Répondant à une question au sujet de la taxe sur les carburants, la députée vaudoise et candidate au National Martine Meldem a affirmé qu'"aujourd'hui, dans la même voiture, on utilise deux fois moins d'énergie qu'il y a 5 ans, 10 ans".
Revoir la séquence:
L'affirmation de Martine Meldem est fausse. Si l'on se base sur le véhicule le plus vendu en Suisse, soit la Volkswagen Golf, la baisse se limite à 25%. En 2005, le modèle essence le moins gourmand de la gamme avalait 6,3 litres pour 100 kilomètres (consommation mixte). En 2015, la consommation est passée à 4,7 litres.
Pour le diesel, la baisse est plus importante, mais encore loin des affirmations de Martine Meldem. En 2005, la Golf TDI la plus économe demandait 5,2 litres pour parcourir 100 kilomètres, un chiffre en baisse de 38% en 2015 avec 3,2 litres.
Baisse de 20% de la consommation moyenne
La baisse de 25% pour le modèle essence correspond d'ailleurs à la baisse moyenne de la consommation de carburant des voitures de tourisme commercialisées, note auto-suisse (8l/100km en 2002, contre 6l/100km en 2012).
Les conducteurs suisses étant friands de véhicules lourds et puissants, la baisse effective de la consommation des véhicules neufs en Suisse s'est limitée à 20%, passant de 7,6 litres en 2005 à 6,11 en 2014, selon les chiffres de l'Office fédéral de l'énergie (OFEN).
mre/jvia
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7% de perte d'électricité, pas 50%
"Cinquante pourcents de l'énergie électrique est gaspillée dans le transport", a aussi déclaré Martine Meldem, qui défendait les alternatives renouvelables.
Cette estimation est beaucoup trop élevée. Selon les chiffres de l'OFEN, la consommation électrique suisse en 2014 s'est élevée à 61,8 milliards de kilowattheures (kWh) pour 4,3 milliards de kWh de pertes de transport et de distribution. La proportion d'électricité perdue s'élève donc à 6,95%.
"Les pertes lors du transport de l'électricité en Suisse sont toujours largement inférieures à 10%", rétorque le physicien Michel Bonvin, et ancien professeur à la HES-SO Valais. Selon lui, cette proportion, qui varie en fonction des importations et exportations d'électricité (et donc de la distance plus ou moins longue parcourue par le courant), varie peu d'année en année. En 2012 et 2013, elle avoisinait également les 7%.
"Si l'on n'utilisait que des lignes à basse tension, les pertes pourraient s'élever à 50%. Mais il s'agit d'un cas purement théorique, loin de toute réalité", précise Michel Bonvin.