Le suivi de la guerre en Ukraine [Reuters]
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L'Ukraine affirme avoir détruit un navire de guerre russe

- L'Ukraine a revendiqué avoir "détruit le plus moderne des patrouilleurs russes, le Sergeï Kotov", près de la péninsule de Crimée annexée par la Russie.

- La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré avoir émis des mandats d'arrêt contre un lieutenant-général des forces armées russes et un amiral de la marine russe pour des crimes présumés commis en Ukraine.

- La Suisse doit faire plus d'efforts pour soutenir l'Ukraine aux niveaux humanitaire et diplomatique. Le Conseil national a adopté une motion centriste qui vise à maintenir la pression sur le Conseil fédéral.

- Le Conseil national ne veut pas d'un fonds pour la reconstruction de l'Ukraine. Il a rejeté mardi, par 111 voix contre 71, une motion de commission en ce sens.

- Face à la menace russe, la Commission européenne veut muscler les capacités de défense sur le continent. Bruxelles chiffre cet effort à 100 milliards d'euros.

- Plusieurs sites, dont une gare et un dépôt de pétrole, ont été touchés par des frappes et attaques de drones dans les régions russes de Koursk et de Belgorod, frontalières de l'Ukraine.

Suivi assuré par RTSinfo

22h30

Il faut "mettre en échec la Russie", sans lui "faire la guerre", estime Paris

Il faut "mettre en échec la Russie" sans lui "faire la guerre", a estimé mardi soir le ministre français des Affaires étrangères Stéphane Séjourné dans un entretien sur la chaîne de télévision française LCI.

"Nous vivons un point de bascule qui doit nous emmener à tenir tête à la Russie et il faut jouer le rapport de force pour protéger les Français, protéger les Européens", a-t-il ajouté. "Notre conviction, c'est qu'il faut continuer à soutenir l'Ukraine", a martelé Stéphane Séjourné.

Interrogé sur ces déclarations d'Emmanuel Macron, M. Séjourné a affirmé : "Il faut mettre en échec la Russie sans faire la guerre à la Russie, c'est le cadre qu'a fixé le président de la République (...) et le cadre de la cobelligérance ne doit pas être atteint".

"Nous n'avons jamais franchi le stade de la cobelligérance et nous ne le franchirons pas", a-t-il ajouté.

"La France parle dans un cadre un peu différent, c'est une puissance dotée (de l'arme nucléaire, NDLR); je pense que la France peut parler d'égale à égale à la Russie", a poursuivi le ministre.

"Conséquences en cascade"

"Si l'Ukraine tombe, probablement la Russie aura des velléités, et si la Russie a des velléités, on a un risque de guerre; il y aura des conséquences en cascade, et je ne donne pas trop cher de l'Union européenne (...), il faut éviter ce scénario", a-t-il encore lancé.

20h40

Washington rappelle à Macron que Zelensky "n'a jamais demandé" le renfort de troupes étrangères

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky "n'a jamais demandé que des troupes étrangères combattent pour son pays", a dit un porte-parole de la Maison Blanche, interrogé sur des propos du président français Emmanuel Macron.

"Il n'y aura pas de troupes américaines engagées au sol en Ukraine. Et vous savez quoi? Ce n'est pas ce que demande le président Zelensky. Il demande des outils et des capacités. Il n'a jamais demandé que des troupes étrangères combattent pour son pays", a déclaré John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

20h15

Macron "assume" de bousculer les alliés de Kiev, appelés à "ne pas être lâches"

Emmanuel Macron a jugé à Prague "nécessaire" de bousculer les alliés de l'Ukraine, qu'il a exhortés à "ne pas être lâches" face à une Russie "inarrêtable", assurant "assumer" ses propos controversés sur la possibilité d'envoyer des troupes occidentales dans ce pays en guerre.

"Si chaque jour nous expliquons quelles sont nos limites" face au président russe Vladimir Poutine qui, lui, "n'en a aucune", "je peux déjà vous dire que l'esprit de défaite est là qui rôde", a prévenu le chef de l'Etat français en République tchèque.

"J'assume pleinement" le "sursaut stratégique auquel j'ai appelé", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse, estimant que l'Europe "avait besoin" de "la clarté" de ses propos.

Quitte à bousculer ses alliés? "Je pense que c'est nécessaire" car "si on est passif", "le risque qu'on court c'est de subir", a-t-il ensuite dit à quelques journalistes en fin de visite, appelant à "reprendre de l'initiative".

18h10

Deux hommes condamnés à de lourdes peines en Ukraine pour collaboration avec la Russie

Deux hommes ont été condamnés mardi à des peines de 10 à 12 ans de prison par un tribunal ukrainien pour avoir transmis des informations sensibles à la Russie.

Les deux hommes condamnés sont des habitants des villes de Tchassiv Iar et de Kramatorsk, dans la région orientale de Donetsk.

Informations sur des emplacements confidentiels

Selon le Parquet régional, l'habitant de Tchassiv Iar a transmis "l'emplacement de postes de contrôle, de tranchées, d'abris et de structures en béton" lors des deux premiers mois de l'invasion.

Ces informations ont ensuite été transmises à un habitant de la ville de Donetsk, sous contrôle de séparatistes prorusses depuis 2014.

Le résident de Kramatorsk "a marqué sur Google Maps les coordonnées des emplacements des militaires ukrainiens dans sa ville" et les a envoyées à un officier russe, selon la même source.

18h05

La veuve d'Alexeï Navalny invitée pour le discours de Biden au Congrès

La Maison Blanche a invité Ioulia Navalnaïa, veuve de l'opposant russe Alexeï Navalny, pour le discours sur l'état de l'Union du président Joe Biden, mais elle ne pourra pas y assister, a fait savoir une haute responsable de l'exécutif.

Le démocrate de 81 ans prononcera jeudi devant le Congrès cette grande allocution annuelle, qui prend un relief particulier à quelques mois de l'élection présidentielle, à laquelle il est candidat.

La Maison Blanche invite chaque année des citoyens et des personnalités qui incarnent les priorités politiques du moment, et qui assistent au discours aux côtés de la Première dame - en l'occurrence Jill Biden.

18h00

La Russie dit avoir intercepté trois avions militaires français en mer Noire

La Russie affirme avoir fait décoller un chasseur pour intercepter trois avions militaires français qui s'approchaient de sa frontière au-dessus de la mer Noire, un type d'incident qui n'est pas rare, mais qui intervient en pleines tensions avec Paris.

"À l'approche du chasseur russe, les appareils militaires étrangers ont fait demi-tour", a annoncé le ministère russe de la Défense dans un communiqué, précisant qu'il s'agissait de deux Rafale et d'un avion radar de l'armée française.

"L'appareil russe est retourné sans encombre à son aérodrome d'origine. Il n'y a pas eu de violation de la frontière d'Etat russe", a encore indiqué le ministère.

L'interception est une opération visant à aller à la rencontre d'un avion jugé trop proche d'un espace aérien ou y ayant pénétré.

17h45

Les propos de Macron sur les "lâches" n'aident pas l'Ukraine, dit un ministre allemand

Les propos d'Emmanuel Macron appelant les alliés de l'Ukraine à "ne pas être lâches" n'aident pas à résoudre les problèmes de l'Ukraine sur le terrain, estime le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius.

"Nous n'avons pas besoin (..) de discussions sur le fait d'avoir plus ou moins de courage", a-t-il dit lors d'une conférence de presse à Stockholm avec son homologue suédois Pal Jonson.

"Cela n'aide pas vraiment à résoudre les problèmes que nous avons lorsqu'il s'agit d'aider l'Ukraine autant que nous le pouvons", a-t-il ajouté.

17h35

Reporters sans frontières lance en Russie un bouquet satellite "d'informations indépendantes"

L'ONG Reporters sans frontières a annoncé mardi à Bruxelles l'aboutissement de son projet de bouquet satellitaire offrant à la population russe "une information indépendante", produite en grande partie par des journalistes russes qui ont dû s'exiler après l'invasion russe de l'Ukraine.

Baptisée "Svoboda" ("liberté" en russe), ce bouquet se veut, selon RSF, "une preuve que les démocraties peuvent exporter un journalisme indépendant et inverser la logique de la propagande", qui "abreuve" les citoyens russes via les médias contrôlés par l'Etat.

Il s'agit de pouvoir "parler de guerre et de crimes de guerre" à propos de l'Ukraine et non d'"une opération militaire spéciale" (l'expression du président russe Vladimir Poutine, ndlr), ont souligné les promoteurs du projet.

17h10

Les alliés de Kiev se réuniront jeudi pour avancer sur leur aide militaire à l'Ukraine

Les ministres français des Affaires étrangères et des Armées et leurs homologues d'autres pays alliés de l'Ukraine se réuniront jeudi en visioconférence, a-t-on appris mardi de sources diplomatiques françaises.

Cette visioconférence sera ouverte par le chef de la diplomatie ukrainienne Dmytro Kouleba.

L'enjeu principal de la réunion de ces ministres essentiellement européens est d'avancer sur les différentes mesures pour fournir plus d'armes à l'Ukraine, en position fragile sur le terrain, notamment du fait d'un manque de munitions.

16h25

Zelensky "salue" les mandats d'arrêt de la CPI contre deux hauts gradés russes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky s'est félicité de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts à l'encontre de deux commandants russes qui sont accusés de crimes de guerre liés à des bombardements en Ukraine.

"Tout commandant russe qui ordonne des frappes contre des civils et des infrastructures essentielles ukrainiennes doit savoir que justice sera rendue", a assuré Volodymyr Zelensky sur le réseau social X.

15h40

L'UE veut "passer à la vitesse supérieure" dans son industrie de défense

La Commission européenne propose de renforcer drastiquement l'industrie de défense de l'UE face à la menace russe, afin aussi de rendre les Européens moins dépendants des Etats-Unis dans la production d'armements.

Après deux ans de guerre en Ukraine et des décennies de coupes dans les budgets de défense, les Européens doivent désormais "passer à la vitesse supérieure", a affirmé mardi devant la presse le commissaire européen Thierry Breton, en charge des industries de défense à Bruxelles.

La Commission souhaite ainsi que d'ici 2030, "50% des équipements" militaires commandés par les Etats membres soient fournis par l'industrie européenne, a dit la vice-présidente de la Commission, Margrethe Vestager.

Trop dépendante de l'industrie américaine

Aujourd'hui, 68% des achats d'armement réalisés dans l'UE au profit de l'Ukraine se font auprès de fabricants américains, a précisé de son côté Thierry Breton.

"Nous devons prendre davantage de responsabilités pour notre propre sécurité, tout en restant, bien entendu, totalement engagés dans l'Otan", a soutenu Margrethe Vestager.

>> Les précisions dans le 19h30 :

Deux ans après l’invasion de l’Ukraine, l’UE veut accélérer la production d’armes et de munitions
Deux ans après l’invasion de l’Ukraine, l’UE veut accélérer la production d’armes et de munitions / 19h30 / 2 min. / le 5 mars 2024

15h15

Berlin tente d'atténuer le scandale des fuites dans l'armée

L'Allemagne cherche à apaiser les esprits après le scandale d'écoutes par la Russie de l'armée allemande. Attribuée à une "erreur individuelle" grave, cette affaire ne remet pas en cause, selon Berlin, la confiance des alliés.

La diffusion vendredi en Russie d'une conversation confidentielle entre des officiers de l'armée allemande sur l'aide militaire à Kiev a tourné à l'affaire d'Etat en Allemagne et créé un malaise parmi les partenaires du pays.

"Pas compromis"

Les premiers résultats de l'enquête ont montré que les "systèmes de communication de l'armée allemande ne sont pas et n'ont pas été compromis", a déclaré le ministre de la Défense Boris Pistorius lors d'une conférence de presse.

15h05

Emmanuel Macron assume "un sursaut stratégique" et met en garde contre "l'esprit de défaite"

Emmanuel Macron a "assumé" mardi d'avoir appelé à un "sursaut stratégique" en évoquant la possibilité d'envoyer des troupes occidentales en Ukraine, mettant en garde contre "l'esprit de défaite", "qui rôde", lors d'une conférence de presse avec son homologue tchèque à Prague.

"Est-ce notre guerre ou n'est-ce pas notre guerre? Pouvons-nous nous détourner, considérer que les choses peuvent continuer à se jouer? Je ne crois pas et donc c'est un sursaut stratégique auquel j'ai appelé et que j'assume pleinement", a insisté le chef de l'Etat français, estimant que "la clarté" de ses propos était "ce dont l'Europe avait besoin".

14h50

Mandats d'arrêt de la CPI contre deux officiers russes pour des crimes commis en Ukraine

La Cour pénale internationale (CPI) a déclaré avoir émis des mandats d'arrêt contre deux officiers russe pour des crimes présumés commis en Ukraine entre le 10 octobre 2022 au moins et le 9 mars 2023 au moins.

Sergueï Kobylach, lieutenant-général des forces armées, et Viktor Sokolov, amiral de la marine, sont présumés responsables d'avoir dirigé des attaques contre des biens civils et causé des "dommages accidentels excessifs à des civils ou à des biens de caractère civil", des crimes de guerre, a indiqué la juridiction, qui siège à La Haye.

Ils sont également présumés responsables d'actes inhumains qualifiés de crimes contre l'humanité. "Il existe des motifs raisonnables de croire qu'ils portent une responsabilité pénale individuelle pour les crimes susmentionnés", a précisé la CPI.

La CPI a émis au printemps 2023 un mandat d'arrêt visant le président russe Vladimir Poutine pour son rôle dans la déportation d'enfants en Ukraine.

12h45

L'Ukraine affirme avoir détruit un navire de guerre russe en mer Noire

L'Ukraine a revendiqué avoir "détruit le plus moderne des patrouilleurs russes, le Sergeï Kotov", dans la nuit de lundi à mardi, près de la péninsule de Crimée annexée par la Russie. Le patrouilleur avait déjà été "gravement endommagé" en septembre dernier lors d'une précédente attaque des forces ukrainiennes, a-t-elle précisé.

"En ce qui concerne l'équipage, la situation est en train d'être clarifiée. Il y a des morts et des blessés. Cependant, il est probable qu'une partie de l'équipage ait réussi à évacuer", a précisé le porte-parole du renseignement militaire ukrainien (GUR), Andriy Yusov, sur Telegram.

"La flotte russe de la mer Noire est un symbole d'occupation. Elle ne peut pas se trouver en Crimée ukrainienne", a commenté sur Telegram le chef de l'administration présidentielle Andriï Iermak, après l'annonce de la destruction du patrouilleur russe.

Le ministère russe de la Défense n'a pas fait jusque-là de commentaire officiel sur cette attaque, mais des blogueurs militaires russes, proches des forces armées, ont confirmé la frappe, certains soulignant l'incapacité de la marine russe à se défendre.

En deux ans de guerre, les forces de Kiev ont réussi à faire battre en retraite la puissante flotte russe en mer Noire à l'aide de missiles et de drones maritimes. Selon l'armée ukrainienne, environ un tiers des navires militaires russes ont été "mis hors d'état de nuire" dans cette zone.

Un bateau russe attaqué par les forces ukrainiennes dans la mer Noire (image d'archive). [KEYSTONE]
Un bateau russe attaqué par les forces ukrainiennes dans la mer Noire (image d'archive). [KEYSTONE]

11h35

La Suisse doit en faire plus pour l'Ukraine, demande le National

La Suisse doit faire plus d'efforts pour soutenir l'Ukraine aux niveaux humanitaire et diplomatique. Le Conseil national a adopté une motion centriste qui vise à maintenir la pression sur le Conseil fédéral.

Le motionnaire, le centriste argovien Thomas Rechsteiner, demande que le Conseil fédéral augmente significativement l'aide humanitaire helvétique en Ukraine. La Suisse fait figure de mauvaise élève, selon lui. L'Autriche, par exemple, a fourni plus de trois fois plus d'aide humanitaire qu'elle entre janvier 2022 et janvier 2023.

La Suisse devrait par ailleurs jouer sa carte comme hôte de futures négociations de paix. Le Conseil fédéral et sa diplomatie sont donc priés de tout mettre en œuvre pour proposer un lieu qui pourrait accueillir de futures négociations de paix. Enfin, le gouvernement devrait obtenir un mandat de l'ONU ou du Conseil de sécurité de l'ONU pour de futures négociations de paix entre les belligérants.

La Suisse fournit déjà une contribution importante à l'Ukraine et à sa reconstruction. Le Conseil fédéral fait déjà ce que demande la motion, a fait valoir au contraire le ministre des affaires étrangères Ignazio Cassis.

Le Conseil des États devra encore se prononcer.

09h15

Le National ne veut pas d'un fonds de reconstruction pour l'Ukraine

Le Conseil national ne veut pas d'un fonds pour la reconstruction de l'Ukraine. Il a rejeté, par 111 voix contre 71, une motion de commission en ce sens.

Le texte demandait que le fonds ne soit pas financé par le budget ordinaire de la coopération internationale afin d'éviter de réduire massivement l'aide urgente nécessaire à la population d'autres régions.

L'UDC, le PLR ainsi que la plupart des élus centristes se sont opposés au texte. Les conditions pour un financement extraordinaire ne seraient pas réunies. De plus, au vu des économies à réaliser ces prochaines années, le Parlement doit définir des priorités, a fait valoir le PLR tessinois Alex Farinelli.

Le Conseil fédéral était aussi opposé au texte. La prochaine stratégie de coopération internationale prévoit déjà 1,5 milliard de francs pour l'Ukraine et la région.

08h15

100 milliards d'euros pour muscler la défense de l'UE

Face à la menace russe, la Commission européenne veut muscler les capacités de défense sur le continent. Bruxelles propose de financer une partie des achats d'armes décidés en commun par les 27, comme cela a déjà été fait pour les munitions.

La Commission européenne propose de favoriser les acquisitions en commun d'armes, produites dans l'Union européenne. Car depuis l'invasion de février 2022, près de 70% des armements achetés par les Européens pour aider Kiev proviennent des Etats-Unis.

>> Lire aussi : L'Europe au défi de sa propre sécurité

Le but est de rattraper le retard et de rendre l'industrie européenne aussi compétitive que sa rivale américaine, notamment grâce à une meilleure coordination ainsi que par l’accumulation de réserves d’équipement spécifiques, par exemples des munitions.

D’autres mesures viennent compléter cet ensemble de "décisions audacieuses", selon la présidente de l'exécutif européen Ursula von der Leyen, qui va rendre nécessaire une "ambition budgétaire adéquate", a prévenu le commissaire européen Thierry Breton, qui la chiffre à environ 100 milliards d'euros pour les cinq ans à venir.

>> Ecouter le sujet de La Matinale :

L'Europe compte encore énormément sur les Etats-Unis et l'Otan lors de conflits sur son sol. [Keystone - Michael Probst - AP Photo]Keystone - Michael Probst - AP Photo
La commission européenne va proposer un programme pour l’industrie de la défense / La Matinale / 1 min. / le 5 mars 2024

MARDI 5 MARS

Des sites russes visés par des frappes dans deux régions proches de l'Ukraine

Plusieurs sites, dont une gare et un dépôt de pétrole, ont été touchés par des frappes et attaques de drones dans les régions russes de Koursk et de Belgorod, frontalières de l'Ukraine.

Des frappes, qui visaient la gare ferroviaire de Glouchkovo, selon Roman Starovoït, gouverneur de la région de Koursk, n'ont pas fait de blessés, mais ont provoqué un incendie et endommagé des lignes à haute tension.

Dans la région de Belgorod, une explosion a notamment provoqué "un incendie sur un site d'infrastructure" dans le district de Goubkine, a écrit le gouverneur régional Viatcheslav Gladkov sur Telegram, sans plus de précisions. Selon des médias locaux, il s'agirait d'une attaque de drone sur un dépôt de pétrole dans la ville de Goubkine.

Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine, en février 2022, le territoire russe est régulièrement touché par des frappes imputées à Kiev qui visent en particulier, ces dernières semaines, des dépôts de pétrole et des raffineries.

23h50

Emmanuel Macron affirme refuser toute "logique d'escalade" avec la Russie

Le président français Emmanuel Macron a affirmé refuser "d'entrer dans une logique d'escalade", après ses propos controversés sur l'option d'un possible envoi, à l'avenir, de militaires occidentaux en Ukraine.

"En réponse à une question qui m'était posée sur l'envoi des troupes, j'ai répondu que rien n'était exclu", a rappelé le chef d'Etat dans un entretien au quotidien tchèque Pravo, dont un extrait a été mis en ligne lundi soir, à la veille de sa visite à Prague.

"Nous lançons le débat et réfléchissons à tout ce qu'il est possible de faire pour soutenir l'Ukraine", a-t-il ajouté. "J'ai toujours été clair sur le cadre qui était le nôtre, nous ne sommes pas en guerre contre le peuple russe", a-t-il ajouté.

C'est la première fois que le chef de l'Etat français revient sur ses propos tenus le 26 février à Paris, à l'issue d'une conférence internationale sur le soutien à l'Ukraine. Il avait alors déclaré, au nom d'une doctrine d'"ambiguïté stratégique", qu'un envoi de troupes occidentales en Ukraine ne pouvait "être exclu" à l'avenir, tout en reconnaissant qu'il n'existait à ce stade pas de "consensus" parmi les alliés de Kiev. Le gouvernement français a ensuite précisé qu'il ne s'agissait pas de troupes combattantes.

22h30

Un jeune militaire américain plaide coupable de fuite de documents secret-défense

Un jeune militaire américain arrêté en 2023 pour une fuite de documents classés secret-défense, notamment sur la guerre en Ukraine, a plaidé coupable lundi devant la justice américaine, scellant un accord pour 16 ans de prison contre l'abandon des poursuites les plus graves pour espionnage.

Jack Teixeira, 22 ans, a comparu devant un tribunal fédéral de Boston vêtu d'une tenue orange de détenu. Il a reconnu avoir diffusé des informations relatives à la défense nationale des Etats-Unis, mais les procureurs ne l'inculperont pas d'espionnage ce qui lui aurait valu une peine bien plus lourde, probablement la prison à vie.

Selon cet accord judiciaire, la recrue de la Garde nationale de l'armée de l'air échappera à un procès pénal mais sera condamné par un juge à 16 ans et huit mois d'emprisonnement, 50'000 dollars d'amende et devra aider des responsables du renseignement à comprendre comment la fuite a été possible.

22h00

La Pologne achète des lance-grenades Saab pour 1,51 milliard d'euros

La Pologne a signé un accord pour l'achat de lance-grenades antichars au suédois Saab pour un montant d'environ 6,5 milliards de zlotys (1,51 milliard d'euros), a annoncé lundi le ministre de la Défense Wladyslaw Kosiniak-Kamysz.

La Pologne va consacrer cette année près de 4% de son produit intérieur brut (PIB) à la Défense, dans le contexte de la guerre entre la Russie et l'Ukraine.

"Les forces armées polonaises recevront des lance-grenades antichars produits en Suède, et nous allouons environ 6,5 milliards de zlotys à cet effet", a déclaré Wladyslaw Kosiniak-Kamysz lors d'une conférence de presse, ajoutant que cet armement avait fait la preuve de son efficacité en Ukraine. L'accord porte sur le lance-grenades Carl-Gustaf M4, destiné à lutter contre tous les types de véhicules de combat modernes.

20h00

La France détaille son aide militaire à l'Ukraine

La France a livré à l'Ukraine un total de 2,6 milliards d'euros d'équipements militaires depuis 2022, a affirmé lundi sur X le ministre français des Armées Sébastien Lecornu en détaillant ces matériels, alors que Paris est régulièrement accusé d'en faire moins que d'autres alliés de Kiev.

Dans un accord de sécurité signé avec l'Ukraine le 16 février à Paris, la France s'est en outre engagée à fournir en 2024 "jusqu'à 3 milliards d'euros" d'aide militaire "supplémentaire" à Kiev.

Selon le Kiel Institute, qui place la France à la 16e place de son classement, la France a promis 640 millions d'aide militaire contre 17,7 milliards d'euros côté allemand. Les données de ce classement ont été arrêtées au 15 janvier, soit avant les dernières annonces françaises.

La France critique envers le Kiel Institute

Selon le ministre des Armées, outre les 2,615 milliards d'euros d'équipements livrés et les 3 milliards maximum promis en 2024, la France contribue à hauteur de 1,2 milliard d'euros à la Facilité européenne pour la paix (FEP), créée par Bruxelles pour financer des fournitures d'armes à l'Ukraine et des missions à l'étranger.

Paris reproche au Kiel Institute de ne pas tenir compte à cet apport dans son classement, ni de valoriser le fait que la France livre des "capacités complètes", c'est-à-dire des équipements avec leurs munitions, entretien et formation.

15h20

L'Albanie inaugure une base aérienne de l'Otan près de l'ancienne "ville de Staline"

L'Albanie a inauguré lundi une base aérienne rénovée et modernisée avec des fonds de l'Otan, qui marque ainsi son empreinte dans une région secouée par l'invasion russe de l'Ukraine il y a deux ans.

Cette installation qui servira de "base aérienne tactique de l'Otan", a été bâtie sur l'emplacement d'une ancienne base construite dans les années 1950 avec le soutien de l'Union soviétique, près de "la ville de Staline", qui a retrouvé son ancien nom, Kuçova, 33 ans après la chute du régime communiste.

Présent à la cérémonie inaugurale, le Premier ministre albanais, Edi Rama, a souligné l'importance cette base qui "dépasse les frontières de l'Albanie", dans l'actuel moment géopolitique.

15h00

Le blocus des agriculteurs polonais n’impacte pas l’armement ukrainien

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a affirmé lundi que les livraisons d'armements, cruciales pour Kiev, n'étaient pas impactées par le blocus organisé depuis des semaines à la frontière par les agriculteurs polonais.

Ces agriculteurs bloquent des points de passage frontaliers et des routes pour dénoncer la concurrence selon eux déloyale des fermiers ukrainiens, qui bénéficient d'un assouplissement des règles douanières de l'UE en raison de l'invasion russe.

Les agriculteurs ukrainiens risquent leur vie

"Malgré les protestations des routiers et des agriculteurs polonais, il n'y a eu aucun cas de blocage de livraison d'armes et d'équipements militaires, d'aide humanitaire ou de carburant à l'Ukraine", a indiqué Denys Chmygal lors d'une conférence de presse.

Selon lui, ces livraisons occidentales, essentielles pour l'effort de guerre de Kiev face à la Russie, "sont acheminées vers l'Ukraine sans entrave".

Il a une nouvelle fois souligné que les agriculteurs ukrainiens risquaient leur vie pour récolter leur production, tout en déplorant que la Russie continue, elle, d'exporter sa production agricole vers l'Union européenne.

13h40

Donald Tusk réclame des sanctions européennes sur les produits agricoles russes et biélorusses

Le Premier ministre polonais Donald Tusk a annoncé que la Pologne réclamera à la Commission européenne des "sanctions complètes" sur les produits agricoles et alimentaires russes et biélorusses, au moment où l'UE est secouée par des protestations des agriculteurs.

"Je préférerais que l'ensemble de l'Union européenne décide de sanctions contre la Russie et la Biélorussie en ce qui concerne les produits alimentaires et agricoles", a-t-il déclaré à la presse à Vilnius.

Selon lui, une décision commune de l'UE serait "plus efficace" que des décisions individuelles prises par ses Etats membres.

La Lettonie a déjà interdit l'importation de produits alimentaires en provenance de Russie et de Biélorussie, y compris via des pays intermédiaires, au début de ce mois.

13h05

L'Ukraine presse l'Occident de lui transférer les actifs russes gelés

Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a pressé les Occidentaux de transférer à Kiev les 300 milliards d'euros d'actifs russes gelés afin d'éviter que des élections dans des pays alliés affectent le soutien à l'Ukraine face à l'invasion de Moscou.

"L'aide de nos partenaires est un outil extrêmement important, mais nous avons besoin de prévisibilité et de stabilité indépendamment du temps, des fluctuations politiques, des cycles électoraux qui auront lieu dans le monde", a déclaré Denys Chmygal lors d'une conférence de presse. "La confiscation des actifs russes devrait devenir une source fiable de soutien pour notre État", a-t-il ajouté.

12h05

Berlin dément la convocation de son ambassadeur à Moscou

Le gouvernement allemand a démenti la convocation de son ambassadeur à Moscou au ministère russe des Affaires étrangères, après la diffusion d'échanges confidentiels entre plusieurs officiers allemands sur des livraisons d'armes à l'Ukraine.

"Notre ambassadeur avait ce matin un rendez-vous prévu de longue date au ministère russe des Affaires étrangères", a déclaré à la presse un porte-parole du ministère allemand des Affaires étrangères, interrogé sur le fait de savoir s'il avait été ou non convoqué.

11h45

L'ONU dénonce une répression intensifiée en Russie avant l'élection

Les autorités russes ont encore intensifié la répression des voix dissidentes avant la présidentielle dans dix jours, selon l'ONU. Lundi à Genève, le Haut commissaire aux droits de l'homme Volker Türk a demandé à Moscou de revoir toutes les détentions politiques.

Le décès récent de l'opposant Alexeï Navalny s'ajoute "à mes préoccupations liées à sa persécution", a affirmé l'Autrichien devant le Conseil des droits de l'homme. Depuis le début de la guerre, des milliers de dissidents ou d'activistes ont fait face à des poursuites administratives ou pénales pour avoir usé de leurs libertés fondamentales, dit-il.

Le Haut commissaire demande de mettre un terme à la répression contre ces personnes et les avocats. Il affirme que la situation semble "s'être encore détériorée" ces derniers mois.

Et de déplorer la relance des tirs de missile en Ukraine par les forces russes qui ont abouti à une augmentation des victimes civiles. L'ONU a pu vérifier que plus de 10'000 civils ont été tués depuis le début du conflit, mais le nombre est plus important, selon elle.

11h15

L'ambassadeur allemand en Russie convoqué après la fuite d'un enregistrement

Le ministère russe des Affaires étrangères a convoqué lundi l'ambassadeur allemand, a rapporté l'agence de presse TASS citant une source anonyme, après que des médias russes ont publié un enregistrement audio d'une réunion de responsables militaires allemands.

Dans cet enregistrement audio, dont Reuters n'a pas pu authentifier le contenu, de hauts responsables militaires allemands discutent d'une attaque potentielle du pont de Crimée par l'Ukraine et de l'éventuelle livraison de missiles de croisière Taurus à Kiev, une initiative que le chancelier allemand Olaf Scholz a jusqu'ici fermement rejetée de manière publique.

Le Kremlin voit dans cet enregistrement la preuve de l'implication directe de l'Occident dans le conflit en Ukraine.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a déclaré qu'il n'était pas clair si les forces armées allemandes, la Bundeswehr, agissaient de leur propre initiative ou si cela faisait partie de la politique de l'État.

10h40

Kiev dit avoir endommagé un pont ferroviaire près d'une usine d'explosifs

Le renseignement militaire ukrainien (GUR) confirme que "le pont-rail au-dessus de la rivière Tchapaïevka, dans la région russe de Samara, a été rendu inutilisable", précisant que le pont avait été endommagé vers 6h locales par "la détonation" d'une partie de sa structure.

"Cette ligne ferroviaire était utilisée par l'Etat agresseur pour transporter du matériel militaire, notamment des explosifs produits dans l'usine Polimer de la ville de Tchapaïevsk", poursuit le GUR dans un communiqué, en estimant que le pont sera hors service pour "un long moment".

Aucun blessé

Plus tôt, la société régionale des chemins de fer avait indiqué que l'incident n'avait pas fait de blessés et avait été provoqué par "l'intervention de personnes non autorisées", formule utilisée par les autorités russes lors de ce genre d'évènement.

"Un engin explosif a endommagé un pilier du pont-rail" au-dessus de la rivière de Tchapaïevka, sur un tronçon reliant la localité de Zvezda à celle de Tchapaïevsk, selon une source au service de secours citée par l'agence officielle russe TASS.

Interruption des liaisons ferroviaires

"Le trafic ferroviaire est actuellement suspendu sur ce tronçon", a précisé la société régionale des chemins de fer, sans plus de détails.

De nombreux sabotages sur les voies ferrées en Russie, entraînant notamment des déraillements de trains en profondeur de ces pays ont été signalés depuis l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022. Kiev a revendiqué plusieurs de ses incidents.