Si les élections fédérales se déroulaient dimanche, les trois plus grands partis du pays seraient en progression par rapport à 2011, selon le quatrième baromètre électoral, publié mercredi par l’institut gfs.bern pour le compte de la SSR.
L'Union démocratique du centre (UDC) confirme sa place de premier parti du pays. Elle récolterait 28% des voix, contre 26,6% lors des dernières élections. De même, le Parti socialiste (PS) engrangerait 19,3% des votes, soit 0,6 point de plus qu'en 2011. Le Parti libéral-radical (PLR) compléterait le trio de tête avec 16,9% des voix, soit une progression de 1,8 point en quatre ans.
Les partis du centre sont par contre en recul: le Parti démocrate-chrétien (PDC) demeurerait au 4e rang avec 11,1% (-1,2 point) devant les Verts avec 7,4% (-1 point), les Vert'libéraux avec 4,3% (-1,1 point) et le Parti bourgeois démocratique (PBD) avec 4,2% (-1,2 point).
L'UDC gagne 3,4 points sur une année
Sur ces derniers mois, la progression la plus marquante est à mettre au crédit de l'UDC. Lors du précédent baromètre en juin, le parti n'affichait ainsi que 26,1%, soit près de deux points de moins.
De manière encore plus marquante, l'UDC a progressé de 3,4 points et le PLR de 1,1 point par rapport au premier baromètre, en septembre 2014. A l'inverse, les socialistes ont perdu 0,7 point en une année, tandis que le PDC (-0,1 point) et les Verts (+0,1 point) sont stables. Les Vert'libéraux affichent eux le plus net recul avec -3 points en une année.
Alors que le siège de leur conseillère fédérale Eveline Widmer-Schlumpf est menacé, les partisans du PBD se disent certains à 76% de se rendre aux urnes le 18 octobre prochain. Les partisans Verts (59%), socialistes (58%), UDC (58%) et PDC (57%) semblent aussi prêts à se mobiliser. Davantage que ceux des Vert'libéraux (51%) et du PLR (49%).
Au total, 50% des sondés se déclarent sûrs de voter et 21% sont presque sûrs. A l'inverse, 25% pensent bouder le scrutin.
Darbellay et Levrat crédibles, le duo vert méconnu
Le président du PDC Christophe Darbellay et le socialiste Christian Levrat sont les chefs de parti les plus crédibles, selon 49% des sondés qui leur accordent un avis favorable, contre respectivement 14% et 15% d'opinions négatives. Le PLR Philipp Müller (45%/9%) complète le podium. De l'autre côté, Toni Brunner, le président de l'UDC, récolte 35% d'avis défavorables contre 41% d'opinions positives.
Les sondés peinent à juger les autres présidents de partis, souvent méconnus. Ainsi, 35% des sondés ne connaissent pas le nom du PBD Martin Landolt, 36% celui du Vert'libéral Martin Bäumle et 39% ceux des deux coprésidentes vertes Adèle Thorens et Regula Rytz.
La migration, première préoccupation des Suisses
A la question "Quel est à votre avis le problème le plus urgent qui doit être traité par les politiciens suisses?", les sondés estiment à une large majorité de 46% qu'il s'agit de la thématique des migrations et de l'asile. Et 19% mettent cette thématique en seconde position.
De l'avis d'experts, la crise migratoire qui touche l'Europe depuis quelques jours pourrait d'ailleurs influencer les prochaines élections. Mais le sondage a été réalisé avant la publication de la photo de l'enfant syrien mort sur une plage turque et avant l'arrivée des dizaines de milliers de migrants en Allemagne.
Les relations avec l'UE et les bilatérales constituent la deuxième source de préoccupation (7% en numéro un, 7% en numéro deux), devant les problématiques de sécurité sociale (4%/9%), le chômage (5%/6%), l'environnement (5%/5%) et la santé (2%/6%).
Victorien Kissling et Pauline Turuban
La méthodologie en bref
Le sondage a été réalisé du 21 au 29 août 2015 par l’institut gfs.bern pour le compte de la SSR auprès de 2013 personnes représentatives des différentes régions linguistiques de Suisse. La marge d'erreur théorique est de 2,2% environ.
De l'avis d'experts, la crise migratoire qui touche l'Europe depuis quelques jours pourrait influencer les prochaines élections. Mais le sondage a été réalisé avant la publication de la photo de l'enfant syrien mort sur une plage turque et avant l'arrivée des dizaines de milliers de migrants en Allemagne.
Difficiles majorités pour la gauche
En l'état actuel des intentions de vote, la gauche pourrait perdre sa capacité à construire des majorités avec le centre. En additionnant les scores des partis de gauche à ceux du PDC, du PBD et des Vert'libéraux, la force s'élève en effet à 48,9%, contre 53,1% en 2011.
A l'inverse, la puissance des partis bourgeois (cumul des résultats de l'UDC, du PLR et du PDC) passe de 54% à 56%.