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Sommes spectaculaires investies en Valais dans la campagne pour les fédérales

T’as où les comptes de campagne ?
T’as où les comptes de campagne ? / Mise au point / 14 min. / le 11 octobre 2015
Au vu de l'ouverture du jeu politique pour les élections fédérales en Valais cette année, les candidats ont investi des sommes colossales. Les annonces publicitaires sont jusqu'à 6 fois plus nombreuses que dans les autres cantons romands.

Alors que les locomotives Christophe Darbellay, (PDC), Stéphane Rossini (PS) et Oskar Freysinger (UDC) quittent la scène fédérale, les candidats valaisans investissent des sommes considérables pour se démarquer.

Ainsi la candidate PDC au Conseil national Géraldine Marchand Balet révèle dimanche un budget total de 200'000 francs pour sa campagne, dans l'émission Mise au Point.

Géraldine Marchand Balet avait jusqu'ici annoncé un budget ne dépassant pas les 90'000 francs. Une somme remise en cause par ses adversaires politiques, ainsi que les habitants de Grimisuat, commune dont elle est présidente.

Même si les partis ne sont pas tenus de publier leurs chiffres, rendant des comparaisons difficiles, ce chiffre pourrait faire de Géraldine Marchand Balet la championne romande en termes d'argent investi. Les experts parlent de sommes approchant les 150'000 francs maximum pour une campagne au Conseil national et de 200'000 francs pour le Conseil des Etats.

Quatre fois plus d'annonces politiques qu'en 2011

Les sommes en jeu démontrent la férocité de la campagne en Valais. Une bataille qui se joue également sur le terrain des annonces publicitaires.

Par rapport aux élections de 2011, les candidats valaisans ont publié quatre fois plus d'annonces politiques dans les journaux cantonaux (Le Nouvelliste et Walliser Bote), selon l'analyse fournie à la RTS par "L'année politique suisse", de l'Institut des sciences politiques de l'Université de Berne.

Ainsi dans le seul Nouvelliste, 184 annonces sont parues dans les deux mois avant l'échéance du 18 octobre, contre 40 en 2011.

Le Valais champion en Suisse romande

En comparaison romande, le nombre d'annonces parues dans la presse régionale depuis le 24 août 2015 confirme l'intensité de la campagne valaisanne.

En Valais, 377 annonces sont sorties dans les journaux le Nouvelliste et Walliser Bote. En ne prenant en compte que les journaux francophones romands, le Valais arrive en tête, juste devant le canton de Fribourg:

N.B. Les journaux pris en compte par cantons sont les suivants: VS (Nouvelliste), VD (24 Heures), GE (Tribune de Genève), FR (La Liberté), NE (L'Express), JU (le Quotidien Jurassien).

Fief PDC

Le PDC, premier parti en Valais, est celui qui a investi le plus avec 118 annonces le concernant dans le Nouvelliste et la Walliser Bote en 2015, juste devant l'UDC (93), le PLR (51), le PS (50) et les Verts (14).

Pour 2015, tous les partis ont fortement augmenté le nombre de publicités les concernant. Ci-dessous la comparaison par parti du nombre d'annonces parues dans le Nouvelliste uniquement en 2011 et 2015:

Notons encore que si l'UDC a concentré la majorité de ses annonces dans la Walliser Bote (62 annonces contre 31 dans Le Nouvelliste), le PLR, le PS et les Verts suivent la tendance inverse avec 40 annonces dans le Nouvelliste pour le PLR (contre 11 dans la Walliser Bote), 29 pour le PS contre 21 et 12 pour les Verts, contre 2.

Bataille haut-valaisanne pour les Etats

Sept candidats briguent l'un des deux sièges valaisans au Conseil des Etats.

En termes d'annonces publicitaires parues, "L'année politique suisse" a également recensé les noms des candidats qui apparaissaient le plus souvent.

Au niveau des candidats au Conseil des Etats, si le sortant PDC Jean-René Fournier ne semble pas avoir particulièrement misé sur les annonces publicitaires (13), la bataille se joue plutôt entre les Haut-valaisans Franz Ruppen (UDC) (45) et Thomas Burgener (PS) (40).

Le candidat socialiste Thomas Burgener, interviewé dans Mise au Point, qui annonce un budget de campagne de 80'000 francs, a expliqué avoir dû vendre sa grange pour investir plus d'argent dans sa campagne.

Sophie Badoux et Elisabeth Logean

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