A moins de deux semaines des élections fédérales, l'UDC demeurerait le grand gagnant sous la Coupole avec 27,9% des voix, selon le cinquième baromètre électoral, publié mercredi par l'institut gfs.bern pour le compte de la SSR. Si le premier parti du pays ferait mieux qu'en 2011 (26,6%), le PS confirme également sa seconde place avec 19,2% d'intentions de vote, en léger recul par rapport au précédent sondage (19,3%), mais en progression de 0,5 point au regard de 2011.
Le Parti libéral-radical (PLR) conserve aussi sa place dans le trio de tête avec 16,7% des voix, soit une progression de 1,6 point en quatre ans, contre les 16,9% obtenus lors du dernier sondage.
Enfin, si les partis du centre sont tous en recul depuis les précédentes élections, le PDC, les Vert'libéraux et le PBD affichent un meilleur score que lors du sondage de septembre: le Parti démocrate-chrétien (PDC) conserve son 4e rang avec 11,5% (+0,4 point), devant les Verts avec 7,2% (-0,2 point), les Vert'libéraux avec 5% (+0,7 point) et le Parti bourgeois démocratique (PBD) avec 4,6% (+0,4 point).
Un Philipp Müller plus crédible
Alors que le président du PDC Christophe Darbellay et le socialiste Christian Levrat tenaient le haut du podium des chefs de partis les plus crédibles lors du précédent sondage, le PLR Philipp Müller les devance de peu cette fois-ci avec 48% d'avis favorables (45% en septembre). L'institut de sondage évoque comme raison à ce gain de notoriété l'accident de la route du politicien et son écho dans les médias. Christophe Darbellay et Christian Levrat conservent tout de même un haut niveau de crédibilité de 47% (-2 points).
A l'exception de Toni Brunner, les sondés peinent toujours à juger les autres présidents de partis, souvent méconnus. Ainsi, 30% des sondés ne connaissent pas le nom du PBD Martin Landolt, 29% celui du Vert'libéral Martin Bäumle et 33% ceux des deux coprésidentes vertes Adèle Thorens et Regula Rytz.
La problématique migratoire en tête
A l'instar du baromètre du mois de septembre, la question migratoire reste sans surprise la première préoccupation des Suisses.
A la question "Quel est à votre avis le problème le plus urgent qui doit être traité par les politiciens suisses?", les sondés estiment à une large majorité de 48% (46% en septembre) qu'il s'agit de la thématique des migrations, des étrangers et de l'asile. Et 19% mettent cette thématique en seconde position.
L'institut gfs.bern souligne que les attentes des Suisses dans une campagne n'avaient jamais été aussi monothématiques durant les 20 dernières années.
Loin derrière, les problématiques de sécurité sociale constituent la deuxième source de préoccupation (6% en numéro un, 12% en numéro deux), avant le chômage (9%/7%), les relations avec l'Union européenne (9%/7%), la santé (4%/9%) et l'environnement (3%/6%).
mo/mre
La méthodologie en bref
Le sondage a été réalisé du 20 au 30 septembre 2015 par l’institut gfs.bern pour le compte de la SSR auprès de 2011 personnes représentatives des différentes régions linguistiques de Suisse.
La marge d'erreur théorique est de 2,2% environ.
L'électorat peu formé se tourne toujours plus vers l'UDC
Le baromètre montre que l'UDC séduit toujours plus l'électorat peu formé, qui n'a pas été plus loin que l'école obligatoire. Cette progression s'est faite au détriment du PDC.
Lors des élections fédérales de 1995, seuls 16% de cette frange de la population votaient pour l'UDC. A peu près la même proportion se tournait vers le PLR et le PS mais le tiers de cet électorat votait PDC.
Mais en vingt ans, les démocrates-chrétiens n'ont cessé de perdre des plumes.