L'avenir d'Eveline Widmer-Schlumpf en question après la victoire de l'UDC
Le Temps évoque une "démonstration de force" de l'UDC, qui a "réussi son pari" en surfant sur le chaos migratoire en Europe et en menant une campagne moins agressive qu'il y a quatre ans. L'UDC s'est "débarrassée de son image de grand méchant loup", selon les mots du politologue Oscar Mazzoleni, interviewé dans les colonnes du quotidien romand.
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Ce parti a aussi su renouveler certaines de ses "vieilles figures usées" comme Christoph Mörgeli ou Hans Fehr. Le fait d'avoir eu recours à l'autodérision lors de la campagne, avec chansons et vidéos montrant ses leaders costumés en rockers comiques, a également joué en sa faveur.
Selon la Tribune de Genève, concernant la crise migratoire, "l'UDC a joué sa carte avec une finesse qui n'est pas sa marque de fabrique": ses candidats "ont même montré de la compassion, sans lâcher sur le fond". "Les Suisses pouvaient donc voter UDC sans rougir pour endiguer la montée du péril." Le quotidien termine en déclarant que ses arguments de campagne, "sauver la suisse en la figeant", sont "une vaste supercherie mais si bien enrobée".
24 Heures parle d'une "revanche" pour l'UDC et d'un "retour de balancier musclé". Autre gagnant, le PLR a "su incarner une voie crédible" face aux incertitudes vives que la situation post 9 février a provoquées sur l'économie et les emplois et sur les accords bilatéraux avec l'UE.
L'avenir d'Eveline Widmer-Schlumpf
Pour le Temps, les partisans d'Eveline Widmer-Schlumpf lui accordaient un "matelas de sécurité" d’une vingtaine de sièges mais ils sont désormais moins nombreux. De la même manière, pour la Tribune de Genève, l'avenir de la cheffe du Département fédéral des finances, qui s'appuie sur un "centre fantôme", n'a "jamais été aussi incertain". Et enfin pour 24 Heures, la pression sur la conseillère fédérale PBD "promet de grandir" et sa légitimité "ne tient qu'à un fil".
Le Matin parle lui d'un "suspense" quant au choix de l'Assemblée fédérale en décembre pour le siège d'Eveline Widmer-Schlumpf.
La fin des "nouveaux petits partis"
Le Matin souligne la défaite de ce nouveau centre (PBD et Vert'libéraux notamment) qui avait vu le jour en 2011 et perçoit la composition du Parlement comme un "retour au paysage politique de 2007".
La Tribune de Genève qualifie la législature de 2011 et le parcours des petits partis du centre qui "avaient fait l'événement" de "simple hoquet de l'histoire" alors que 24 Heures évoque un "accident de parcours".
Les conséquences de ces résultats
La Tribune de Genève se montre inquiète pour la suite des événements: avec une telle composition, "il sera encore plus difficile de négocier le tournant énergétique, l'après-9 février 2014 paraît un peu plus bouché encore, nous nous éloignons un peu plus de l'UE et les deux Chambres auront de la peine à trouver le consensus, pilier de notre système".
Pour le quotidien vaudois, le centre est "atomisé" et les préoccupations environnementales se "délitent" avec lui. Conséquence, cette législature s'annonce plus "polarisée", comme en 2003-2007, avec des "affrontements plus durs" et une "nouvelle litanie d'initiatives et de référendums".
Pour l'Agefi, la progression de l'UDC et du PLR est d’abord symbolique: il s’agit d’un correctif envers la politique tendanciellement désorientée à gauche menée sous la Coupole fédérale depuis quatre ans.
apyt
La presse suisse alémanique ne s'étonne pas des victoires de l'UDC et du PLR
Deux thèmes dominent les commentaires de la presse alémanique après les élections fédérales: le succès historique de l'UDC et la réussite du PLR, ainsi que la revendication par l'UDC d'un deuxième siège au Conseil fédéral.
Pour la Neue Zürcher Zeitung, les victoires de l'UDC et du PLR ne constituent pas une surprise. Elles représentent un "retour à la normalité". Lorsque le peuple pense différemment qu'une grande partie du Parlement, des corrections deviennent inéluctables.
Après ce scrutin, le Tages-Anzeiger constate un "pays divisé". Le nouveau centre, qui occupait un rôle pivot entre les deux blocs durant la législature a été puni, 2015 marquant "le retour de la prépondérance des forces centrifuges".
En dépit d'une "victoire modeste", le PLR aura un rôle-clé, analyse de son côté Der Bund. Dans le camp bourgeois, le PLR doit renforcer son rôle de leader face à l'UDC.
La version alémanique du 20 Minutes titre sur les pertes "massives" de sièges des Verts et des Vert'libéraux et rappelle que jamais un parti n'a été aussi fort que l'UDC au sortir de ces élections fédérales.
ats/apyt
Les dessinateurs de presse inspirés
Élections Fédérales: gagnants et perdants - © Chappatte dans Le Temps, Suisse pic.twitter.com/McoXnsfE3k
— Dessins de Chappatte (@chappatte) 18 Octobre 2015
Et pour conclure la journée élections un croquis de Chappatte #EF2015 pic.twitter.com/Oy2g5XpUG1
— Daniele Mariani (@damariani1) 18 Octobre 2015
"Plus à droite c'est l'Europe" #EF2015 C. Bertschy dessine les élections fédérales #Suisse pic.twitter.com/2P72HruHN0
— LeMatin.ch (@Lematinch) 18 Octobre 2015
On serait pas en train de glisser légèrement vers la droite? Bertschy pour #LeMatin. #EF2015 http://t.cootAmADIa3 pic.twitter.com/wDV4OdyeAG
— LeMatin.ch (@Lematinch) 18 Octobre 2015