d'Etat valaisan)".

Mathieu Henderson

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