Neuf cantons, dont Fribourg, ont renoncé la semaine dernière à leur projet de consortium mené par Zurich. Au même moment, La Poste annonçait son partenariat avec Neuchâtel dans le domaine de l'e-voting.
Du coup, deux systèmes sont aujourd'hui en concurrence: d'un côté le système public genevois auquel se sont joints Bâle-Ville et Lucerne, et de l'autre Neuchâtel et son nouvel allié La Poste, avec un système développé par une entreprise privée espagnole.
L'importance d'un système public
Pour les autres cantons, la page est encore à écrire. Selon le conseiller aux Etats Christian Levrat, il faut opter pour un système public, donc pour le système genevois.
"A l'époque de la NSA, il n'y a pas besoin d'être paranoïaque pour penser qu'il faut miser sur ces entreprises contrôlées par la Suisse - soit par les cantons soit par la Confédération. Il se trouve que le seul système sur le marché qui aujourd'hui fonctionne suivant ce modèle, c'est le système genevois", note le socialiste fribourgeois.
Favoriser les chances avec deux systèmes
Mais après l'échec du consortium zurichois derrière lequel neuf cantons s'étaient alignés, la codirectrice de l'Organisation des Suisses de l'étranger voit d'un bon oeil le développement parallèle de deux systèmes.
"On estime que deux systèmes pour l'instant seraient beaucoup plus sûrs pour assurer la survie du vote électronique sur le long terme, étant donné que le cas de Zurich a montré qu'un système peut avoir fait ses preuves pendant plus de dix ans et au bout est remis en question", explique Ariane Rustichelli. "Donc si on avait uniquement un système et qu'au bout de dix ans il était aussi remis en question, cela signerait la mort du vote électronique."
Mais pour Christian Levrat, cette concurrence est inutile: "Il ne viendrait l'idée à aucune autorité cantonale de créer - à côté de la police cantonale - un deuxième corps de police pour voir s'il est plus efficace", fait-il remarquer.
Conséquence de cette situation, seuls les Genevois et les Neuchâtelois de l'étranger pourront voter via internet pour les cantons romands le 18 octobre. Il est fonctionnel également à Bâle-Ville et à Lucerne. En tout, cela concerne 34'000 personnes parmi les 142'000 Suisses établis à l'étranger et inscrits sur les listes.
Muriel Ballaman/oang