Les Verts ont une tradition fédéraliste très forte: les sections cantonales ont une grande liberté - tellement grande que cela peut être dans certains cas un obstacle.
La coprésidente Regula Rytz préconise par conséquent une centralisation pour avoir des sections qui travaillent dans la même direction, notamment en termes de planification de son personnel politique. Pour cela, une révision des statuts sera nécessaire, affirme la Bernois dans la Basler Zeitung, tout en se défendant de vouloir être aussi rigide qu'à l'UDC.
Les éléphants du parti critiqués
Regula Rytz fait une analyse sans concession de la situation. Elle estime que de nombreuses erreurs ont été commises, notamment par des membres éminents du parti. Elle pense en particulier à l'ancien président Ueli Leuenberger ou au Zurichois Daniel Vischer. Tous deux sont restés trop longtemps agrippés à leurs sièges, selon elle. Ils n'ont pas cédé leur place durant la législature pour que de jeunes pousses puissent faire un tour de chauffe au Conseil national.
Il y a aussi le cas de la Neuchâteloise Francine John-Calame, qui n'a rien voulu savoir des demandes insistantes de la direction du parti pour qu'elle cède sa place. Le premier des viennent-ensuite Fabien Fivaz, qui se présentait, n'a finalement pas été élu. Résultat des courses: les Verts ont ainsi perdu leur unique siège neuchâtelois.
Regula Rytz estime que si le parti avait mieux coordonné les départs, il aurait pu sauver les meubles.
Une polémique "bon marché" selon Leuenberger
Interrogé dans le cadre de l'émission Forum, Ueli Leuenberger a exprimé son étonnement, affirmant ne pas avoir eu connaissance jusqu'alors l'existence des propos de la coprésidente des Verts.
"C'est très bon marché d'accuser Dani Fischer, Francine John-Calame et moi d'être responsable des mauvais résultats", selon lui. Pour l'ancien président du parti, "le grand problème des Verts se trouve dans la mobilisation de l'électorat."
L'écologiste genevois a ajouté vouloir éviter toute polémique et souhaiter "une analyse plus approfondie" des causes de l'échec des Verts. "J'espère que c'est un dérapage unique", conclut Ueli Leuenberger.
Maurice Doucas/oang